OTTAWA (SIWEL) — Le premier ministre du Gouvernement fédéral canadien, Justin Trudeau, a solennellement demandé pardon mardi aux autochtones au nom de l’État fédéral, qui a enrôlé de force pendant des décennies des dizaines de milliers d’entre eux dans des pensionnats où ils ont été victimes d’horribles sévices, de viols, de meurtres, d’expériences médicales, en plus d’une dépersonnalisation traumatisante aux innombrables séquelles.

Aujourd’hui la fabuleuse société amérindienne est très lourdement endommagée : c’était l’objectif de « La Civilisation »

 

Ce système dit scolaire, «à l’origine d’un des plus sombres chapitres de l’histoire canadienne, a eu un profond impact, durable et nuisible, sur la culture, le patrimoine et la langue des autochtones», a reconnu M. Trudeau…

Au terme de six ans d’enquête, le Canada publie enfin un rapport détaillé sur le "génocide culturel" dont ont été victimes les enfants indiens placés dans des pensionnats….la formule de "génocide culturel" est un bien doux euphémisme au regard de l’horreur de la réalité.

Cela étant dit, ce n’est pas demain la veille que l’on entendrait pareille chose en Afrique du Nord de la part des Etats arabo-islamistes qui gouvernent frauduleusement en Afrique du Nord, avec la bénédiction de "l’autre grande civilisation" qui y trouve bien son compte, puisqu’il y a convergence d’intérêt…pour spolier les peuples, il convient d’abord de détruire sa société…c’est une constante de "La Civilisation"

Il faut cependant reconnaître au Canada d’aujourd’hui le courage de regarder en face les horreurs de sa courte histoire. M. Trudeau a en effet eu le mérite de présenter ses excuses à d’anciens élèves de ces pensionnats et à des chefs autochtones lors d’une cérémonie empreinte d’émotion organisée à Ottawa à l’occasion de la publication du rapport final de la commission qui a enquêté sur ces écoles de la "honte" et de la "barbarie sophistiquée"

Le précédent gouvernement s’était officiellement excusé en 2008 et avait accordé 1,9 milliard de dollars canadiens de compensations aux anciens élèves….c’est que le poids qui pèse sur la conscience canadienne est lourd. Mais au moins, le Canada retrouve un semblant d’humanité avec la reconnaissance des horribles crimes commis sur le peuple indien. Parce que évidemment, si vraiment le Canada veut se racheter, ce ne sont pas des dollars ou une simple reconnaissance de ses tors qui effacera tout, il faut réhabiliter le peuple indien, lui restituer son histoire et faire en sorte qu’il puisse redevenir lui-même.

Des milliers d’enfants amérindiens, métis et inuits ont été arrachés à leurs familles, à leur culture dans ces pensionnats obligatoires, gérés par des communautés religieuse cruelles et inhumaines, se réclamant comme les actuels barbares qui décapitent à tours de Bras de la volonté divine. Les sévices, les viols et l’assassinat étaient le lot de ces petits enfants…au nom de Jésus, à l’image des horreurs au nom de Mahomet…

Les enfants amérindiens étaient aussi l’objet d’expérimentation médicales ou d’assassinat purs et simples par inoculation de divers virus et maladies, Tuberculose, Lèpre, etc,. Aujourd’hui, environ 80 000 d’entre eux sont encore en vie et ils témoignent.

M. Trudeau s’est engagé à donner suite aux 94 «appels à l’action» lancés par la Commission de vérité et réconciliation qui a recueilli pendant six ans près de 7000 témoignages d’anciens "élèves" : «Vous avez pendant trop longtemps porté sur vos épaules le fardeau de cette expérience», a-t-il dit. «Ce fardeau nous appartient en tant que gouvernement et en tant que pays»…. «Désormais, l’un de nos objectifs (…) est d’accepter pleinement nos responsabilités – et nos échecs – comme gouvernement et comme pays».

De nombreux leaders autochtones estiment, à juste titre, que la misère, l’alcoolisme, la violence conjugale et les taux de suicide élevés, lot encore de nombre de leurs communautés, sont en très grande partie l’héritage de cette politique d’assimilation forcée à la société dominante.

Ce système scolaire, «à l’origine d’un des plus sombres chapitres de l’histoire canadienne, a eu un profond impact, durable et nuisible, sur la culture, le patrimoine et la langue des autochtones», a reconnu M. Trudeau la larme à l’œil. L’histoire de ces enfants indiens est à proprement parler choquante!

Une horreur indescriptible : De 1870 à 1996, le gouvernement canadien a arraché des milliers d’enfants amérindiens à leurs familles pour en faire de «bons petits Blancs».

Depuis les débuts de la conquête, les colons français, puis les Britanniques, ont toujours cherché à assimiler les populations autochtones. L’assimilation a atteint un sommet au XXe siècle, lorsque les autorités canadiennes ont enlevé plus de 150.000 enfants amérindiens à leurs parents, pour les placer dans des orphelinats. Là tout était mis en œuvre pour qu’ils oublient et leurs racines et leur culture par la force, la terreur, le viol, les sévices et le meurtre.

Avec ces pensionnats, Ottawa voulait briser les cultures autochtones. Les enfants qui y étaient enfermés n’avaient pas le droit de parler les langues amérindiennes et inuites. L’objectif était d’en faire de «bons petits Blancs». Outre la douleur du déracinement, la perte d’une culture, d’une langue, d’un nom, d’une famille, ils devaient quotidiennement endurer des coups et des sévices sexuels.

En 1997, les autochtones ont entrepris des poursuites contre l’Église et le gouvernement canadien et Ottawa a promis de dédommager les anciens pensionnaires. mais est-ce une simple question d’argent ?! NON évidemment

Le dernier de ces 130 pensionnats autochtones n’a été fermé que l’année précédente. Après un mea culpa officiel en 2008, Ottawa a mis en place la Commission de vérité et de réconciliation pour montrer toute l’horreur de ces prétendus "orphelinats" alors que les enfants étaient "enlevés de forces à leurs parents".

La commission a rendu son rapport fin février et pendant plusieurs mois, quelque 80.000 survivants viendront témoigner à travers tout le Canada.

Des audiences publiques de cette commission historique ont eu lieu il y a quelques jours à Val d’Or, à 600 km au nord de Montréal. Des Amérindiens Algonquins ont raconté leurs souvenirs dans les pensionnats sans parvenir à retenir leurs larmes. «Avant le pensionnat, c’était la liberté avec mes parents. On se promenait en canot. On était sur notre territoire», a témoigné un Algonquin d’une soixantaine d’années, Jean Papatie. Son enfance s’est arrêtée lorsque deux gendarmes royaux sont venus le chercher pour le placer dans un "orphelinat", sans que ses parents aient le droit de s’y opposer. «J’avais sept ans. Il fallait que je devienne francophone. On m’a donné un nom catholique qui pourrait m’aider à entrer au ciel». Des années plus tard sa voix se brise encore et ses yeux s’emplissent de larmes quand il raconte ce soir où il a été tiré de son lit pour être violé.

Les sévices sexuels étaient souvent infligés par des prêtres. Les pensionnats étaient administrés à 75 % par l’Église catholique. Elle a, par la suite, exprimé des regrets du bout des lèvres. En 2009, le pape Benoît XVI a fait part de «sa peine» face à «l’angoisse causée par la conduite déplorable de certains membres de l’Église» et «les souffrances endurées par quelques enfants autochtones»… Une telle monstruosité ne peut s’accommoder des balbutiements d’une Eglise qui exprime des regrets mais ne s’excuse pas. S’il existait une réelle justice, l’Eglise et le Gouvernement serait jugés et lourdement condamnés.

