PARIS (SIWEL) — Le ministre des Relation internationales au sein du Gouvernement provisoire kabyle, M. Lyazid Abid, a adressé une lettre ouverte à la secrétaire d’Etat américaine, Mme Hillary Clinton, en visite aujourd’hui en Algérie dans le cadre d’une tournée nord-africaine.

 

L'Anavad interpelle Hillary Clinton en visite aujourd'hui à Alger
Message du Ministre des Relations internationales à Hillary Clinton en visite en Algérie :

« Madame Clinton,

Même si vous ne vous rendrez pas en Kabylie, le Gouvernement Provisoire Kabyle vous souhaite la bienvenue en Algérie.

Les Etats Unis d’Amérique sont, pour la Kabylie, le pays qui incarne et agit le plus en faveur de la liberté. C’est celle-ci qui est au cœur de tous les printemps démocratiques.

Grâce au génie et à la créativité de votre peuple, les nouveaux moyens de communication ont révolutionné le monde où les tyrans ne peuvent plus censurer leurs opposants ou faire barrage à la démocratie.

Après la Tunisie, la Libye, l’Egypte, demain la Syrie, nous espérons que toutes les dictatures qui continuent à sévir de par le monde chutent à leur tour. Nous savons que le monde décolonisé il y a environ 50 ans regorge de cruels dictateurs.

L’un derrière l’autre, ils tombent comme des mouches. Nous applaudissons vos efforts de soutenir les peuples qui luttent pour leur liberté, la paix et le respect des droits humains.

Aujourd’hui, vous êtes en visite en Algérie où le pouvoir reste aux mains des militaires et le peuple kabyle privé de son droit à l’autodétermination. Nous ne sommes pas fiers de ceux qui gouvernent le pays au mépris de la volonté populaire et qui ont soutenus les dictateurs qui viennent de tomber. Ils soutiennent aussi le boucher syrien.

Le pouvoir algérien est un menteur et les Etats-Unis savent qu’ils ne peuvent se fier à des dirigeants qui sont alliés aux Iraniens et qui rêvent de construire leur propre bombe nucléaire.

Le président algérien est un vieillard qui a violé la constitution en se faisant réélire pour un troisième mandat de cinq ans en 2009.

Madame Clinton,

Depuis l’arrêt du processus électoral en 1992, le discours en vogue consiste à faire croire que le président est contre les militaires. Il s’en accommode pourtant fort bien. Après l’assassinat du président Mohamed Boudiaf, le 29 juin 1992, six mois après son investiture, les Algériens ont compris que quiconque oserait toucher aux intérêts des décideurs ou tenter de mettre fin à la corruption qui gangrène l’État subirait le même sort.

Le régime algérien est identique au régime que vous condamnez actuellement en Syrie. Ils ont la même source idéologique et utilisent tous les deux la violence militaire pour se maintenir au pouvoir. L’anti-occidentalisme est le fond de commerce des deux systèmes. L’occident et Israël sont dénoncés dans un délire qui rivalise de haine avec celui des islamistes sur ce sujet. En Algérie, la manipulation de l’islamisme, ce jeu dangereux, a causé en 10 ans plus de 200.000 morts. La plupart des auteurs des attentats attribués aux terroristes reçoivent les ordres, les moyens et les cibles des bureaux occultes du Ministère de la Défense Nationale.

Bouteflika a, pour fortifier l’islamisme, depuis son investiture frauduleuse en 1999, construit le double des mosquées que ses prédécesseurs réunis depuis l’indépendance du pays en 1962. D’un autre côté, la Kabylie qui aspire à sa liberté, est durement stigmatisée et désignées à la vindicte populaire en raison de son attachement à son identité et sa liberté ainsi que de ses valeurs communes avec l’Occident.

Le président du Gouvernement provisoire kabyle, Ferhat Mehenni, est calomnié sans cesse par la presse algérienne et sa tête a été mise à prix par le pouvoir, ( voir la vidéo). Il est accusé par les militaires algériens « de travailler avec des forces extérieures (notamment occidentales) pour déstabiliser l’Algérie ».

Madame Clinton,

Tous les observateurs politiques connaissent les pratiques mafieuses du régime algérien. Toutes les femmes et hommes épris de justice reconnaissent à la Kabylie son droit à l’autodétermination.

Tous ont compris que les militaires algériens se comportent comme une armée d’occupation en Kabylie. Il faut rappeler que la Kabylie est un pays annexé à l’Algérie par la France coloniale. C’est un pays qui a existé bien avant l’Algérie. Aujourd’hui, ce territoire n’a même pas une existence administrative. Nous sommes dans le déni total alors que c’est un pays qui est prêt à rentrer dans la démocratie sans transiter par un régime théocratique. C’est le pays qui, déjà en 1992, a dit non à l’islamisme politique lors des premières législatives pluralistes de l’Algérie indépendante. Aujourd’hui Bouteflika et les décideurs font tout pour le détruire.

Après 50 ans de répression, d’arrestations arbitraires, de tortures et surtout d’assassinats de milliers de Kabyles, nous avons décidé de prendre notre destin en main.

L’Anavad, le Gouvernement Provisoire Kabyle, un des premiers gouvernements à avoir reconnu le CNT libyen, dénonce vigoureusement l’ignoble position du régime algérien qui s’entête à refuser à la Kabylie sa liberté. Nous vous remercions de bien vouloir porter la revendication légitime de la Kabylie au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU. »

bbi/wbw
SIWEL 021634 FEV 12

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