ALGER (SIWEL) — Après plus de 8 mois de pressions et de tractations douteuses, de menaces et d’intimidations, le tout organisé sous les bons auspices de l’Algérie, l’ONU, la France, l’Union européenne et la CEDEAO (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest), l’accord d’Alger prévoit donc la création d’assemblées régionales aux « pouvoirs étendus » et reconnaît à l’Azawad une «réalité humaine et politique» mais sans « statut politique et juridique » tel que revendiqué par le MNLA depuis la signature des accords de Ouagadougou ; une garantie que lui avait alors fait miroiter la communauté internationale, la France en particulier, pour que celui-ci renonce à l’indépendance de l’Azawad proclamée le 6 avril 2012.

 

A l’issue de la dernière rencontre à Alger avec la médiation internationale, dont la gestion a été confiée encore fois à l’Algérie après la mise en échec de toutes les négociations précédentes, et ayant abouti à la réédition des « rébellions touarègues » puisque infailliblement, les mêmes causes engendrent les mêmes effets; voilà que la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), regroupant « les chefs » du MNLA, du HCUA, du MAA et de la CPA, « signera le 20 juin l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali ». C’est ce qu’a déclaré Bilal Ag Acherif le 5 juin dernier à partir d’Alger : «Nous signerons l’accord de paix le 20 juin à Bamako…» a-t-il déclaré, au grand dam des populations azawadiennes et de la majorité des militants du MNLA, en particulier.

Après plus de 8 mois de pressions et de tractations douteuses, de menaces et d’intimidations, le tout organisé sous les bons auspices de l’Algérie, l’ONU, la France, l’Union européenne et la CEDEAO (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest), l’accord d’Alger prévoit donc la création d’assemblées régionales aux « pouvoirs étendus » et reconnaît à l’Azawad une «réalité humaine et politique» mais sans « statut politique et juridique » tel que revendiqué par le MNLA depuis la signature des accords de Ouagadougou ; une garantie que lui avait alors fait miroiter la communauté internationale, la France en particulier, pour que celui-ci renonce à l’indépendance de l’Azawad proclamée le 6 avril 2012.

Depuis, le théâtre des négociations a changé de lieu et s’est déplacé de Ouagadougou à Alger, bastion des échecs recommencés de toute éventualité de paix entre le Mali et l’Azawad, notamment par le sabotage systématique de toute idée d’autonomie ou de fédéralisme pour cet Azawad, dont il convient de rappeler qu’il a été rattaché à la république « indépendante » du Mali avec un tracé de frontières établi par la France coloniale dans l’intérêt, bien compris, de la préservation de « ses réserves » énergétiques dans le Sahel…Autant dire que pour l’heure, le problème Touareg est, et restera encore longtemps, un problème « sans solution », tant que la France et l’Algérie seront « partie prenante » de la tragédie Touarègue.

En effet, ni le droit international, ni les droits des peuples autochtones, ni les droits de l’homme au regard des massacres régulièrement commis par l’armée malienne sur les populations azawadiennes, essentiellement Touarègues, n’a jamais infléchi la « communauté internationale », c’est-à-dire ici en l’occurrence la France, à se repentir du sort qu’elle a cyniquement tracé au peuple Touareg. L’Algérie, une autre de ses créations joue pour elle le rôle du gendarme dans le Sahel, et ça tombe bien, il y a l’Aqmi, le Mujao et Ansar Dine qui sont déjà sur place pour faire échec au MNLA, seul et unique Mouvement qui porte l’idéal de liberté du peuple de l’Azawad.

Pour saboter le MNLA, toutes les options ont été « cochées »:

– Pré installation de groupes terroristes qui auront comme mission prioritaire de combattre le MNLA

– La communauté internationale qui reste « bras croisés », attendant la mise en déroute du MNLA face à une coalition terroriste d’envergure.