Déracinés, souvent devenus alcooliques ou toxicomanes, les Amérindiens, eux, peinent à pardonner et pour cause, ils ne s’en remettent toujours pas…

1. Quelques dates de crimes commis par « La Civilisation » contre le peuple amérindien

1859 : le jésuite Paul Durieu, installé en Colombie Britannique, prévoit d’exterminer tous les chefs indiens non chrétiens. Un modèle qui a eu cours ensuite dans les Indian Residential School, des pensionnats pour les enfants indiens dont on va longuement reparler.

1862-63 : épidémie de variole introduite par un missionnaire anglican, futur évêque, John Sheepshanks, qui a inoculé le virus à des enfants amérindiens. Cela, sous la couverture du gouvernement provincial et le commerce de fourrures de la compagnie Hudson Bay, qui parraine les premières missions protestantes chez les indiens. C’est aussi la première guerre bactériologique connue de l’histoire, et elle a permis à des chercheurs d’or de piller les terres de ces milliers d’indiens assassinés.

1870 : la couronne anglaise donne les terres des indiens aux anglicans et autres missionnaires catholiques.

1873 : on établit une force armée (la police montée) qui a parmi ses attributions de refouler tous les indiens dans des réserves, et cela tout le long de la voie ferrée qui traverse le pays.

1876 : l’Indian Act retire aux indiens le statut de citoyens. Ils ne peuvent pas voter, sont considérés comme mineurs et ne peuvent aller en justice.

1886 : les cérémonies indiennes sont interdites.

1889 : les écoles indiennes sont interdites, les enfants doivent aller dans pensionnats destinés aux autochtones.

1891 : premiers décès en masse d’enfants indiens dans les pensionnats à cause de tuberculose non soignée. Le gouvernement canadien ne s’en soucie pas.

1905 : plus d’une centaine de ces pensionnats sont actifs au Canada.

1907 : le Dr Peter Bryce qui est médecin chef aux Affaires Indiennes, fait une étude de la santé des enfants dans ces pensionnats. Il en ressort que plus de la moitié (entre 35 et 60%) des enfants meurent à cause de tuberculose qui y est introduite délibérément par le personnel. Le DrBryce parlait d’un « crime national »[1]. En parallèle, le chef des affaires indiennes Duncan Scott, cherchait une solution finale au « problème indien », ce peuple vu par lui comme une sous race.

C’est d’ailleurs lui qui a fait passer le rapport Bryce à la trappe. Tout cela était donc intentionnel, et le virus était introduit exprès, afin d’éradiquer les indiens.

1910 : Duncan Scott confie par contrat la gestion des pensionnats aux catholiques, anglicans, presbytériens et méthodistes.

1919 : fin des examens médicaux dans les residential schools.

1920 : tous les enfants de plus de 7 ans doivent être envoyés dans les pensionnats sinon les parents vont en prion et prennent une amende[2]. Là, la moitié de leurs enfants mouraient.

1925 : création de l’Eglise unie du Canada pour christianiser tout le monde. Elle est financée par la couronne d’Angleterre. Elle hérite de tous les pensionnats et des terres volées par les méthodistes et les presbytériens.

1928 : loi sur la stérilisation en Alberta, qui permet de stériliser les enfants des pensionnats à leur insu sur décision d’un curé. Au moins 2.800 enfants ont ainsi été mutilés. Une loi similaire est adoptée en 1933 en Colombie Britannique. Dans les années 30, c’est le boom des pensionnats, il y en aurait environ 130 dans le pays.

Janvier 1939 : les enfants Cowichan servent de cobayes à des expériences menées par des médecins allemands au pensionnat Kuper Island à l’ile de Vancouver. Le foyer était tenu par des catholiques allemands. Dans les années qui suivent, un futur premier ministre canadien s’est occupé de définir le génocide de manière à ce que le génocide des amérindiens ne rentre pas dans ce cadre.

1946-1952 : des centaines de médecins nazis et SS obtiennent la nationalité canadienne (projet Paperclip, dont les archives commencent à peine à sortir). Et beaucoup ont mené leurs expériences dans les pensionnats d’indiens, centres militaires et autres cliniques comme celle du Dr Ewen Cameron, qui a travaillé sur les projets de manipulation mentale de la CIA MK ultra et Monarch. Sur les patients, on teste l’usage de drogues, les électrochocs, la privation de sommeil, les chocs traumatiques, cela pour développer la manipulation mentale.

1956 : un survivant de la Lincoln Royal Canadian Air Base à Calgary (Alberta) dit qu’un médecin qui avait un tatouage SS a torturé des enfants à mort, dont des enfants indiens amenés par les policiers du RMMP (la police montée canadienne royale), venant des pensionnats catholiques. Des survivants des bases militaires de Suffield en Alberta, de Nanaimo en Colombie Britannique, de l’hôpital psychiatrique Lakehead en Ontario évoquent des faits similaires.

1962 – 1971 : des milliers d’enfants indiens sont enlevés à leurs familles dans le cadre du programme « sixties scoop » qui aurait concerné officiellement 20.000 enfants. Etrangement, on observe que le programme actuel d’adoptions forcées aux Etats-Unis ressemble beaucoup à « Sixties Scoop », ces rafles d’enfants qui pourraient n’avoir été qu’un test. Beaucoup de ces enfants sont morts et les circonstances ont été dissimulées.

1970 : suite à des révoltes, le gouvernement cède l’éducation des enfants indiens aux communautés indiennes, petit à petit. En 1972, les affaires indiennes ordonnent la destruction de tous les dossiers personnels des indiens, y compris l’origine et les documents de propriété. En 1975, la majorité des pensionnats étaient sortis de l’orbite des catholiques. Pourtant, les abus ont continué dans de nombreux établissements passés aux autochtones, à savoir des écoles maternelles. Le dernier pensionnat ferme en 1996.

1980 : suite à la pression des indiens, le gouvernement établit une assemblée fantoche de chefs non élus, qui ne cherche pas à enquêter sur les abus commis contre les indiens, ni à demander la souveraineté du peuple indien.

1986 : l’église unie du Canada demande "pardon". Mais elle ne veut pas indemniser ses victimes.

1989 : Nora Bernard, qui a survécu au pensionnat de New Brunswick, démarre les poursuites contre l’église catholique canadienne et le gouvernement. Elle a été assassinée en décembre 2007[3], juste avant les « excuses » du gouvernement pour les pensionnats. Nora Bernard a quand-même été à l’origine de la plus grosse ‘class action’ du Canada, représentant 79.000 survivants[4].

1993 – 1995 : des indiens parlent publiquement de meurtres d’enfants à l’école St Andrews de Port Alberni, qui était gérée par l’Eglise catholique du Canada. C’est là qu’officie Kevin Annett, ce pasteur qui est tombé sur une transaction foncière entre le gouvernement et l’église qui achetait, concernant des terres volées aux indiens. Annett est renvoyé à la suite de son indignation publique au sujet de cette magouille. Puis un autre parle d’enfants battus à mort dans un autre pensionnat.

1996 – 1998 : Annett rend publics des centaines de témoignages rapportant des crimes dans les pensionnats. A partir de là, il a plein d’ennuis (divorce, procès…). Des procès intentés par des survivants suivent malgré tout. Des indemnités commencent à tomber pour les 86.000 survivants, écœurés de voir qu’on tente d’acheter leur mémoire. Et des millions de dollars de subventions diverses et variées pleuvent sur les réserves indiennes. Mais l’argent a été très mal réparti, et souvent accaparé par les chefs tribaux et autres administrations.

