LE 18 AVRIL 2001 : L’ASSASSINAT DE GUERMAH MASSINISSA À L’INTÉRIEUR D’UNE BRIGADE DE LA GENDARMERIE COLONIALE

KABYLIE (SIWEL) — Le 18 avril 2021 c’est le vingtième anniversaire de l’assassinat du jeune Guermah Massinissa, un jeune lycéen originaire d’At Douala, commune relevant de la préfecture de Tizi-Wezzu, à l’intérieur de la brigade de la gendarmerie coloniale de la commune précitée.

Massinissa n’avait que 18 ans quand il a subit la furie d’un gendarme qui lui a fait vidé le chargeur de son Kalachinkov sur son corps, à l’intérieur de la brigade. Il a été criblé de plusieurs balles au niveau de ses pieds, un fait qui a provoqué sa mort, deux jours après son agression, à l’hôpital d’Alger. Sur son lit de mort Massinissa avait dit pour son père, qui croyait qu’il avait reçu uniquement une balle facile à extraire, « Papa je ne ressens pas mes jambes, vais –je pouvoir marcher ? Papa ils m’ont tué, je vais me venger ».

Koceila Merabet, arrêté avec Massinissa, et qui était dans la salle d’attente de la brigade, a dit : le gendarme (Mestari Merabet) s’avance, son Kalachnikov sur l’épaule. C’est alors qu’une première rafale résonne comme un bruit de tonnerre dans la salle d’attente. Deux balles ricochent sur le sol alors que la troisième atteint au pied un autre gendarme se trouvant à proximité. Merabet dirige ensuite son arme sur Massinissa. Le doigt sur la détente, il lâche une seconde rafale ». Ce drame, exacerbé par les propos du criminel Yazid Zerhouni, ministre de l’intérieur à l’époque, qui a traité le lycéen Guermah de voyou, considéré comme étant une provocation pour la région, a provoqué un embrasement généralisé de la Kabylie, pendant plusieurs mois.

De violentes émeutes entre manifestants kabyles et forces de répression coloniales se sont produites dans toutes les villes et villages de Kabylie. Un climat de guerre s’est installé durant plusieurs mois qui a engendré 127 morts, plus d’un millier de blessés  et plus de 300 kabyles handicapés à vie. Des jeunes enfants,  certains n’avaient  que 13 ans, des femmes et adultes ont été assassinés, souvent à bout pourtant, avec les balles réelles des gendarmes criminels, qui n’avaient ni pitié ni tolérance envers leurs proies. Pour rappel, Mestari Merabet, le gendarme qui a tué Massinissa Gurmah, a été condamné, le 29 octobre 2002, à 2 années de prison ferme par le tribunal militaire de Blida pour infraction aux consignes et homicide involontaire, il a été libéré le 18 avril 2003.

A noter qu’un grand hommage lui a été rendu, hier, à At Douala où plusieurs militants indépendantistes se sont recueillis sur sa tombe.

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