L’appel historique de Londres, un appel à l’exercice de la citoyenneté kabyle

TRIBUNE (SIWEL) — L’appel de Londres du 03 juin 2018 a eu l’effet d’une gifle sur le pouvoir colonial algérien et ses relais larbins en Kabylie. Il continue à soulever jusqu’à présent des remous et tant mieux dirions-nous. Le concept de citoyenneté et de liberté, parce que c’est de cela qu’il s’agit, seront revivifiés et appliqués dans toute leur dimension en Kabylie.

Pour Mas Ferhat Mehenni à la tête du Gouvernement provisoire kabyle en exil (Anavad) et représentant légitime des Kabyles libres, les choses sont simples et normales, encore faudrait-il que le concept de normalité ait un sens dans ce pays appelé « Algérie » qui marche sur la tête. Tout à l’envers.

L’appel de Londres, outre qu’il constitue un jalon dans l’édification de l’indépendance de la Kabylie constitue en lui-même un appel citoyen.

L’invitation faite à la constitution d’un corps de contrainte Kabyle pour supplanter le corps colonial, implique dans sa substance même l’exercice et la pratique de l’acte citoyen.

Mas Ferhat Mehenni n’attend pas l’indépendance de la Kabylie, le jour J, pour appeler les Kabyles à la pratique citoyenne, mais c’est déjà en amont, dans la construction et l’échafaudage de la structure étatique qu’il invite l’individu Kabyle à s’impliquer dans cette grande œuvre noble. C’est un honneur qu’il donne à chaque Kabyle de participer à la construction de l’État Kabyle.

Dans beaucoup de pays libres, le citoyen est appelé particulièrement à exercer son devoir civique seulement lors des divers élections électorales.

Le président Ferhat Mehenni, en visionnaire de la politique et en homme politique pragmatique, veut impliquer les Kabyles et particulièrement la jeunesse Kabyle dans la pratique citoyenne maintenant. Cet appel à l’esprit et au devoir civique de chaque Kabyle s’inscrit dans la longue pratique sociétale, coutumière et de solidarité Kabyles où l’individu Kabyle est appelé dans le cadre de divers activités collectives à apporter sa contribution, rappelons ici les opérations TIWISA où tous les Habitants d’un village et même des villages voisins sont invités à participer à des travaux spécifiques, constructions de routes, de réseaux d’adduction d’eau ou d’électricité, de cueillette d’olives, ou d’organisation de la sécurité des villages, des biens et des personnes etc…En somme des tâches collectives au service de toute la communauté ou même d’une seule famille. La Solidarité Kabyle dans toute son exercice et son existence ancestrale.

Devenus banaux et implicites dans les pays Civilisés et de Droit, ces actes deviennent particuliers et extraordinaires et attirent l’attention lorsqu’ils sont désignés pour une opération précise et ce particulièrement dans les pays de non droit et de dictature. Le cas de l’ « Algérie » coloniale.

Mas Aselway Ferhat Mehenni, exhorte dans cet appel, les Kabyles à assumer leurs responsabilités, leurs droits et leurs devoirs. Tombé dans un pays de Droit, cet appel citoyen et au citoyen à exercer sa citoyenneté aurait été apprécié et amplifié, mais dans un pays non civilisé et de non droit il est considéré comme un danger. C’est le cas ici dans la Kabylie occupée par ce pays appelé « algérie » où le statut de citoyen n’existe que sur le papier d’une constitution qui tient lieu, plus de torchon que de loi fondamentale.

Ce dont il s’agit dans cet historique appel de Londres est l’invitation faite, particulièrement au jeunes Kabyles, de participer à la prévention et à la protection de la société Kabyle des maux exogènes, (insécurité, délinquance, kidnappings, chantage, abus de pouvoir…) à la Kabylie importés par l’Algérie coloniale tenante de l’idéologie fasciste arabo-salafiste.

Quoi de plus noble, de plus honorable et de plus pacifique que de voir la jeunesse Kabyle faire barrage aux agressions extérieures, qu’elles soient sociétale, physique ou politique.

La société Kabyle, multi-millénaires, structurée autour des concepts de LIBERTÉ, de TOLÉRANCE, de LAÏCITÉ, de TRAVAIL, de SOLIDARITÉ, de RESPECT (envers soi et les autres) etc… se voit agressée dans son essence intrinsèque, dans ce qui fait sa Kabylité même, autant dire qu’elle est en extrême danger d’anihiliation.

Le peuple Kabyle vit sous le régime de la dictature des interdictions, des répressions, des kidnappings, d’emprisonnements, de violences, de chantages professionnels et commerciaux, de tortures physiques et psychologiques.