2000 : comme 10.000 survivants avaient porté plainte, l’église du Canada a demandé au gouvernement de restreindre le cadre des poursuites et d’assumer la responsabilité première pour les crimes commis dans les pensionnats. De nombreux tribunaux refuseront d’ailleurs aux indiens le droit de poursuivre l’Eglise.

2002 : l’Eglise mène une campagne de propagande pour dire qu’elle sera ruinée si elle doit assumer les conséquences des poursuites. Du coup, le gouvernement a pris l’entière responsabilité des crimes, y compris les compensations financières.

2005 : des survivants désignent à Annett des lieux de sépultures de masse, autrement dit des charniers, proches d’anciens pensionnats de Colombie Britannique. On monte alors « Friends and relatives of the disappeared » (amis et proches des disparus). Le film Unrepentant est réalisé à partir des travaux d’Annett.

2007 : le gouvernement met en place une commission de réconciliation et de vérité, qui refuse de dédommager plus de la moitié des sruvivants.

Juin 2008 : sous la pression, le gouvernement « s’excuse » pour les crimes, tout en cherchant à les minimiser. Il n’est toujours pas question de faire payer l’Eglise.

2009 : un témoin de meurtre d’enfant, Johnny “Bingo” Dawson, est assassiné par la police, qui l’avait menacé au cas où il parlait.

2010 : les contacts entre les survivants de l’Eglise canadiens, irlandais, italiens, allemands et anglais se nouent. Il apparaît clairement que Ratzinger, le pape, a œuvré toute sa vie pour dissimuler ces abus au public.

2012 : pendant que le gouvernement fait encore mine de faire de la « réconciliation » et de la « vérité », les actions en Justice vont démarrer sérieusement. Au passage, précisons que les survivants des résidential school conchient littéralement la « Truth and reconciliation commission » qui tente de les enfumer depuis quelques années déjà, à grands coups de subventions. Et aujourd’hui, on ne connait toujours pas le nombre d’enfants qui sont passés dans ces pensionnats. On parle officiellement de 100.000 à 200.000 enfants.

2. Le génocide

On peut parler de génocide par bien des aspects. Notamment parce qu’on retrouve dans celui des indiens du Canada les trois phases habituelles : conquête, confinement, destruction. Mais celui des indiens a duré longtemps et a fonctionné par vagues successives, sous le couvert de la religion et de l’éducation. Les survivants parlent de camps de concentration chrétiens.

En 1910, la plupart de la centaine de pensionnats (les residential school) dans lesquels sont envoyés les enfants indiens du Canada est dans le giron de l’Eglise catholique romaine. Ces pensionnats étaient de véritables mouroirs, où le taux de décès était encore pire que dans les camps de concentration nazis : d’après les chiffres disponibles, il apparaît que plus de la moitié des enfants y mouraient chaque année, et cela durant un bon demi siècle (contre 15 à 20% par an dans les camps de concentration). Duncan Scott l’a écrit en 1910 : les décès massifs de ces enfants indiens dans les pensionnats sont « en accord avec la politique du ministère, qui est orientée vers la Solution Finale du problème Indien ».

Et cette Solution Finale a été assez efficace : entre 1900 et 1960, le taux de mortalité des enfants indiens de ces pensionnats oscillait entre 40 et 60% par an. Pendant soixante ans, ce taux est resté le même, malgré les « progrès de la médecine » et la fertilité des terres sur lesquelles étaient installées ces « écoles ». Bien sûr, l’Etat a tout fait pour dissimuler cette réalité. Quelques années plus tard, ce concept de « Solution Finale » a été repris par les Nazis.

De plus, de 1920 à 1930, en plein cœur du massacre, les inspections médicales ont carrément été suspendues dans les pensionnats. Au total, entre 1890 et 1996, ce sont de 50 à 100.000 enfants qui sont morts dans ces endroits lugubres.

Et puis, il y a eu cette politique de stérilisation[5]. Des centres de stérilisation ont existé, dans lesquels les jeunes gens étaient drogués et stérilisés, surtout s’ils n’étaient pas chrétiens. Mais tous les registres concernant ces stérilisations ont été détruits à partir de 1995, quand l’enquête de l’Etat a démarré. Les garçons étaient parfois mis devant des rayons X intensifs afin d’être rendus stériles, ou bien on leur faisait boire des poisons.

Et quand les bébés, souvent le fruit de viols par les pasteurs et compagnie, naissaient quand-même, on les tuait.

Toutefois, ce processus de stérilisation n’a pas pris fin avec les écoles résidentielles. Royce White Calf, un ancien Lakhota qui a été juge au Tribunal concernant ces pensionnats en juin 1998 à Vancouver, estime qu’entre un tiers et la moitié de toutes les femmes aborigènes du Canada Ouest et de l’Alaska ont été stérilisées par des méthodes intrusives physiques ou chimiques autour de 1980.

Le taux de stérilisations chimiques administrées sous couvert de vaccins parmi les indigènes a en fait augmenté depuis cette époque, particulièrement dans le tiers monde, sous des programmes relativement secrets conduits par l’OMS et les Nations Unies. Même après 1980, les stérilisations ont continué, mais de manière plus cachée encore.

Aujourd’hui, on « vaccine ». Mais dans le vaccin, il n’y a parfois que du produit stérilisant. Annett explique « En 2004, on a découvert que l’Organisation Mondiale de la Santé a administré pendant des années des substances stérilisantes en même temps que les vaccins contre la grippe et la polio, aux femmes indigènes des Philippines et de nombreux pays d’Afrique. De la même façon, plus de 40.000 hommes et femmes Inuits ont été rendus infertiles par le Département de la Santé des USA (US Health Department) entre 1986 et 1993 après qu’on leur ait administré un sérum nommé Heptavax, une drogue de stérilisation interdite dans la plupart des pays du monde ».

Accessoirement, la définition du génocide, révisée par le canadien Raphael Lemkin, a fini par insister sur la notion d’intention : pas de génocide si l’intention de faire un génocide n’est pas clairement prouvée. Ce qui permettait à celui des indiens de passer à la trappe de l’histoire. Même la dernière loi concernant le crime de génocide passée en 2000 au canada interdit toute poursuite contre l’Etat canadien si le génocide imputé date d’avant 2000. Si bien qu’avant 2000, le génocide était légal au Canada, comme sous le IIIe Reich.

3. L’intention était claire

Le délire de la suprématie chrétienne et occidentale, de l’élimination des hérétiques, n’est pas nouveau chez les catholiques. Et le caractère durable de cette philosophie ressemble à un véritable credo, un véritable objectif.

Les chiffres sont clairs : si on estime la population indienne de Colombie Britannique de un à deux millions de personnes avant l’arrivée des colons, ils n’étaient plus que 20.000 en 1910. Et pendant ce temps là, l’Eglise revendait les terres des indiens massacrés aux compagnies du bois, du chemin de fer, etc. Mais, surtout, la suprématie chrétienne pouvait s’imposer.

