Le Gouvernement kabyle s’attelle à kabyliser les prénoms

ANAVAD AQVAYLI UΣḌIL
GOUVERNEMENT PROVISOIRE KABYLE
PROVISIONAL GOVERNMENT OF KABYLIA
MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LA LANGUE KABYLE

 

Un premier pas

Avant tout, je suis fier d’être dans le gouvernement provisoire kabyle en exil (Anavad) avec à sa tête Mas le président Ferhat Mehenni et son Premier ministre Mas Zidane Lafdal.

Cela me donne l’opportunité de mettre en pratique mes idées au service du peuple kabyle, d’être un des bâtisseurs de notre futur Etat, avec sa jeunesse et rien d’autre.

Donner à mon tour ce que mes ancêtres m’ont transmis ; une nécessité indispensable pour chacun d’entre nous. Il faut commencer par les racines et c’est le nouveau-né qui les porte…

1) Il est impératif de donner aux nouveau-nés un prénom kabyle ou amazigh, et non celui obligé par l’état colonial algérien et devant faire partie de la liste des 99 prénoms d’Allah !
Si le service d’état civil colonial refuse, il faut en exiger la raison par écrit.

2) En parallèle, il faut l’inscrire dans l’état civil électronique Kabyle, en cours de mise en œuvre.

3) En outre, chaque village, chaque ville, divisés en quartiers pour simplifier la tâche, doivent créer un registre d’état civil, le tenir soigneusement à jour, le mettre au service des citoyens.

Le jour où notre futur Etat kabyle sera libre et indépendant, tous ces fichiers d’état civil seront officialisés automatiquement sur les registres centralisés de l’état civil Kabyle.

Cela est valable également, pour tous les adultes, femmes ou hommes, souhaitant se décharger d’un prénom qui ne correspond pas à leur identité, falsifiée par les bureaux arabes. Je vous conjure de faire chacun un effort afin de rétablir notre véritable identité multi-millénaire.
Cette première partie de mes propositions sera suivie d’autres, étape par étape.

Je vais écrire quelques lignes sur la symbolique du prénom.
Les prénoms ont fait l’objet d’une longue recherche sur leur origine dans la partie nord de l’Afrique jusqu’au Sahel dans les pays suivants : Libye, Mali, Égypte, Tunisie, Algérie, Maroc, Burkina Faso, Mauritanie, Niger, îles Canaries, afin d’en extraire les survivances amazighes et toutes ses composantes. Et rappeler s’il le faut, à ceux qui l’auraient oublié qu’avant d’affubler cette terre de « musulmane », elle fut et restera toujours une terre amazighe.

Le prénom, avant d’être relégué à une simple désignation, conférait un pouvoir au porteur transmis par ses parents pour qu’il lui soit bénéfique et qu’il en jouisse comme d’un bien.
Au moment de la naissance, tout présage, tout signe lié au temps, à la saison ou à la façon dont l’enfant arrivait au monde, intervenait dans la dénomination.

Les parents se laissaient aller à une inventivité qui n’était pas sans rappeler celle de la conception même de l’enfant ! Ce qui donnait au prénom le statut de signature dans l’achèvement d’une œuvre.

Ainsi, chaque nouveau-né héritait non seulement de ses parents, mais aussi de ce moment particulier qui l’avait vu naître.

Dans mon ouvrage intitulé 3000 prénoms kabyles pour le 3e millénaire, un bon nombre de prénoms ont été créés par moi-même, en m’inspirant de la faune, de la flore ou liés aux saisons et aux mythes. J’ai pris soin également de réunir quelques prénoms historiques, des prénoms usuels d’origine amazighe ainsi des noms de villes numides.

La réalisation de ce livre répondait à plusieurs nécessités :
– Rouvrir un champ d’inventivité populaire longtemps interdit par une volonté d’uniformisation forcenée.
– Permettre à ceux qui le souhaiteraient de s’initier à la langue amazighe autant qu’à quelques éléments de l’histoire de notre peuple et de le faire de façon ludique en cherchant un prénom.
– Collaborer à la prise de conscience qu’en dehors d’une religion, les peuples du nord de l’Afrique partagent une histoire, des mythes, une culture.

Beaucoup de peuples ont réussi à construire ensemble avec moins que cela !

Les droits d’auteur des prénoms de ma création seront versés au peuple kabyle et je les mettrai gratuitement en ligne sur tous les sites qui le souhaitent.

Mon livre est édité chez L’Harmattan à Paris et aux éditions L’Odyssée à Tizi-Wezzu.

Dans une prochaine communication, je parlerai d’autres projets dont celui de la toponymie (étude des noms de lieux) notamment afin de bâtir notre Kabylie et lui redonner l’image historique qui lui est propre.

Vive la Kabylie libre et indépendante !

Exil, le 15 janvier 2018

Mas Shamy Chemini
Ministre de la Culture et de la langue kabyle
Gouvernement provisoire kabyle en exil (Anavad)

SIWEL 151143 JAN 18

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