LES GRAINES DE VIE EN KABYLIE

« Le ciel rayonne d’un bleu azur, la lumière comme trompe l’œil. L’air est suffocant, ne laissant aucune chance à la fraîcheur, alors que la foule impuissante regarde l’eau rebrousser chemin et se mettre aux abonnés absents.

La vengeance du ciel est différée à l’aune des temps bénis. C’est l’été des feux de la mort qui fauche la vie.De la terre qui brûle, ses enfants fuient le brasier qui les accable. C’est juste un répit pour les plus touchés qui oublient leur malheur.

Ils courent, jusqu’au dernier souffle, pour sauver ce qu’il en reste. Ils font face au monstre, ils n’ont plus rien à perdre et n’ont plus peur.

Tandis que les larmes coulent sans retenue, les yeux fixent la désolation du paysage.

Au delà des frontières, des hommes en noir avec armure fourbissent leurs armes pour anéantir des innocents, tout à leur aise.Posséder une arme, j’en ai horreur. j’écris avec mon coeur pour ne pas perdre ma pudeur.

J’écris pour ceux qui ont tout perdu, pour les brûlés de l’été et des disparus. Tout a flambé, mais tout reste à reconstruire, la pluie enfin tombant du ciel réparera les blessures.

J’écris pour les détenus qui luttent pour les idéaux de toute une vie sans commune mesure.

Un peuple assiégé par des prédateurs prêts à bondir ciblant leurs proies et avec force, surgissent et neutralisent des gens libres dans leurs têtes qui déambulent sans se douter de la férocité d’un ennemi invisible.

C’est l’Algérie de la terreur qui veut faire peur.

C’est l’Algérie de la parole trahie qui déçoit l’attente inassouvie.

C’est l’Algérie de l’esprit travesti qui ne reconnaît plus ses héros perdus dans l’oubli.

C’est l’Algérie périmée qui ne se souvient de rien, armée pour tuer et se retourner contre ses enfants réprimés.

C’est l’Algérie des prisons qui bâillonne et met au supplice des hommes assoiffés de liberté pour avoir exprimé leurs opinions.C’est l’Algérie qui veut anéantir tout espoir en kabylie.

Tout est détruit, au milieu du désastre, de petites graines s’incrustent pour offrir un nouveau visage à la terre meurtrie par tant de haine et de déni.

L’humanité tout entière se souviendra d’un peuple vaillant qui a repris son destin en main pour rester fidèle à son pays. La Kabylie renaîtra de ses cendres grâce aux petites graines qui la maintiennent en vie ».

Mayas Issiakhem

SIWEL 14300801 JAN 22