Des études montraient déjà dans les années 20 que le nombre d’indiens n’avait pas augmenté entre 1920, date à laquelle tous les enfants indiens sont obligés d’intégrer les pensionnats cathos, et 1929, alors que la population totale ne cessait de croître. Et on savait que le taux de mortalité des pensionnats d’indiens était catastrophique. Evidemment, on n’a rien fait pour arranger les choses, au contraire on forçait des enfants non malades à dormir entre deux autres en train de mourir de la tuberculose, par exemple. D’autres enfants malades étaient renvoyés chez eux pour y contaminer toute leur famille. Et puis en 1928 on commence à stériliser les indiens en masse en Alberta. Et bien sûr, les enfants indiens qui étaient malades n’allaient jamais à l’hôpital.

Un tel système ne peut se faire au grand jour, et bien sûr il convient de présenter les choses favorablement. Ce qui commence par déshumaniser l’ennemi, en l’occurrence les Indiens. Annette cite une victime de la Christie Catholic residential school, Harry Lucas : « Je n’ai jamais compris pourquoi les religieuses et les prêtres nous haïssaient tellement. En tant qu’enfant, vous savez, vous avez juste peur après que quelqu’un vous ait frappé pour la première fois. Votre esprit s’éteint et vous commencez à mourir de l’intérieur : vos espoirs meurent, vos souvenirs meurent, et puis tout en vous commence à mourir. C’est ce que tout cela était : un meurtre de l’âme. Les meurtres n’étaient qu’une partie de cela ».

Quand les chiffres de la mortalité des enfants indiens dans les pensionnats ont été révélés publiquement en 2008, un chercheur a déclaré que ce n’était pas intentionnel, mais du à un sous financement de ces établissements. Selon lui, laisser mourir en masse ces enfants parce qu’on ne veut pas y mettre un seul dollar, et bien qu’on sache que la situation est catastrophique, n’est pas intentionnel.

En outre, Bryce, en 1907, avait écrit que « les conditions sont délibérément créées pour diffuser les maladies infectieuses ».

De fait, une étude de 1913 sur les dépenses du gouvernement fédéral concernant la lutte contre la tuberculose a révélé que les habitants d’origine caucasienne avaient droit à 3,39 $ par tête et par an, contre 6 cents pour les indiens.

Mais, il y a aussi ces histoires, racontées par des survivants. Par exemple, celle-ci qui remonte aux années 30, en Alberta : le révérend Pitt a donné de la viande en conserve à huit gamins, dont sept sont morts de la tuberculose. Le huitième, qui raconte cela, a été sauvé parce que son père l’a sorti de l’infirmerie de force, et l’a amené avec lui pour qu’il soit soigné par son grand-père. Le fils de ce révérend, devenu médecin, a ensuite cautionné les crimes qui se déroulaient dans ces pensionnats.

Apparemment, le coup de la nourriture empoisonnée était courant dans les pensionnats pour enfants indiens, dans plusieurs provinces du pays. De même que la pratique de faire dormir et vivre ensemble les enfants malades et les enfants contaminés par la tuberculose, alors que la quarantaine était la règle pour les Blancs. Et cela, durant des dizaines d’années.

N’oublions pas les théories nazies fumeuses a commencé par l’eugénisme, initié par Rockefeller en 1912, quand il finance l’Eugenics Foundation. Et sur ce sujet, nazis allemands et américains travaillaient main dans la main, que ce soit avant ou après la guerre.

4. La torture au quotidien

Le premier témoin qui a parlé de ces meurtres d’enfants était Harriett Nahanee, de Vancouver Island. En 1995, elle a expliqué avoir vu une fille de 14 ans, pensionnaire de l’United Church Alberni residential school, frappée par le principal Caldwell et tuée en tombant dans les escaliers, lors du noël 1946. On a ensuite dit aux parents que leur fille était passée sous un train, mais les flics ont dit qu’elle était morte d’une pneumonie.

Ajoutons qu’Harriett Nahanee est morte en 2007, dans une prison où elle avait été envoyée pour deux semaines à l’âge de 72 ans. Elle avait seulement cherché à défendre les terres volées aux Indiens.

Elle venait de Clo-ose appelé depuis Vancouver, où la population est passée de 3.400 personnes en 1861 à 44 personnes en 1980, cela notamment grâce aux couvertures à la variole. « Ensuite, ils ont pris les enfants survivants et ont tenté de les achever dans les pensionnats », disait-elle (il ne restait plus que 5 ou 6 enfants de ce village). Là, c’étaient des coups, des viols, de la nourriture pleine d’asticots, des insultes, de la violences tout le temps. Là, « On nous a tous rasé la tête à l’arrivée de l’école résidentielle ce matin-là, tous jusqu’au dernier. Trois cents petites têtes chauves. Et on a tous été battus et violés. Essayez donc de trouver quelqu’un qui a été à l’école d’Alberni et à qui ce n’est pas arrivé », ajoutait la victime, devenue une vieille dame.

Un second meurtre est imputé au principal Caldwell : deux témoins ont parlé d’un gamin frappé à mort pour avoir volé une prune. Ensuite, Caldwell a demandé à deux autres gamins d’aller brûler le corps dans les bois. On sait aussi que les enfants étaient drogués au luminol par Caldwell et d’autres membres du personnel. Cette drogue était un peu l’ancêtre du GHB, et entraînait des pertes de mémoire.

Lors d’un procès, un autre survivant raconte au sujet du pensionnat de Kupper Island « Les enfants mouraient comme des mouches à l’école et le cimetière était rempli, alors ils ont commencé à enterrer les enfants dans tous les sens. Il y avait beaucoup de tombes anonymes. Mon propre frère John a été frappé à la tête avec une chaîne de fer par un prêtre et il est mort le même jour ». Là aussi, on l’a laissé mourir après l’avoir battu.

Un jeune homme qui allait sortir le lendemain de son pensionnat, est décédé juste après avoir appelé sa sœur en lui disant qu’il lui dirait tout ce qu’il s’y passe dès qu’il sortirait. Durant la nuit, des camarades ont vu le principal accrocher l’élève mort à une corde pour faire croire qu’il s’était pendu.

Le personnel a aussi parlé, comme cette surveillante de dortoir au début des années60, qui explique en 1998 : « Nous devions tous porter une ceinture de cuir, et l’utiliser dès qu’un enfant parlait dans sa langue. Si nous n’avions pas fait assez de sang, nous étions réprimandés. Souvent, je voyais des enfants de cinq ou six ans battus jusqu’à perdre connaissance, puis jetés dans les placards pendant des jours sans nourriture ni eau. On devait rouvrir la porte et parfois on trouvait un petit cadavre. Ensuite, nous demandions aux concierges se débarrasser du corps, généralement à l’arrière dans les collines. Il ya des centaines de corps là-bas ».

Quand une ado tombait enceinte suite aux viols commis par le personnel ou les curés, les bonnes sœurs s’occupaient de la faire avorter. Les jeunes mères mourraient souvent des suites de ces avortements forcés.

D’autres parlent de tunnels, de chambres froides sous les pensionnats, dans lesquels on amenait les enfants morts. Mais les chefs de tribus semblaient menacer les témoins au cas où ils parlaient. L’un d’eux explique que les chefs lui ont dit de ne jamais aller voir dans les bois derrière le pensionnat, sous peine de perdre son emploi.

En fait, ces pensionnats fonctionnaient comme le goulag, comme les camps de concentration, mais là il n’y avait que des enfants. On a tout fait pour leur faire oublier leur identité, la richesse de leur culture, leur Histoire. On en a fait des robots apeurés, mal nourris, mal soignés, mal éduqués, sans droits. Les enfants étaient dressés les uns contre les autres… La broyeuse a fonctionné à plein dans ces « écoles », et les brimades et tortures y étaient nombreuses et variées. Les séquelles sont encore prégnantes aujourd’hui.

