PARIS (SIWEL) — Les forces armées Touaregs ont lancé des attaques contre trois villes du nord-est du Mali, Aguelhok et Tessalit, près de la frontière algérienne, et Ménaka, près de la frontière nigérienne.

 

Le mouvement Touareg reprend les armes dans le nord du Mali
Dans un communiqué officiel, le MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad) explique avoir « multiplié les efforts pour créer un dialogue constructif avec les autorités maliennes avec la participation de la communauté internationale pour amener la paix, la stabilité, le développement et la sécurité dans les régions touarègues ». L’organisation explique pourtant s’être continuellement heurtée à un refus de dialogue des autorités maliennes.

Hama Ag Sid’Ahmed, le porte-parole du MNLA, chargé des Relations Extérieures du Mouvement rapporte que le gouvernement central a pris la décision de faire monter la tension dans cette région amazighe du nord du Mali en déployant un important dispositif militaire composé de troupes, de chars d’assaut et d’avions de combat. Ce déploiement de force est vécu par cette population en recherche de reconnaissance, de paix et de justice comme une véritable déclaration de guerre. Les Touaregs de la région sont déjà aux prises depuis de nombreuses années avec les terroristes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Le gouvernement malien a créé ainsi les conditions d’une reprise des hostilités militaires en sommeil depuis 2009. En réponse, le 17 janvier dernier, l’Etat Major du MNLA a déclenché des actions militaires à Ménaka en territoire Azawad. Après des combats à l’arme lourde, la ville est tombée sous le contrôle des troupes touarègues jusqu’à l’arrivée, dans la journée du jeudi 19 janvier, d’importants renforts de l’armée malienne qui a repris la ville sans avoir à combattre, les forces touaregs ayant quitté la ville afin éviter le massacre de la population civile au prexte de combat avec leur troupes. D’autres actions ont été annoncées par le commandement militaire du Mouvement sur d’autres villes de la région dans les prochains jours. Le porte-parole du MNLA prévient que ses « actions militaires continueront tant que Bamako (capitale du Mali, ndlr) ne reconnaîtra pas ce territoire comme une entité à part ». Ces actions n’ont d’autre « objectif que de gagner la paix et la justice pour la communauté de l’Azawad et la stabilité pour la région alors que le président malien affirme aujourd’hui son choix pour une confrontation armée ».

Le MNLA en appelle à la communauté internationale pour qu’elle s’implique dans la résolution de ce conflit récurrent depuis l’indépendance du pays, il y a déjà plus de 60 ans et qui refont surface aujourd’hui à quelques mois du scrutin présidentiel au Mali. Le Mouvement rappelle que c’est suite à la décolonisation et l’accès à l’indépendance des pays du sud Sahel que « le sort de l’Azawad a été placé en les mains du Mali ».

Les agitations sont nées de l’absence de l’État et d’investissements publics dans ces provinces désertiques du nord du pays. Les aspirations légitimes des population n’ont trouvé qu’un échos militaire auprès des autorités maliennes. « Bamako a laissé pourrir la situation et, comme la nature a horreur du vide, Aqmi a peu à peu occupé l’espace au détriment des Touaregs. Les djihadistes ont pu installer en toute impunité des bases fixes » explique Hama Ag Sid’Ahmed.

mau
SIWEL 201548 JAN 12

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