L’ORGANISATION DES NATIONS ET DES PEUPLES NON REPRESENTES (UNPO) CONDAMNE LA CRIMINALISATION PAR L’ALGERIE DU MOUVEMENT POUR L’AUTODETERMINATION DE LA KABYLIE (MAK)

L’UNPO vient de condamner l’Algérie suite à la classification du MAK en tant qu’organisation terroriste, et la répression sanglante du régime algérien qu’il fait subir à la Kabylie et au peuple kabyle. Cette condamnation servira de base de travail pour interpeller les instances internationales de l’ONU, de l’Union Européenne.
L’Algérie sera également interpellée prochainement devant les instances de l’ONU à New York sur ces dépassements graves à l’encontre de la Kabylie. Plusieurs réunions de coordination, entre l’UNPO, l’Anavad et plusieurs institutions affiliées au mouvement, sont prévues pour constituer un dossier conséquent à déposer au niveau des ces institutions internationales dont la Cour Pénale Internationale (CPI).


DECLARATION DE L’UNPO EN ANGLAIS
UNPO CONDEMNS ALGERIA’S CRIMINALIZATION OF SELF-DETERMINATION MOVEMENTS
The Unrepresented Nations and Peoples Organization raise serious concern over Algeria’s recent crackdown on peaceful dissent. Recent modifications to the penal code on the definition of ‘terrorism’ have led to a wave of arrests of Kabyle activists, while in May 2021 the High Council for National Security pronounced the Kabylian self-determination movement, Movement for the Self-Determination of Kabylie (MAK), an illegal and terrorist entity. The recent crackdown on peaceful dissent follows a long-established pattern of efforts to silence and repress the Kabylian population. In response, MAK have recently filed a complaint with the International Criminal Court (ICC) in relation to the systematic repression of Kabylians, which also highlights the acute failures of the Algerian authorities response to Covid-19 and the recent forest fires in the region which killed dozens.
The criminalization of peaceful self-determination movements represents a troubling trend in which state governments abuse legitimate state power to marginalize minorities and unrepresented peoples. The pronouncement of MAK as a terrorist entity and subsequent modification of the penal code to widen the definition of terrorism demonstrate an explicit attempt to de-legitimize political dissent and expand state power.
The amendments, which includes an expansion to acts “undermining the integrity of national territory” and acts “attempting to gain power or change the system of governance by unconstitutional means » show a clear impetus to target opposition political parties and self-determination movements in Algeria.
Confirming the fears of human rights groups that the overly broad definition could lead to the further criminalization of peaceful dissent, hundreds of arrests have since taken place against individuals exercising their rights to peaceful assembly and expression, including many MAK activists.
MAK strongly deplore the government’s pronouncement of their organization as a terrorist entity and attest to the peaceful nature of the movement. The group also condemns the Algerian authorities’ recent attempts to link convicted criminals to MAK despite the absence of any evidence relating them to the organization.
The UNPO strongly condemns Algeria resorting to ‘terrorist’ labels to criminalize dissent and reminds Algeria of its basic obligations under international law to respect the freedom of association and assembly, as well as its obligation of due process to those detained and arrested. We urge the Algerian authorities to release all those unfairly prosecuted for exercising their rights to peaceful assembly, association and freedom of expression and to cease its targeting and suspension of peaceful opposition groups and self-determination movements.


TRADUCTION INTEGRALE DE LA DECLARATION DE L’UNPO EN FRANÇAIS.
L’Organisation des Nations et des Peuples Non Représentés (UNPO) s’inquiète sérieusement de la récente répression de la dissidence pacifique de la Kabylie en Algérie. Les récentes modifications du code pénal sur la définition du « terrorisme » ont entraîné une vague d’arrestations de militants kabyles, tandis qu’en mai 2021 le Haut Conseil à la Sécurité nationale a classé le mouvement d’autodétermination kabyle, Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), une entité illégale et terroriste. La récente répression de la dissidence pacifique suit un modèle établi de longue date d’efforts pour réduire au silence et réprimer la population kabyle. En réponse, le MAK a récemment déposé une plainte auprès de la Cour pénale internationale (CPI) concernant la répression systématique des Kabyles, qui met également en évidence les échecs aigus de la réponse des autorités algériennes au Covid-19 et les récents incendies de forêt dans la région qui ont tué des dizaines de citoyens kabyles.
La criminalisation des mouvements pacifiques d’autodétermination représente une tendance troublante dans laquelle les gouvernements des États abusent du pouvoir légitime de l’État pour marginaliser les minorités et les peuples non représentés. La classification du MAK en tant qu’entité terroriste et la modification ultérieure du code pénal pour élargir la définition du terrorisme démontrent une tentative explicite de délégitimer la dissidence politique et d’étendre la domination du pouvoir de l’État.
Les amendements, qui comprennent une extension aux actes « portant atteinte à l’intégrité du territoire national » et aux actes « tentant d’accéder au pouvoir ou de changer le système de gouvernance par des moyens inconstitutionnels » montrent une impulsion claire pour cibler les partis politiques d’opposition et les mouvements d’autodétermination en Algérie.
Confirmant la crainte des groupes de défense des droits humains que la définition trop large pourrait conduire à une criminalisation supplémentaire de la dissidence pacifique, des centaines d’arrestations ont depuis eu lieu contre des individus exerçant leurs droits de réunion et d’expression pacifiques, y compris de nombreux militants du MAK.
Le MAK déplore vivement la classification par le gouvernement de son organisation en tant qu’entité terroriste et atteste du caractère pacifique du mouvement. Le mouvement condamne également les récentes tentatives des autorités algériennes de lier des criminels condamnés au MAK malgré l’absence de toute preuve les reliant à l’organisation.
L’UNPO condamne fermement le recours à des étiquettes « terroristes » pour criminaliser la dissidence et rappelle à l’Algérie ses obligations fondamentales en vertu du droit international de respecter la liberté d’association et de réunion, ainsi que son obligation de procédure régulière envers les personnes détenues et arrêtées.
Nous exhortons les autorités algériennes à libérer toutes les personnes injustement poursuivies pour avoir exercé leurs droits de réunion pacifique, d’association et à la liberté d’expression et à cesser de cibler et de suspendre les groupes d’opposition pacifiques et les mouvements d’autodétermination.

Source: https://unpo.org/article.php?id=22154

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