L’ALGÉRIE ET LA TORTURE, LE TANDEM ABJECT ET INHUMAIN

KABYLIE (SIWEL) — Où sont-ils, les révolutionnaires algériens, ceux des clans des planqués des frontières, ceux de l’Algérie de la « Izza Wa El Karama » (honneur et dignité), ceux du droit sélectif, des peuples à disposer d’eux-mêmes, ceux de la légitimité historique cachés dans les cabarets et les lupanars coloniaux du Maroc et de la Tunisie, ceux qui ont mis le pays en coupe réglée, ceux qui osent dans un jeu de rôle inversé, tenter de culpabiliser la France sur son passé colonial ?

Où sont-ils ? Silence absolu. Certains planqués aux Tagarins repaire des généraux tortionnaires et l’autre, la potiche, toujours en soins en Allemagne, se terrent, tels des chacals leurs forfaits commis.


En se cachant et par ce silence calculé, ils tentent par cette tactique de dédramatiser ce scandale immoral, qu’est la torture, pour le réduire à un simple fait divers de bavure policière et non pas une affaire d’État. La torture et le viol en Algérie sont systémiques, ils relèvent d’une politique propre à l’État algérien, ou plutôt le non-État algérien.


La Junte militaire arabo-islamiste au pouvoir dont le caractère dictatorial, est avéré, est elle-même l’État, elle ne s’est jamais embarrassée des droits des populations de ce pays et même des organisations internationales des droits de l’homme qui l’ont, déjà, dénoncée et condamnée.

Walid Nekiche, l’étudiant Kabyle, manifestant pacifique, arrêté et soupçonné d’appartenance au MAK, Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie, a ouvert les placards de la torture de la junte militaire algérienne. Voulant dire tacitement, qu’appartenir au MAK, qui lutte pour le droit légitime d’autodétermination, reconnu internationalement, est un crime qui mériterait tortures et viols.


Walid est le seul parmi les dizaines de manifestants arrêtés et emprisonnés, qui ont avoué des sévices physiques (…), à avoir mis, non seulement un nom, la torture, sur ces violences, mais osé parler de sévices sexuels et de viol, tant ce sujet, un tabou dans la « société » algérienne théocratisée est tu.

La victime porte en elle un lourd poids psychologique et social, c’est cette donne qui encourage les tortionnaires de la junte à la pratiquer, conscients que les victimes tairont ces actes infâmes, mais cette fois-ci mal leur en a pris. Leurs viols sont affichés. Il faut que toutes les victimes de ces sévices sexuels  se manifestent et dénoncent ce pouvoir mafieux composé de pervers et frustrés sexuels.

Au demeurant, beaucoup de militants et surtout de militantes indépendantistes pacifiques Kabyles ont subi ces tortures, certes pas dans le même degré que celles subies par Walid.
En plus des violences physiques, ce sont les dénuements qu’ont subi les militantes qui sont de véritables tortures psychologiques, tant le rapport au corps, qu’il soit masculin ou féminin, dans la société Kabyle est très codifié. Ces militants sont déshumanisés et humiliés, parce que Kabyles et pire s’ils sont proches ou militants du MAK.


La torture un scandale, une immoralité, une insulte à la condition humaine, que Walid a subi et que d’autres détenus n’osent avouer, dans les commissariats algériens, n’est pas un accident, elle n’est pas un acte isolé d’un agent zélé mais une pratique systématique, systémique, une politique délibérée, pensée, réfléchie.

Ce qui était tu, caché, chuchoté, la Torture, défi pour la conscience humaine, pratiquée par la junte militaire arabo-islamiste contre les algériens et les Kabyles plus particulièrement, leur explose en pleine figure et en pleine lumière devant le monde entier.


Cette torture, réactive dans les mémoires Kabyles non seulement celles de la colonisation mais plus encore celles, subies sous la main des tortionnaires des Abdellah Khalef alias Kasdi Merbah, Lamari, Mohamed Mediene alias Toufik, Gaid Salah,  Tartag, Chengriha et toute la junte.

Si en pleine guerre, la France coloniale a utilisé la torture et a tenté de lui trouver une justification, il s’est trouvé quand même des français, des hommes de bonne volonté et même des officiers à l’image du général Jacques de la Bollardière pour dénoncer ces actes inhumains et immoraux.


Aujourd’hui en Algérie en temps de paix, en 2021, et contre des militants politiques pacifiques, c’est le silence total, lâche de ce qui est appelé l’« élite », et les seules personnes à avoir dénoncé cette torture ne l’ont fait que dans le seul souci de préserver la factice « unité nationale ».


Cette indignation pseudo morale est plutôt une préoccupation politique pour tenter de flouer, les Kabyles encore naïfs qui croient à cette enfumage de la pseudo unité nationale ou de préserver de la honte ceux des Kabyles algérianistes qui persistent à vouloir attacher la Kabylie à cette chimère appelée Algérie dont il n’est plus à démontrer son caractère colonial et immoral.

La torture contre les militants Kabyles restera inefficace, la lutte politique pacifique pour l’indépendance de la Kabylie est noble. Ils ne sont pas seuls et ils ont le soutien du peuple Kabyle, et ces actes inhumains allument encore plus les feux de l’indignité et de la détermination des Kabyles pour arracher l’indépendance de la Kabylie.

Tels un animal sauvage suivant son instinct, la junte n’établit aucune distinction claire entre le bien et le mal. Imbue de son arrogance et de son impunité qu’elle pense assurée, elle tombe dans l’innommable.

CLKI – Chroniqueurs Libres de la Kabylie Indépendante
SIWEL 090930 FEV 21