Les viols collectifs semblaient monnaie courante également, comme le montre le témoignage d’Harry Lucas, de la nation Nuu-Chah-Nulth à Port Alberni : « Les religieuses allaient me chercher et me préparaient pour les prêtres. Pour un usage sexuel, vous comprenez. Ça a duré pendant des mois. Elles m’habillaient avec des vêtements de filles et m’enfonçaient un bâton fait d’un manche de balai à l’intérieur de l’anus. Ensuite on me faisait passer de prêtre en prêtre ».

Parmi les tortures racontées par les survivants à partir de 1996 : emprisonnement dans des placards ou des cages pendant des jours sans eau ni nourriture, être tenu au-dessus de tombeaux ouverts et menacé d’être enterré vivant, être forcé à manger de la nourriture vomie ou pourrie, être déshabillé et battu ou violé devant les autres élèves, être immergé dans de l’eau glacée ou obligé de rester debout nu dans la neige, être forcé de dormir dans les endroits non chauffés en plein hiver, arrachage de cheveux, tête cognée contre des surfaces dures, décharges électriques appliquées à la tête, aux organes génitaux et aux membres, extraction de dents sans anesthésie, viol collectif, être forcé de regarder la mise à mort de petits animaux, être forcé de regarder le corps des enfants morts, devoir courir nu devant une ligne d’autres enfants, eux-mêmes forcés à frapper la victime à coup de bâton et de ceinture, être forcé à s’attaquer et à se molester les uns les autres… Et ce n’est bien sûr pas une liste exhaustive.

La torture était institutionnalisée, au point que souvent, une pièce entière était dévolue à cette pratique dans les pensionnats. Un des instruments de torture les plus courants, et très en vogue à l’époque, était la chaise électrique, utilisée dans au moins cinq écoles en 1920 et 1960. On peut se demander s’il ne s’agissait pas d’expérimentations, car il semblait courant de montrer cette « attraction » aux visiteurs de l’Eglise et du gouvernement.

On retrouve ici toute la panoplie du trauma, basée sur les chocs émotionnels et physiques.

Parmi 287 survivants interrogés, 97% avaient été frappés, 89% avaient été violés, 77% avaient du regarder ou participer à des tortures sur les autres, 71% avaient été confinés, 67% avaient été fouettés… Dans le même genre, tous les enfants étaient opérés des dents sans anesthésie, ce qui était un ordre donné aux dentistes de ces centres.

Aujourd’hui, la « Justice » cherche à montrer qu’elle s’occupe de ces morts suspectes. En Ontario, plus d’une centaine de cas seraient étudiés par les tribunaux, concernant des décès dans les pensionnats. Pas de chance, ces enfants ne sont pas identifiés. En fait, 5.000 décès[6] ont été observés, et seulement 120 cas semblent suspects à la « Justice » ! Et il faut noter que ces procédures n’ont vraiment démarré qu’à la mi 2012…

5. Des meurtres aux charniers

Ethel Wilson de la Nation Heiltsuk à Bella Bella, a dit qu’en 1969 elle a vu « des rangées et des rangées de minuscules squelettes » dans les fondations de l’ancien pensionnat anglican de St. Michael, à Alert Bay, en Colombie-Britannique : « Il y avait plusieurs rangées d’entre eux, tous alignés. Aucun d’eux ne faisait plus de deux pieds de long. Ils étaient en train de détruire l’ancienne aile de l’Hôpital St. Michael, et j’ai pu voir tous ces squelettes, juste à côté de l’ancien mur. Je me souviens de la façon dont les autres filles m’ont dit comment leurs bébés ont été emmenés et tués. Ce devait être eux ».

En avril 2008, Annett a distribué aux médias du monde entier une liste de 28 charniers contenant les restes des enfants qui sont morts dans ces pensionnats indiens. De fait, les enfants à avoir vu le personnel des pensionnats enterrer des camarades, ou à avoir vu des cadavres, sont nombreux. Un des hommes de dieu qui a frappé à mort et enterré un gamin inuit battu à mort finissait toujours ses sermons du dimanche par « souviens-toi : le seul bon indien est un indien mort ».

A la fin des années 1950, un jeune garçon, Doug Wilson la nation Haïda évoque les enterrements au pensionnat de l’église unie d’Edmonton en Alberta et à l’hôpital Charles Camsell situé juste à côté :

« Je ne sais pas comment autant d’enfants sont morts, mais je sais que nous avons creusé un grand nombre de tombes. La plupart d’entre eux étaient du pensionnat, mais beaucoup sont aussi morts à l’hôpital Camsell. Nous devions rouler les corps dans une charrette et ensuite les enterrer, et on nous a dit que nous ne pouvions le dire à personne. Puis nous devions le signaler à l’hôpital pour un traitement ».

Quel traitement ? Eh bien Doug Wilson ajoute, dans sa discussion avec Annett : « Je ne pouvais pas me souvenir de ce qui m’était arrivé là-bas jusqu’à ce que j’ai lu votre livre, où il a parlé sur un traitement de choc. Puis je me suis rappelé comment ils nous donnaient des chocs électriques à la tête après que nous ayons enterré les enfants, je pense que pour nous faire oublier ».

Virginia Baptiste était une survivante du pensionnat de Cranbrook, dirigée par l’Eglise Catholique Romaine. Jusqu’à sa mort survenue soudainement et inexplicablement en 2003, Virginia était à la tête de la lutte pour obtenir les aveux de l’Eglise et de l’Etat concernant les crimes dans le sud de la Colombie Britannique.

Elle expliquait : « Mon frère Bugs a renoncé à la vie, il y a quelques années, car il ne pouvait plus composer avec ses souvenirs et ses cauchemars de l’école de Cranbrook. Lui et d’autres gars devaient régulièrement s’aligner en rang devant un prêtre, Frère McDonald, qui leur appliquait à chacun une décharge électrique au pénis à l’aide d’un équipement pour les clôtures électriques. (…) Les enfants entraient dans cette école et n’en ressortaient jamais. C’était une sentence de mort d’être envoyé ici. Je connais beaucoup d’enfants qui étaient tués à l’école de Cranbrook et enterrés en bordure de la ville, dans une grande fosse ne contenant que des Indiens. On appelait l’endroit la "colline de la botte". Mais quand on a commencé à parler de notre poursuite judiciaire contre l’Eglise Catholique, devinez ce qui s’est passé ? La Ville de Cranbrook a exhumé la fosse et a construit un terrain de golf sur l’endroit ».

Kevin Annett a recueilli tous ces témoignages. Il a rencontré un couple, Annie et Pierre Kruger, membres d’une tribu de Penticton, qui ont localisé une vingtaine de charniers en Colombie Britannique du Sud, dont les plus anciens remontent milieu du XIXe siècle. Et les questions posées par les Kruger pour savoir ce qui est arrivé à leurs ancêtres ne plaisent pas à certains de leurs congénères : Pierre a été frappé, on a tenté de le sortir de la route, on le met à l’écart. Pierre Kruger ajoute « J’ai appris plein de choses auprès des anciens, des choses que personne d’autre ne sait. Pour une raison quelconque, j’étais là lorsqu’ils ont engagé un archéologue pour creuser autour d’Arrow Lakes, pour trouver des fosses d’enterrement des gens de notre peuple. Il a trouvé une grande tombe, peut-être de 30 mètres de long. Il a dit qu’il devait y avoir les restes de 20.000 personnes là-dedans ». Autour de certaines écoles, il y avait tellement de cadavres que les squelettes revenaient à la surface.