– L’Algérie, experte au jeu des manipulations, du «dévergondage politique» et de la corruption, actionne ses marionnettes également pré installées au même titre que les Iyad Ag Ghlay et autre Ansar Dine, et se met dans la poche certains «responsables » du MNLA qui iront sans cesse dans le sens du démantèlement du MNLA. D’abord avec la signature d’une «fusion avec l’organisation terroriste Ansar Dine», puis avec la signature de l’Accord de Ouagadougou sans obtenir la moindre garantie "formelle" et concrète de la part de la communauté internationale quant au respect de ses promesses: « Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent », disait à juste titre Jacques Chirac.

– Puis ce fut la multiplication des « Groupes armés du Nord », notamment par l’introduction de groupes de type ethnique et racial avec le Mouvement Arabe de l’Azawad, sans que cela ne pose problème à la communauté internationale, elle qui décriait la nature "touarègue" du MNLA, qui pourtant ne comporte aucune connotation raciale ou ethnique dans sa dénomination … un indicateur "parlant" de ce qui dérange ou non cette même communauté internationale.

La multiplication des « Groupes armés du Nord » servira aussi et surtout au recyclage et à la réhabilitation de Ansar Dine à travers une nouvelle appellation, le MIA (mouvement islamique de l’Azawad) qui deviendra par la suite le HCUA (Haut conseil de l’unité de l’Azawad) et dont les liens très étroits avec l’Algérie, résolument hostile envers toute solution acceptable pour l’Azawad, ne sont un secret pour personne.

Les étapes en cours pour démoraliser les azawadiens et les achever sur l’autel des intérêts de la communauté internationale, vient entre autre de cette annonce de signature le 20 juin à Bamako faite par M. Bilal Ag Acherif, en vertu de sa qualité de Secrétaire général du MNLA et non en tant que Chef de la Coordination des Mouvements de l’Azawad, car le but ultime de toute cette mascarade, c’est d’abord de faire perdre confiance en le MNLA par le peuple azawadien qui y avait misé tous ses espoirs.

La mise en faute grave du MNLA facilitera donc son démantèlement définitif, en cours depuis la fameuse fusion avec Ansar Dine et dont les tentatives n’ont depuis cessées d’être continuellement rééditées. La dernière en date est une nouvelle fusion, « incessamment sous peu » entre MNLA, MAA (+/- MUJAO), HCUA (carrément Ansar Dine), éventuellement la CPA de Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, qui avait fait cession avec le MNLA on ne sait sous quel conseil bien mal avisé, et la Coordination des Mouvements et fronts patriotiques de résistance (CM-FPR)

Toujours est-il que l’objectif est de démanteler une fois pour toute le MNLA sur le plan politique : signature de l’accord par Bilal Ag Acherif, SG du MNLA remettant en cause les aspirations des azawadiens ; Fusion avec des organisation anciennement terroristes, un «détail» qui ressortira en temps utile après la création d’un Mouvement qui prendrait le nom de MPLA (mouvement populaire de libération de l’Azawad) et qui laissera la porte ouverte à «toutes les éventualités»… ; et bien sur la remise en cause de l’emblème national de l’Azawad qui a vu apparaître, de manière concomitante aux autres « Groupes armés du Nord », des drapeaux, ethnique et racial comme celui du Mouvement arabe de l’Azawad, et religieux comme celui du drapeau du HCUA ( anciennement Ansar Dine), celui de Iyad Ag Ghaly ne permettant pas sa réhabilitation en l’état, étant donné l’actualité internationale…

Pendant ce temps-là, les azawadiens vivent dans l’angoisse le retour de l’armée malienne dans l’Azawad où les exécutions de populations civiles n’ont jamais cessé…de Serval à Berkhane.

Il faut reconnaître qu’à défaut d’une coordination azawadienne, à laquelle il faut rajouter les mercenaires de la milice GATIA pour exécuter les plus sales besognes contre leur propre peuple, il y a de manière certaine et efficace, une réelle coordination franco-algérienne dans le « règlement de la question de l’Azawad »…

zp,
SIWEL 081904 JUIN 15

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