LES MILITANTS DU FFS DANS LE DÉSARROI

KABYLIE (SIWEL) — Les militants du FFS ne savent plus où donner de la tête suite à l’acceptation de leur direction (contestée par grand nombre de militants de base) représentée par Youcef Aouchiche (premier secrétaire du parti) et Hakim Belahcel (membre de l’instance présidentielle du même parti) de répondre à l’invitation de Tebboune. En effet ils furent reçus au siège de la présidence ce dimanche 14 février 2021.

Ainsi, dés l’annonce de cette nouvelle surprenante à plus d’un titre, la réaction de la base du parti ne s’est pas fait attendre.   « Le FFS des martyrs est dans la rue aux côtés du peuple », écrit une militante. En écho un autre militant lui enjoint le pas pour dire : « La normalisation n’aura jamais lieu. Le FFS est vacciné depuis longtemps contre ce genre de mésaventure. » Un peu plus loin on peut lire aussi cette réflexion d’un autre militant : « D’un côté ils ont dit que les élections présidentielles sont illégitimes d’un autre côté ils ont répondu à l’appel du président. Si Lhocine va se retourner dans sa tombe si ce n’est déjà fait. » C’est dire tout le désarroi et l’absence de l’approbation de la base militante de ce parti envers cette énième forfaiture de ce parti qui est devenu l’ombre de ce qu’il était du temps de son leader Monsieur Hocine Ait Ahmed. Faut-il s’en étonner pour autant quant on sait que ce parti miné par des luttes intestines depuis l’installation de la fameuse instance présidentielle à ce jour ? Pour ceux qui savent lire les signes avant-coureurs et anticiper sur les événements, le néo FFS est dans la logique de politique : toujours servir ce pouvoir même si dans le discours officiel on prône une opposition farouche et une autonomie de décision. Dans les faits c’est tout le contraire qui est suivi quitte pour cela à travestir ce dont pourquoi les fondateurs du FFS l’ont crée. On est loin du temps ou Ait Ahmed organisait des settings sur le trottoir en face de l’APN ou dressait une tente en guise de siège en face du palais présidentiel. Autre temps autre mœurs. La course vers des postes de députation (avec les avantages que cela charrie, donne le vertige à ces militants de salons !

Pourtant au-delà du FFS, ce qui inquiète est une éventuelle participation de ce parti aux législatives qui se profilent : cela signifie que ce parti risque de provoquer le schisme au sein de la Kabylie comme il la déjà fait lors de sa participation aux municipales que boudait le mouvement citoyen lors des événements du printemps noir. Si cette participation se confirme, non seulement le FFS aura trahi son leader [qui à la fin de sa vie a choisi de mourir en kabyle] mais en plus il va trahir la Kabylie encore une fois pour de simples strapontins au sien d’une assemblée [qui sera de nouveau dominée par le FLN et le RND et les partis islamistes à ne pas douter de cette issue] garante de la pérennité du système, de l’immobilité économique, structurelle et sociale de cette Algérie que ce parti dit défendre. On n’est pas à un paradoxe prêt avec ce front autiste envers les appels du pied de sa base, ingrat envers la Kabylie qui lui a donné depuis 1963 à ce jour sa raison d’être.

À lire ce qui se publie dans les réseaux sociaux, la colère gronde au sien de la base et ici et là des appels à des rassemblements devant les sièges fédéraux du parti sont lancés par nombre de militants qui ne cessent de vilipender la direction actuelle. Dépités ces militants sincères vont jusqu’à mettre comme légende sous la photo qui montre les deux dirigeants du parti au côté de Tebboune «  voici trio infernal ! »

Est-ce l’heure du divorce entre la base du FFS et sa direction ? Les jours à venir seront sûrement porteurs des bonnes réponses. En attendant encore une fois la Kabylie est victime d’une partie son élite qui ne cesse de se renier pour des calculs de bas étage. Disons-le clairement : ces personnes sont déjà condamnées par le présent que dira-t-on alors du jugement que leur réserve l’histoire ?

H@S
SIWEL 142020 FEV 21