Face à de telles accusations, on se dit que l’Etat ne peut que s’empresser de prouver que tout est faux, de creuser aux endroits désignés et de montrer de manière éclatante qu’il n’y a aucun cadavre. Mais non, il ne se passe rien, à part la fuite et la tentative de tuer le mouvement qui réclame la vérité. Mais, qui a peur de la vérité ? Pourquoi nier le débat, pourquoi ne pas mettre les choses à plat une bonne fois pour toutes ? Quelqu’un aurait-il peur ?

Et puis, il est toujours possible d’avouer, de s’excuser et de passer à la suite. C’est ce qui s’est toujours fait. Les victimes des barbaries d’Etat doivent toujours s’asseoir sur leur revanche. On l’a vu avec les collabos des Nazis, de Pinochet, de Pol Pot, des colonels… la « réconciliation nationale », c’est beau non ?

Alors pourquoi ne pas admettre que oui, on a laissé mourir les enfants indiens en masse, qu’on les a confiés à des barbares, mais-après-tout-c’était-il-y-a-longtemps ?

Et même s’il s’agit d’un système de pompe à fric pour les religieux, destiné à prendre les subventions du gouvernement, y compris pour les enfants morts, pourquoi l’Etat prend-il des mesures aussi risquées pour éviter les problèmes au Vatican et à la couronne d’angleterre ?

Y aurait-il autre chose ?

On dirait : Pierre Kruger précise qu’il a signalé en 1992 l’existence de ces charniers au gouvernement, réclamant une sépulture décente. Oui, mais : « nous avons rencontré des membres du gouvernement un vendredi de l’été 1992 », dit-il, « et, devinez quelles étaient les nouvelles, le dimanche suivant ? Ils avaient envoyé des pelleteuses et des bulldozers et avaient éventré tout le site, en détruisant tout. Bien sûr, ils voulaient nettoyer toutes traces de preuves, pour de bon. Depuis, on n’a plus rien dit à personne ».

Nous sommes alors en 1992, pas en 1902 ou en 1950… Pourquoi autant de moyens pour supprimer des preuves qui n’impliqueraient que des gens probablement déjà morts eux aussi ?

A quoi servaient ces pensionnats, ces hôpitaux ?

Les enfants du Mohawk institute, par exemple, ont été enterrés juste avant la fermeture de cet établissement pour enfants Mohawks, en 1970, afin de camoufler les trop nombreuses tombes. Des instruments de torture ont été retrouvés dans ce pensionnat. Des survivants ont dit y avoir vu des prêtres en robe rouge torturer des enfants de manière rituelle.

Il y avait un aspect « mind control », c’est presque certain. A l’époque, on l’a dit, la CIA travaillait, via divers « médecins », sur le contrôle mental. Ce sont des projets tels que MK Ultra, ou Monarch, qui visent à programmer les gens après avoir fractionné leur personnalité par des chocs traumatiques de type viol, tortures, doublés d’une prise de diverses drogues par exemple. Cela, pour ensuite « programmer » chaque personnalité d’une certaine manière : on en fait une prostituée, une formatrice, une meurtrière, une messagère…

Ce travail s’est poursuivi d’Allemagne aux Etats Unis et au Canada avec le transfert des scientifiques nazis à l’ouest, via la rats road, la route des rats : les monastères et autres établissements religieux italiens.

Sara Hunter (pseudo) est une fille d’officier canadien, qui a été victime d’expériences avec 25 autres enfants et autant d’adultes, au Lincoln Park air Force de Calgary en Alberta, entre 1956 et 1958[7]. C’est un docteur nazi qui avait un pseudonyme et le numéro 091374SS tatoué sur le bras. Sara Hunter dit avoir été la seule à survivre à ces deux ans de torture. La plupart des enfants tués étaient indiens, dit-elle, mais d’autres étaient des fugueurs ou des orphelins. Et on sait qu’en Ontario, les policiers vendaient des enfants indiens à des laboratoires.

Le pensionnat de Kuper Island a été dirigé par l’ordre catholique allemand des Montfort depuis 1906 et jusqu’à la guerre. Des médecins nazis y officiaient déjà en 1939, d’après plusieurs victimes. Mais les expériences ont cessé quand les policiers du coin ont commencé à regarder ce qu’il se passait.

Un ancien militaire a expliqué à Annett comment les choses se passaient : « Un accord tacite a été mis en place au cours de ces années, disons à partir de 1950 : l’Eglise fournissait des enfants de leurs pensionnats, et la police montée les amenait à quiconque avait besoin d’un nouveau lot de sujets : la plupart étaient des médecins, parfois du ministère de la Défense nationale), il y avait presque toujours des Américains. C’était la guerre froide : beaucoup là-bas recherchaient de l’argent du Pentagone, si vous aviez une nouvelle idée sur comment créer le tueur parfait sans esprit. Les Indiens, ils étaient déjà sous clé. Vous pouviez faire tout ce que vous vouliez avec eux. Les églises étaient plus qu’heureuses de les faire partir, tant qu’ils avaient leur argent de ceux d’Ottawa. C’est pourquoi cela a duré si longtemps, même avec ce taux de mortalité énorme : il y avait beaucoup d’argent à faire. Et c’est pourquoi ce ne sera jamais reconnu officiellement ».

Et finalement, ce qu’ont vécu les indiens du Canada était une expérience de ce qu’il se passe aujourd’hui dans la société entière : des gens de plus en plus lobotomisés, coupés de leur humanité, souvent drogués aux médocs, à l’alcool, à la télé…

De plus en plus soumis et incapables de prendre de la distance.

Le trafic d’organes semblait être un des moyens de se faire de l’argent avec les petits indiens. Ainsi, Esther Morris, qui a été enlevée à six ans, en 1950, par une infirmière pour être emmenée au Nanaimo Indian Hospital, construit sur un terrain de l’armée. Là, elle passe six ans sanglée à un lit, subissant de nombreuses injections et autres décoctions. Elle ne bougeait qu’une fois par semaine pour être lavée. Elle raconte : « Il y avait des enfants Indiens de tout le Canada dans cet hôpital, mais on nous disait que nous ne devrions jamais dire pourquoi nous étions là, à personne. Je ne savais pas que mon propre frère Ivan était là avec moi, jusqu’à ce que je le voie un jour. Il avait eu cette bizarre opération qu’avaient beaucoup d’enfants : ça lui laissait une énorme et longue cicatrice qui allait à travers son dos et remontait sous son bras gauche vers sa poitrine. Ils lui avaient pris un de ses poumons, alors qu’il était en bonne santé. Beaucoup de gens que je connais ont eu la même opération. Ils avaient la même cicatrice dans le dos. Le Docteur Campbell avait fait cette opération sur lui, et aussi le Docteur Gamble ».

Marion McFarlane, qui a quitté le pensionnat d’Alberni en 1964, explique à Kevin Annett : « Nous avons utilisé le surnom de ‘maison blanche’ pour l’école à cause de tous les gros bonnets qui se présentaient pour prendre les petits garçons et filles. Parfois, j’ai reconnu des juges locaux et des flics, des ecclésiastiques. Tout le monde était tranquille, comme ils savaient qu’ils n’auraient jamais à répondre de rien. Ils alignaient tous les enfants pour l’inspection, comme une vente aux enchères normale d’esclaves. C’était si triste. Ils prenaient un enfant et ils s’en allaient, et la plupart du temps vous ne revoyiez plus jamais l’enfant. Parfois, les filles revenaient enceintes, et elles étaient envoyées dans un hôpital de la côte ouest dans West Coast pour un avortement. Si la fille parlait, ils s’en occupaient. Si vous passez derrière le pipeline d’eau dans les collines derrière l’école, vous trouverez beaucoup de ces filles, et même certains de leurs bébés ». Quelques années plus tard, une autre victime subissait des électrochocs quotidiens (en plus des drogues) dans cet hôpital, et toutes les femmes y étaient stérilisées. Le dossier médical de cette femme serait trop sensible pour lui être communiqué, d’après son médecin.

