LE FFS : LA COMPROMISSION NE DATE PAS D’AUJOURD’HUI

KABYLIE (SIWEL) — Beaucoup d’observateurs politiques étaient étonnés de la réception d’une délégation du FFS par le chef de l’État issu de la fraude du 12 décembre 2019. Or, si on analysait les positions et les déclarations du parti de ces derniers temps, on conclura que cette rencontre n’est qu’une suite logique d’un long processus de normalisation.

Dès les premières heures du mouvement populaire, le FFS avait pris des positions réticentes, voire timides. Excepté les quelques promenades de santé les jours de manifestation sur les boulevards d’Alger ou de Tizi Ouzou de quelques cadres dirigeants, l’engagement du parti aux côtés du peuple n’était pas total. Les élus locaux ou à l’assemblée nationale, continuaient à siéger, et certains ne se gênaient pas de s’afficher fièrement avec les walis lors des cérémonies.

 Après un bref séjour au PAD (pacte de l’alternative démocratique), les membres de l’instance présidentielle du parti, ont fini par claquer la porte sans raisons valables, mais on avait compris, à ce moment-là, qu’ils s’apprêtaient à changer de camp, de feuille de route, pour se placer à l’opposé de la volonté populaire. Quelques temps plus tard, et alors que tous les rassemblements étaient interdits pour cause de pandémie, le FFS a eu le privilège d’organiser son congrès ordinaire pour installer une nouvelle direction au mépris des militants sincères. Une nouvelle étape vers  normalisation se dessinait alors. Le congrès était tenu un week-end où la capitale était fermée pour les manifestants, mais pas pour les congressistes du FFS. L’ordre était donné aux services de sécurité de les laisser passer. Le deal était de taille. Le cabinet noir qui a accaparé le parti, voulait éliminer tout militant sincère pour ne garder que des opportunistes qui vont accepter toutes les indignités comme la rencontre d’aujourd’hui, pour faire de la structure du parti, une succursale prête à soumissionner à tous les marchés.

Alors que Lounès Hamzi et Khaled Drareni croupissent toujours injustement en prison, alors que Rachid NEKKAZ risque de mourir dans sa cellule d’isolement, , alors que la commission d’enquête n’a pas encore fait toute la lumière sur la torture dont a été victime Walid Nekkiche, le FFS n’a pas trouvé mieux que de tomber dans les bras de ceux-là qui en sont les responsables du malheur de ces détenus et de tous les autres qui remplissent les geôles moisies du régime.

 Officialiser un mariage de jouissance avec des potentats qui ont pris le pays en otages, reviendrait à cautionner tous les forfaitures passées, présentes et futures. Le FFS a choisi d’aller au sens interdit de l’Histoire, à contre-courant de la volonté populaire, souillant la mémoire de Hocine Ait Ahmed, de Si Lhafid Yaha, et tous ceux qui sont morts avant de voir l’avènement d’un Etat de droit. Tant mieux que la décantation s’est faite en ce moment précis où le peuple s’apprête à fêter l’anniversaire du plus grand soulèvement populaire de l’Histoire de l’Algérie post indépendante. Le peuple saura reconnaître ses hommes, ses traîtres aussi.

Salim chait

SIWEL 142215 FEV 21