BERLIN (SIWEL) — Le Gouvernement fédéral allemand a indiqué dans une réponse écrite au groupe de la gauche « De Linke » sur la situation en Kabylie que les tensions entre le Gouvernement central algérien et les organisations kabyles sont, depuis 2004, « visiblement réduites ».

 

Le Gouvernement fédéral d'Allemagne affirme que le MAK n'a pas cherché de contact avec lui
Le Gouvernement fédéral allemand a souligné dans sa réponse que les relations du Gouvernement central algérien avec la Kabylie sont surtout caractérisées par la revendication identitaire prônée par une grande partie de la population kabyle.

« Après de graves affrontements avec les forces de l’ordre lors du printemps 2001 pendant lesquels plus de 100 personnes sont décédées, les tensions entre le Gouvernement central et les organisations kabyles sont, depuis 2004, visiblement réduites. Cela est particulièrement dû aux mesures prises par le Gouvernement central, notamment le dialogue avec les comités de la société civile kabyle. Cela a, entre autres, contribué à cet apaisement », a-t-il dit.

Ces dernières années, note le Gouvernement fédéral allemand, le gouvernement algérien s’est montré disponible à reconnaitre l’identité de la population kabyle, rappelant l’introduction de l’identité amazigh dans la constitution de 1996.

« Tamazight, la langue berbère commune, est constitutionnellement reconnue comme langue nationale depuis avril 2002. Il existe une télévision et radio d’Etat en kabyle. Dans le paysage politique algérien, deux partis d’opposition, le FFS et le RCD, sont particulièrement ancrés dans la région kabyle. On trouve des Kabyles à des postes de responsabilité importants. Comme par exemple le premier Ministre Ouyahia. », affirme le Gouvernement fédéral allemand à l’adresse du Bundestag.

Cependant, dit-il, des tensions demeurent en Kabylie. « Le manque d’investissements pour le développement régional est déploré. La critique touche aussi les méthodes de lutte anti-terroriste du gouvernement central algérien menée au détriment de la population civile. En même temps, le Gouvernement algérien est aussi critiqué dans le sens où il aurait permis aux terroristes de transformer une partie de la Kabylie en un espace de non-droit. » Le Gouvernement fédéral allemand affirme ne pas disposer d’informations sur une relation entre les groupes islamistes armés en Kabylie et l’État algérien.

Evoquant la revendication autonomiste prônée par le MAK, le Gouvernement fédéral allemand a admis le fait que le régime algérien « refuse l’autonomie de la Kabylie ».

« En 2010, le MAK a proclamé un Gouvernement provisoire kabyle. Depuis, le mouvement n’a cherché aucun contact avec le Gouvernement fédéral. »

Critiquant le mouvement kabyle, le Gouvernement fédéréal allemand a indiqué que « le MAK a des tendances séparatistes ». « Il est non reconnu en Algérie et ne joue pas un rôle significatif dans le paysage politique algérien actuel. En 2010, il a proclamé un Gouvernement provisoire kabyle. Depuis, le mouvement n’a pas cherché de contact avec le Gouvernement fédéral. »

Le 28 septembre dernier, 76 députés du groupe parlementaire "Die Linke" au Bundestag ont officiellement interpellé le Gouvernement fédéral allemand sur la situation qui prévaut en Kabylie, tant sécuritaire qu’au niveau des droits de l’homme « bafoués par l’Etat algérien ».

uz/wbw
SIWEL 191120 OCT 11

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