La Kabylie subit le viol de ses coutumes hospitalière où ses propres invités se voient interdits de franchir les territoires et à fortiori les villages et les villes Kabyles. La liste est longue.

Aujourd’hui en Kabylie, n’importe quel quidam, planton, vigile, simple personne, maire, député, flic ou gendarme, ayant prêté allégeance au pouvoir colonial, se permet d’agir au mépris des lois que ce même pouvoir a érigé et ce dans l’abus de pouvoir total et hors de ses prérogatives. Chaque agent du pouvoir colonial fait sa loi personnelle et l’applique avec toute l’arrogance que lui confèrent la protection et l’impunité de la junte militaire.

Il ne se passe pas un jour, où, nous ne constations ces abus de pouvoir et ces interdictions et ces intolérances. Cela va de la femme Kabyle agressée, insultée, menacée, à l’interdiction d’accès à certains lieux ou sites, sans oublier les différentes agressions et interdictions de conférences, de concert de musique etc… Et ce au nom de motifs illégaux, incongrus ou sans même aucune explication sinon celui d’imposer la force coloniale et de valeurs sociétales étrangères à la société et à la culture Kabyle ou tout simplement de provocations gratuites.

Toute cette anarchie et ces agressions sont orchestrées depuis les bureaux des services algériens. Aucune personne coupable de ces actes n’a été inquiétée par la justice algérienne ou ce que l’on peut appeler « institution judiciaire » soumise à la botte criminelle de la Gestapo algérienne.

C’est dans ce climat social, politique et économique malsain fait d’interdictions, d’apartheid et d’injustice que l’appel du président Mas Ferhat Mehenni, à la tête du Gouvernement Provisoire Kabyle (Anavad), intervient pour mettre fin à cet état de fait où l’injustice le dispute à l’anarchie et signifier à l’occupant algérien qu’il est non seulement temps d’arrêter les abus mais aussi de se conformer au Droit international dans la protection des populations . En somme tracer une ligne rouge que le pouvoir colonial, ses nervis, ses baltaguias et ses sbires ne doivent plus dépasser.

Cet appel s’inscrit dans la droite ligne du droit coutumier Kabyle, du respect des règles ancestrales et sociétales Kabyles appelées à être modernisées et à mettre en application afin de mettre fin à l’anarchie, à la délinquance, à l’abus de pouvoir. En somme il invite toute la société Kabyle à reprendre ses prérogatives et ce dans le respect des lois ancestrales et des traditions Kabyles.

L’individu Kabyle est exhorté à reprendre et à défendre ses droits dans la pratique quotidienne.

Il est évident que cette invitation vient contrecarrer les desseins coloniaux et dérange au plus haut point le pouvoir colonial d’Alger qui ne peut souffrir de voir son autorité arbitraire, non seulement remise en cause mais en plus remplacée et que ses agents ne puissent plus agir en toute liberté.

L’exercice des devoirs civiques Kabyles par les Kabyles, est aussi perçu comme un danger par la junte militaire arabo salafiste, dans ses effets d’émulation mais aussi dans la confrontation qu’il oppose à ses méthodes fascistes, quand l’algérien est nié dans ses droits élémentaires.

Les épisodes des pratiques électorales frauduleuses, depuis 1962, sont là pour prouver et démontrer s’il en est besoin que l’algérien n’est pas considéré ou vu comme un citoyen disposant des droits que lui accorde la constitution mais comme un sujet infantilisé, réduit à subir tout ce qui lui est imposé.

Les algériens ne s’y trompent pas, eux qui dans un exercice d’auto dérision se définissent comme des œsophages.

Né dans la violence, fait par la violence et pour la violence, le pouvoir colonial du clan d’Oujda se joue des algériens en tentant de leur faire peur, avec le « grand méchant loup » Kabyle, pour ensuite les dresser contre la Kabylie.

Après avoir donné dans le passé, des leçons de courage et d’abnégation dans la lutte contre le colonialisme Français, l’individu Kabyle, dans l’AMOUR de son pays la Kabylie, va donner une autre leçon dans la pratique citoyenne et démocratique à travers l’action et le devoir civique.

Pris de panique qu’il tente de cacher par divers intrigues stériles, envoyé groggy dans les cordes par Mas Ferhat Mehenni et avant qu’il ne finisse jeté dans la poubelle de l’Histoire comme ce fut le cas pour Kadhafi, le colon d’El Mouradia voit avec frayeur son espace colonial et son pouvoir dictatorial se réduire.

Ifilku Nughalad

SIWEL 282200 JUN 18