Irène Starr, qui a survécu à six années passées au pensionnat d’Alberni, raconte que « Beaucoup de filles tombaient enceintes à Alberni. Les pères étaient les hommes qui travaillaient là, y compris le prêtre, et aussi les grosses légumes qui passaient par là et voulaient des filles pour la nuit. Des types du gouvernement ou de l’église. On n’a jamais su ce qui arrivait aux bébés, mais ils disparaissaient toujours. Les filles enceintes étaient emmenées à l’hôpital du coin (note : le "West Coast General Hospital de Port Alberni") et elles revenaient sans leur bébé. Je peux encore les entendre pleurer toute la nuit leur petit qu’elles avaient perdu ». Et parmi ces « grosses légumes », y en a-t-il qui sont toujours au gouvernement ? Ou qui sont encore vivants et pourraient avoir à répondre de leurs actes ?

L’école d’Alberni, elle, était surnommée le « club des dignitaires », comme le dit un ancien employé du début des années soixante, « à cause de tous ces messieurs importants qu’on voyait arriver pour emmener une fille ou un garçon pour la nuit ». L’employé en question a reconnu des juges et des flics parmi le gratin qui passait en revue les enfants, alignés en rang. Les filles qui tombaient enceintes étaient liquidées, on retrouvait parfois leurs corps dans un champ, un peu plus loin.

Clairement, Annett explique que des réseaux pédophiles opéraient à partir des pensionnats (d’où la fréquence des avortements alors que les filles et les garçons étaient séparés strictement, justement pour ne pas se reproduire). De nombreux survivants, et d’autres témoins ont décrit la connexion étroite entre les églises qui géraient ces établissements, et les réseaux de pédophilie.

Il semble qu’à partir des années 50, beaucoup de pensionnats se sont mis aussi à l’activité lucrative d’ « élevage sexuel », comme l’écrit Annett. Et en Colombie Britannique, ce business semble avoir prospéré avec la collaboration du très sélect Vancouver Club où les enfants (surtout des garçons) étaient livrés, et cela durant des années, au réseau pédophile qui régnait là[8]. Et qui semble y régner toujours, d’après certains. Ensuite, personne ne revoyait les enfants qui avaient été amenés au Vancouver Club.

Ainsi, on louait les enfants aux amateurs de chair fraîche. Annett dit que ces réseaux existent toujours, mais passent désormais par les chefs des conseils tribaux, ces Indiens –baptisés évidemment- mis en place par le gouvernement pour gérer les communautés après avoir massacré les familles d’anciens. Aujourd’hui, nombre d’indiens expliquent que les chefs les obligent à se taire au sujet des abus commis dans les pensionnats. Mais, les fonctionnaires du gouvernement, associations pour l’enfance liées aux policiers et tribunaux sont aussi, aujourd’hui, de gros pourvoyeurs d’enfants.

Un autre témoin et ancien pensionnaire de ces pensionnats, William Combes, avait déclaré en 2010 qu’à la mi octobre 1964 (il avait alors 12 ans), il a vu Elisabeth Windsor, reine d’Angleterre (chef d’Etat du Canada et de l’Eglise anglicane), accompagnée de son mari le prince Philippe, alors qu’ils visitaient un pensionnat d’enfants indiens où il se trouvait, à Kamloops en Colombie Britannique. Les tortures et meurtres habituels avaient lieu dans cette « école ».

Quelques enfants dont William Combes ont été amenés pour pique niquer près d’un lac avec la Reine. Il se souvient que tous les enfants ont du lui baiser les pieds, ce qui ‘lavait beaucoup surpris à l’époque. Au bout d’un moment, la reine a choisi dix enfants, sept garçons et trois filles âgés de 6 à 14 ans, qu’elle a emmenés. Personne ne les a jamais revus ensuite.

Quant à William Combes, âgé de 59 ans et en bonne santé, il est mort subitement en 2011. Il était le dernier d’un groupe de trois garçons indiens qui avaient assisté à la même scène. Aujourd’hui, plus aucun de ces témoins, qui avaient gardé le silence durant des dizaines d’années, ne pourra plus parler.

7. Et aujourd’hui ?

Aujourd’hui, les exactions continuent. Personne n’a été puni, ou si peu.

On constate des enlèvements et meurtres de jeunes femmes natives, comme on en voit depuis la même époque à Ciudad Juarez. Selon Annett, ou Georges Brown, un indien retraité de la police, le long de « l’autoroute des larmes », l’autoroute 16, plus de 500 femmes souvent très jeunes ont disparu depuis 1989. Dont une grande majorité d’indiennes.

Étrangement, la police, qui se montre « très réticente » à enquêter sur le sujet[9], déclare qu’il n’y a eu que neuf disparitions. Et les médias en sont à 18 voir 40 au maximum. Pourtant, chaque année une marche est organisée pour rappeler l’ampleur du massacre.

On va probablement arrêter des gens, à qui on mettra sur le dos un meurtre, voir plus. Mais cela n’expliquera jamais 500 disparitions, à moins que tous les serial killers du pays ne se soient donné rendez-vous le long de la Highway 16.

Le profil de ces jeunes femmes est souvent le même : natives ou d’origine indienne, pauvres, parfois droguées, prostituées et violées depuis leur plus tendre enfance. Pour certaines, il a fallu des mois voir même des années pour que la police ne daigne porter ces femmes disparues ou réagir[10].

Un indien qui a mené sa petite enquête, Les Guerin, explique que personne ne veut de ses preuves, y compris les policiers : « Aucun d’entre eux veut se pencher sur cela parce que les policiers et les fédéraux sont impliqués dans ces disparitions. Dix des douze dernières femmes à disparaître ont été aperçues alors qu’elles étaient prises par la police montée hors de la ferme à tuer de Pickton[11]. Pickton était le bouc émissaire d’une grosse opération, impliquant de la drogue, du trafic d’enfants, des snuffs movies, même du trafic d’organes. Nous savons que cinquante ou cent femmes et quelques hommes sont portés disparus chaque année dans les rues de Vancouver. Probablement plus. Quatre-vingt pour cent d’entre eux sont des autochtones »

Des policiers, mais aussi des politiciens, des chefs de rédactions dans divers médias, des militaires et des ‘hommes d’affaires’ seraient impliqués dans ces enlèvements. Picton travaillait avec les policiers pour trouver les femmes et les quelques hommes à livrer aux tarés qui les commandaient.

Deux des frères Pickton, Dave Et Willy, étaient chargés de nettoyer après les orgies aussi macabres que sanguinolentes de ces messieurs. Evidemment, les Pickton sont tous des tueurs isolés. Dans leur ferme porcine, les Pickton pouvaient faire disparaître quantité de cadavres.

Un témoin explique ainsi le « jeu de la pute », que les policiers de Vancouver semblent adorer : « Les flics ramassent des filles dans la rue, les droguent avec de la scopolamine et les filment pendant qu’ils les baisent, dans un club de flics du centre-ville sur la Georgia Street. Puis parfois ils tuent les filles et les filment aussi, et ça se vend pour 25.000 $ en tant que snuff ».

