LE PÈRE NOËL SONGE-T-IL À LIBÉRER LES DÉTENUS D’OPINION QUI MOISISSENT DANS LES AMÈRES PRISONS DU RÉGIME ASSASSIN ALGÉRIEN ?

Merry christmas! disent les puissants de leur mauvaise foi pendant que leur démocratie clone des farfadets wahhabites, confectionneurs de fatwas, qu’ils lancent à l’assaut de la critique pour objecter, par la plus cruelle des violences, toute contestation rationnelle en direction des fables et des mythes. Célébrer continûment la naissance d’un mythe c’est lui éviter une mort ab intestat; ainsi, le canular ne tombe pas en déshérence. L’idée des puissants de prolonger une fiction sert à conserver leur passion de gagner les bagarres commerciales chaque fois qu’elles se présentent. S’ils portent bien Dieu en croix, c’est pour accroître l’émotion et la crédulité afin d’envoyer les démons dans la bouse du travailleur. À l’approche de Noël et de la Saint-Sylvestre, les syndicats font profil bas. Quand ça sent le magot, les consciences se ferment, les dignités partent en couilles et les chiens dansent.

Cependant, les enfants ont cessé de croire au père Noël, ce qui est une bonne chose. En revanche, ils ne lisent plus. Ils ont perdu leur enfance à force de manier des armes lourdes dans des guerres virtuelles à coups de manettes. Autant que faire se peut, le père Noël n’a plus l’obligation de passer par les cheminées, il a donc moins de risques de se brûler les fesses. Mais, il reste tout de même une véritable ordure ; mythe déchu, il se rabat sur des adultes qui raisonnent comme des huîtres. Je pensais que sur Facebook, il pleuvait des cons de ma race de prières en patin-couffin uniquement les jours de fêtes musulmanes quand ils cherchent quelques crédits dans l’illusion d’une proximité dans le Royaume divin avec l’impudence de demander aux Saints de s’impliquer dans le sort de leurs amitiés et proches. Les voilà qu’ils commencent à sacrer d’hypocrisie la fin d’année en faisant aveu d’un panégyrique éblouissant au pape avec des « joyeux Noël » à porter le diable au clocher.

Djaffar Ben22/12/2010NB : Je m’adresse aux algériens et plus précisément, aux Kabyles intermittents dans le domaine des luttes. Renoncer à défendre vos frères, détenus pour délit d’opinion, c’est légitimer un gouvernement chapardeur. Des femmes et des hommes sont en prison, des vieux, des jeunes à peine adultes, des souffrants. Pourtant, ils ne répondent d’aucun délit, aucun forfait ne peut leur être reproché, aucun crime. À moins d’appeler crime, la lutte pour la liberté, son identité, la justice sociale et la démocratie. Cela n’égratigne pas votre seigneurial dédain, ce ne sont que des Kabyles qu’il faudrait vouer aux incidences du sentiment de culpabilité ! Avec des négoces d’hypocrites, vous préparez des soirées via les réseaux sociaux dans une comédie de bonheur. Après le Champagne et votre festin de charognes, mettez votre tête sous la cheminée et priez le père Noël de vous livrer un cerveau. À défaut, une livre de courage et un paquet de neurones, cela suffirait peut-être pour vous aider à accéder à la faculté de compréhension qui vous manque…

Djaafar Benmesbah

SIWEL 230734 DEC 2021