AOKAS (SIWEL) — L’association Tadukli, du village d’At Ɛisa, a lancé un beau projet qui va inspirer, à coup sûr, plusieurs autres villages kabyles. Un espace d’art et de spectacle en plein air et à coup surmontable. Nous avons contacté l’un des animateurs de ce projet.

 

Il est vrai qu’en Kabylie, la culture se vit généralement dans des espaces ouverts, en plein air. Est-ce par manque de moyens pour acquérir des salles ?
En tout cas, c’est dans un espace culturel en plein air, un théâtre de verdure « de type romain », que l’association Tadukli a décidé d’investir.

L’un des membres de cette association et animateurs du projet, Brahim Djabri, nous a expliqué la genèse de cet édifice :

« L’association Tadukli est née en 2007. Elle a accompli un immense travail au sein du village Ait Aissa d’Aokas, dans les domaines de l’environnement, la culture et le développement rural. La participation féminine est effective et actuellement une femme est à la tête de Tadukli.
Devant le désert culturel que nous subissons, nous sommes contraints d’activer même au chef lieu de la commune d’Aokas. Nous organisons des spectacles musicaux, des nuits théâtrales durant l’été, des campagnes de nettoyage et de reboisement ainsi que des randonnées et des excursions à la découverte des villages de la Kabylie.
Comme Tadukli est confrontée à l’inexistence de salles et d’espaces culturels, la rue et « le plein air » sont devenus, naturellement, notre apanage.
C’est ainsi que nous avons poussé la réflexion pour aménager le terrain que nous possédons à côté du siège de l’association, qui sert aussi de bibliothèque et de lieu de répétitions théâtrales que le village a construit dans les années 90, en un théâtre de verdure, de type Romain »

Brahim Djabri nous a expliqué pour mener à bien ce projet, l’association s’est rapprochée d’un bureau d’études pour finaliser son plan. Le coup du projet est estimé à 1710000,00 DA (environ 10 000€). Il a également précisé que « les financements sont toujours citoyens et autonomes et c’est la raison de notre survie dans un pays ou la culture est secondaire ». C’est au niveau de la diaspora kabyle que s’est constitué un groupe de volontaires, séduits par ce projet, pour recueillir les dons des ressortissants kabyles. Plus d’infos.

Quant à la main d’oeuvre, ce sont les citoyens d’At Ɛisa et de plusieurs villages avoisinants (d’Adekkar et à d’Ait Smaïl entre autres) qui retroussent les manches régulièrement pour aller jusqu’au bout de ce projet, déjà abouti à 60%.

muyyud
SIWEL 211313 JAN 17

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