Quand Annett lui demande ce qu’il se passe ensuite avec les organes, la jeune femme poursuit « C’est l’une des spécialités de Steve Picton. J’ai rencontré tous les Pictons. Steve dirige une opération de snuff movie à Coquitlam, puis il vide le corps dans un camp de chasse à environ dix miles de Horseshoe Bay, près de l’autoroute Sea to Sky. Il s’agit d’un lieu de sépulture particulière là-bas avec des contenants hermétiques dans une citerne métallique. J’ai été là-bas, je l’ai vu. Il est surveillé par la police montée ».

En 1999, l’UNESCO aurait cité Vancouver, en Colombie Britannique, comme l’une des trois principales villes du monde pour les réseaux pédocriminels et la prostitution enfantine. On parle du Canada, pas de la Thaïlande… Et les « élites » du Vancouver Club étaient bien pointées du doigt. C’était il y a 13 ans… De fait, à cette époque, certains parlaient d’un véritable « pipeline de la prostitution » entre Vancouver et la Californie.

Aujourd’hui, les disparitions suspectes de jeunes indiens continuent : même la Justice trouve que sept disparitions entre 2000 et 2011 à Thunder Bay en Ontario sont anormales. D’autant qu’on a retrouvé la plupart des corps dans une rivière. Ces sept jeunes avaient été forcés de quitter leur famille pour aller dans une école hors de leur réserve. Six d’entre eux allaient à la Dennis Franklin Cromaty School, le dernier au Marawa Learning center, gérée par un conseil tribal.

A Vancouver aujourd’hui, un jeune enfant se loue pour 1.500$ à des pervers qui en feront ce qu’ils voudront. Quand on ne les place pas directement chez des pédophiles notoires. D’après des travailleurs sociaux dans des villages indiens comme Bella Bella expliquent que les chefs tribaux prostituent les enfants à des américains bien portants, ou à des militaires canadiens, au vu et au su de la police et des autorités.

Il y aurait aussi du trafic d’organes. Au moins une douzaine de personnes disparaitraient chaque mois à Vancouver. Leurs corps sont enterrés dans un endroit sécurisé, et on envoie leurs organes de l’autre côté du Pacifique.

Là encore, il peut être intéressant de se demander à quoi sont reliés ces crimes et à qui ils profitent. Mais, nous aurons l’occasion d’y revenir.

—————————

La pédophilie est aujourd’hui un fléau aussi important que l’alcoolisme et la drogue dans les communautés indiennes. Tant de victimes ! et si peu ont été reconnues.

Pour conclure, laissons la parole à l’un de ces survivants, Dennis Tallio : « C’est comme ça : on se déteste les uns les autres de s’être tenus bien tranquilles pendant ces années, d’avoir eu trop peur pour donner un nom à ce qui s’est passé, trop peur pour désigner ceux qui nous ont violés et qui ont tué tous ces enfants, ces tueurs qui pouvaient même être des nôtres. Et maintenant on continue de se tenir tranquilles quand aujourd’hui nos propres chefs violent et sodomisent nos enfants, et s’en tirent sans histoires. Mais on a été entraînés à agir comme ça dans les écoles résidentielles. Nous ne savons plus qui nous sommes : des Blancs ou des Indiens ? Dites-le moi ».

Notes

[1] En fait, Bryce n’a parlé de crime national dans un rapport publié après sa retraite, en 1922.

[2] Cette obligation vient probablement du fait qu’autrement, les enfants s’échappaient dès qu’ils le pouvaient pour retourner dans leurs villages.

[3] On a d’abord dit qu’elle était morte de causes naturelles, avant d’accuser son petit fils, qui a été envoyé en prison.

[4] Le Canada a réglé les poursuites en 2005 pour 5 milliards de dollars.

[5] Mais la stérilisation des populations indiennes a également lieu aux Etats Unis, au Perou et en Asie. Cela, ce sont les faits connus et prouvés. Sommes-nous certains qu’on n’est pas victimes du même processus en Europe, où certaines études montrent qu’un tiers des hommes sont stériles dans certains pays. On a appris aussi que des indiens guatémaltèques ont été contaminés avec des maladies comme la syphilis pour ensuite rentrer chez eux et permettre de voir comment évolue la maladie.

[6] Sur une liste de 250.000 décès depuis le XIXe siècle, ce qui laisse penser que plus de 200.000 enfants sont passés dans ces pensionnats.

[7] Cela a été confirmé par des recherches dans les archives militaires, effectuées par le sergent Gasseau du National Investigation Service de l’armée en 1994. Bizarrement, ce militaire a ensuite nié tout ce qu’il avait dit auparavant. Sara a même été menacée de poursuites par le gouvernement, afin de la dissuader de demander réparation. Aujourd’hui, elle et son mari doivent vivre cachés et sont harcelés par le gouvernement.

[8] Deux juges de la cour suprême de la Province avaient été un peu embêtés pour avoir violé des enfants indiens, mais finalement ce sont ceux qui les avaient poursuivis qui ont été détruits.

[9] Les toutes premières disparitions remontaient 1978, mais la gendarmerie n’a commencé à enquêter qu’en 1999.

[10] Ce fut le cas par exemple pour Danielle Larue, disparue à 25 ans début 2003. Il a fallu plus de six mois pour que la police s’interroge. Ses ancêtres étaient des chefs héréditaires de la tribu Neskonlith, chassés par l’Etat. Son père a été dans les pensionnats où il a été maltraité, et il été parmi les premiers à signer le recours collectif contre l’Etat. Mais, il est devenu alcoolique et délinquant. La grand-mère paternelle de Danielle a été assassinée quand son père était encore bébé. Danielle, son frère et sa sœur ont donc été placés et séparés très jeunes, car leur père alcoolique était violent. La mère est partie, mais il était déjà trop tard pour récupérer ses enfants. Les trois enfants ont été violés et maltraités dans ces centres, si bien que Danielle a fini par les enlever pour les protéger, alors qu’elle avait seulement 10 ans. Peu après, de retour en foyer, Danielle a commencé à se prostituer pour avoir un peu d’argent. Puis elle est tombée dans l’héroïne, de même que sa jeune sœur. A ce moment, Danielle n’avait pas 18 ans. Les choses se sont sérieusement gâtées quand Danielle a commencé à aller chercher de la drogue dans la banlieue pauvre de Downtown Eastside à Vancouver. Là d’où viennent beaucoup de disparues. Quant à leur frère, il affichait déjà plus de 18 condamnations à 19 ans.

[11] Un serial killer a qui on a imputé quelques unes des disparitions du highway 16, mais il ne serait certainement pas le seul à avoir sévi dans le coin même si on le soupçonne d’une soixantaine de disparitions. Arrêté en 2002, il vient d’une famille de dingues, et ses frères Steve, Dave et Willie ne sont pas en reste. Mais là encore, l’enquête est des plus poussives : pas mal de témoins ont vu des flics amener des victimes dans la ferme familiale de 17 ha, semble-t-il, et il travaillait, semble-t-il encore, avec beaucoup de monde. Ajoutons aussi que Pickton tuait déjà des prostituées dans les années 90 – 2000, mais bien sûr la police ne l’a pas arrêté.

Source AFP & Wikisrik / Canada : le massacre du peuple indien passe par la destruction et l’exploitation de leurs enfants

SIWEL 171634 DEC 15

Laisser un commentaire