L’EAU, L’OR BLEU DE LA KABYLIE PILLÉE. SA RÉAPPROPRIATION UNE EXIGENCE EXISTENTIELLE POUR LA KABYLIE

KABYLIE (SIWEL) — Pour André Malraux, incertain « le XXI siècle sera religieux ou ne sera pas », pour les climatologues, affirmatif « il est celui de l’eau » tant elle viendra à manquer pour l’humanité à cause du réchauffement climatique. Sa rareté est l’objet de guerres entre les États et les peuples.

L’eau sera un trésor de guerre plus que ne l’est le pétrole. L’eau c’est la vie dit-on, le pétrole ne se boit pas et les idées pour le remplacer ne manquent pas.

L’eau est déjà rationnée dans beaucoup de pays et des guerres en sont déclarées et d’autres en préparation. Des mers intérieures sont déjà asséchées par les détournements des fleuves qui les alimentent.

Quid de l’avenir de la Kabylie dans cette catastrophe naturelle annoncée, non point qu’elle manque de cet or bleu, elle en est même le réservoir de l’Afrique du Nord, mais de par son territoire occupé et dominé par ce pays appelé « Algérie » elle n’en a ni la maîtrise, ni l’exploitation, seulement quelques gouttes distillées quand plus de 95% de ce précieux liquide est pillé et siphonné pour abreuver et irriguer les villes et les terres algériennes dites « terres arabes » sans oublier l’énergie hydroélectrique fournie par les barrages de Kabylie.

Victime d’un ostracisme systématique multidimensionnel, calculé, réfléchi, il est social, humain, économique, culturel, identitaire, linguistique et civilisationnel. Le peuple Kabyle perd le plus clair de son temps et de son énergie à lutter pour garder sa tête hors de l’eau quand l’essentiel de ses ressources naturelles est pillé, principalement son eau, son or bleu. De son capital humain, certains sont assassinés, d’autres sont exilés ou se sont volontairement exilés vers des cieux plus cléments. Une hémorragie humaine, économique, civilisationnelle dont le profiteur est l’Algérie coloniale.

La politique d’islamisation à outrance et l’arabisation forcenée ont pour but ultime d’aliéner l’individu Kabyle ; Algérianisé et éloigné de sa culture ainsi que de son identité Kabyle originelle il devient assimilable, malléable et accessible au discours unitariste qui lui fera accepter le pillage de ses richesses au nom de cette algérianité vaine et créer en lui un nationalisme servile. D’une pierre plusieurs coups dont le suprême et l’ultime objectif est de piller et de disposer en toute légalité coloniale de toutes les ressources naturelles, minières et énergétiques de la Kabylie.

Constamment harcelée, l’attention du peuple Kabyle est détournée. Les événements actuels en sont la preuve. Une série continuelle d’emprisonnements arbitraires, le club de football de la JSK infiltré par les agents des services se démène dans de faux problèmes créés en conséquence, la question de Tamazight qui semblait acquise par une pseudo-officialisation à laquelle n’ont cru que les algérianistes Kabyles pour justifier la persévérance dans leur rattachement à cette Algérie arabo-islamiste, est remise en cause par un ministre en mal de solutions et de dérivatifs pour les problèmes commerciaux qui lui sont posés, le drapeau Amazigh interdit, la langue kabyle pestiférée, la robe kabyle incriminée, les droits humains violés, l’économie sabotée, l’insécurité orchestrée, les pénuries organisées, la liste est longue de ces provocations dont le seul but est d’égarer le peuple Kabyle loin de la question de son existence et sa survie, et plus particulièrement ici, qui inquiète les peuples du monde, celle de l’eau. Celle de la vie tout court.

À l’instar du gaspillage de la manne et de la rente pétrolière qu’elle a pillée à son propre profit, la junte en fait de même avec l’eau de la Kabylie et de son énergie électrique. En dépit des milliards de mètres cubes d’eau siphonnés depuis des années vers ses villes, l’absence d’infrastructures hydrauliques conséquentes ont mené à un gaspillage inacceptable et irresponsable. La junte se retrouve quasiment à sec et envisage de rationner l’eau, la capitale Alger incluse, elle, qui disposait abondamment de ce précieux liquide 24h/24h déjà rationnée dans les villes et villages Kabyles depuis toujours. Devant cette catastrophe, même l’importation de ce précieux liquide est envisagée. D aghuru. Quelle injustice!

La chaîne du Djurdjura ainsi que celle des Babors, étalées toutes deux sur plus de 250 km, la source de la vie Kabyle, est aujourd’hui l’objet de la prédation hydraulique planifiée par cette junte coloniale. Non rassasié par le vol continu de l’eau des barrages, des « experts » algériens envisagent dans un futur proche des forages au pied de ces immenses montagnes d’où est partie la plus grande insurrection qui a libéré ce pays et qui en irrigue une bonne partie.

Des forages de plus de 2000 mètres de profondeurs sont envisagés sous nos pieds pour aller siphonner la nappe phréatique Kabyle qui par déclivité topographique vont, littéralement sucer l’eau des sources et des puits artésiens en amont et provoquer leur assèchement, eux, qui sont d’un apport conséquent pour l’agriculture vivrière des montagnes. La mort programmée de l’économie locale Kabyle déjà déstabilisée par ces agressions multiples.

Quel avenir pour la Kabylie et les Kabyles sans la maîtrise et la réappropriation de leurs ressources naturelles et particulièrement de leur eau ? La Kabylie acceptera-t-elle de subir le même triste sort des populations du sud vouées au chômage et à la pauvreté à l’exemple de Ouargla assise sur des milliards de pétrodollars qu’elle voit passer sous son nez sans en voir la couleur ? La Kabylie acceptera-t-elle de rester branchée à l’apport financier de l’émigration Kabyle pour compenser les effets du sabotage économique et du chômage qui touche parfois des familles entières ?

L’exemple de la JSK, actuellement désargentée par la faute de cette colonisation arabo-islamiste qui bloque pour des raisons politiques même son dû, ses droits de télé, est patent. Une cagnotte en ligne est organisée pour lui venir en aide par…la diaspora Kabyle, la solidarité diasporique qui manque à la pauvre et malheureuse population de Ouargla dont les effets du chômage sont terribles.

Ce début de siècle doit être celui de l’Indépendance de la Kabylie, avec un État Kabyle, seul à même de procéder à la réappropriation de toutes les richesses Kabyles et ce dans tous les domaines et bien sûr de notre dignité bafouée.

CLKI – Chroniqueurs Libres de la Kabylie Indépendante
SIWEL 311845 MAR 21