LE SOUS-PRÉFET COLONIAL D’IMECHDALEN REFUSE UNE PLANTATION D’ARBRES DANS LE VILLAGE IMESDOURAR

IMECHDALEN (SIWEL) —   Des centaines de citoyens du village Imesdourar appartenant à la commune d’Imechdalen, relevant de la préfecture de Tuviret, ont organisé aujourd’hui matin, un rassemblement de protestation devant le siège de la sous-préfecture de leur ville afin d’exprimer leur colère face au refus du sous-préfet colonial d’accorder une autorisation à une délégation de la DJSN d’organiser une journée de plantation collective d’arbres au niveau de leur petit village, perché à 1000 mètres d’altitude sur le versant ouest du Djurdjura.

En effet, à l’occasion de la journée nationale algérienne du martyre, célébrée le 18 février de chaque année, la Direction algérienne de la jeunesse et du sport en collaboration avec les citoyens du village précité ont programmé d’organiser une plantation d’arbres, comme à l’accoutumée, dans leur village. Un bénévolat a été organisé, à l’occasion, par les villageois, pour recevoir les invités de la DJSN, un travail de préparation qui a couté 20 millions de centimes, selon eux, pour organiser une kermesse en leur honneur, mais à leur grande déception leur projet a buté contre le refus d’octroi d’autorisation par le représentant de l’administration coloniale algérienne. Pour les villageois, ce refus est considéré comme étant une offense aux 74 martyrs du village qui se sont sacrifié pour chasser le colonialisme français et aux 13 autres martyrs assassinés par le terrorisme islamiste dans les années 90, dans leur village qui, en hiver, les rayons du soleil n’atteignent qu’aux environs de midi. Il est à signaler que le village Imesdourar est complètement abandonné par le pouvoir colonial depuis 62, ce village, à l’hier glacial, n’est pas raccordé au gaz de ville et souffre de chute de pierres permanente du fait de la fragilité du sol provoquée par les incendies quasi quotidiens pendant l’été.

Pour régler le problème de chute de pierre, qui guette les habitants en permanence, l’administration coloniale leur a proposé de les délocaliser dans des villes, chose que la majorité des imesdourar ont catégoriquement refusée. L’unique école du village n’accueille qu’une dizaine de bambins du fait de l’exode qui ne cesse de vider la bourgade. Ce village qui compte plus d’une dizaine de sources d’eau naturelle sur son territoire, dont la plus importante est Lainsar aberkane, une source qui a un débit de 400 litres par seconde, est malheureusement abandonné par les autorités coloniales algériennes qui le prive même d’une simple plantation d’arbres qui pourrait mettre fin à la chute de pierre dont les habitants souffrent depuis longtemps.

Youva Amazigh
SIWEL 232115 FEV 21