PARIS (SIWEL) — Dans une tribune transmise à la rédaction de Siwel, Makhlouf Idri, Porte-parole de l’Anavad appelle la Kabylie « à organiser elle-même sa défense ». En réaction aux nouvelles exactions de l’armée algérienne contre de jeunes civils à Darguina, il exhorte la population à se défendre comme « elle a su le faire durant la décennie noire contre les terroristes islamistes », expliquant qu’elle « doit savoir le faire maintenant contre ce terrorisme d’état ».

 

L'appel de l'Anavad pour une résistance citoyenne
Pour une résistance citoyenne

Le porte-parole du gouvernement qui réagit à la mort de Sofiane Sahli et Mounir Saidji, jeunes de Darguina, constate que « le pouvoir algérien par son armée, sa gendarmerie et sa police multiplient les meurtres en Kabylie ». Makhlouf Idri s’offusque de ce « qu’aucune des grandes organisations internationales des droits de l’Homme ne s’est émue de cette situation dramatique, de ces véritables exécutions extrajudiciaires ».

« Qui aujourd’hui protège la population de ces forces de sécurité ? », questionne-t-il et conclut que « la Kabylie doit organiser elle-même sa défense ».

Un peuple doit savoir organiser sa sécurité

« Il en a le devoir et c’est ce qui fait sa grandeur » expose-t-il dans cette tribune. « Si, depuis que ses ennemis ont juré sa perte, la Kabylie avait su protéger ses enfants, Matoub Lounès, Tahar Djaout ou Said Mekbel mais aussi Sofiane Sahli et Mounir Saidj nos jeunes de Darguina, Rafik Haddad et Mohand Matoub de Akerrou, Mustapha Dial de Umaden (Oumaden), Zahia Kaci de Tagarssift et bien d’autres seraient encore vivants »

Un droit fondamental

Le porte-parole revient sur l’histoire de la kabylie en évoquant le patrimoine culturel kabyle des armes et rappelle que « les Kabyles ont toujours défendu leurs terres et leurs familles ». Cela a toujours été un droit ouvert à tout kabyle, alors qu’en France « ce droit relevait, selon la formule de Richelieu, de l’Ultima ratio regum (la dernière raison des rois) et n’était concédé qu’à la noblesse ».

« Le droit [en France] pour tous de posséder une arme a été consacré au moment de la révolution française dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 au titre de la résistance à l’oppression (article 2)» explique Makhlouf Idri en reprenant plus en détails les évolutions historiques. «  Ce droit bien installé depuis n’a été remis en cause que sous Pétain dans la France occupée par l’Allemagne nazie. Il est évident que l’interdiction d’alors n’avait pas pour but de préserver une paisible cohabitation mais bien d’empêcher tout soulèvement populaire contre l’occupant et le régime de Vichy.  » Il conclut son analyse sur d’autres pays qui ont interdit à leurs population de se défendre comme « ce fut le cas durant la révolution russe en 1917, durant la révolution allemande de 1918-1919, au Royaume-Uni en 1903 pour limiter les soulèvements ouvriers ou encore en Chine. »

Un terrorisme d’état

Makhouf Idri contacte qu’en désarmant la population, l’état algérien « a installé le banditisme qui jouit d’une impunité sans précédent. Il a institutionnalisé le kidnapping des entrepreneurs et de leur famille. Il a organisé les incendies répétés dans les forêts et les oliveraies pour paupériser davantage une population déjà visée par les politiques racistes du pouvoir d’Alger. »

« Qu’adviendrait-il si la Kabylie se défendait ? » interroge le Porte-parole. «  Au mieux, cette menace d’un soulèvement populaire devant tant de droits fondamentaux bafoués ferait réfléchir les clans au pouvoir ». Et de conclure, «  la première étape vers cette libération de la Kabylie devra être le départ inconditionnel des militaires et gendarmes de Kabylie. »

mau
SIWEL 260957 DEC 12

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