KABYLIE (SIWEL) — Depuis qu’un clan du pouvoir algérien s’est proclamé « opposant au 4è mandat » d’un homme qui n’a même pas conscience d’être candidat, on voit un peu partout des appels à manifester contre ce 4e mandat en Kabylie. Il est vrai que l’appel lancé à partir d’Alger est loin d’avoir soulevé le « peuple algérien » ; alors, on essaye de soulever le peuple kabyle et des appels sont lancés en Kabylie pour l’entrainer dans une lutte de clan dont elle sera immanquablement la principale (si ce n’est l’unique) victime et ce, en vertu des « constantes nationales » partagée, et d’ores et déjà dûment proclamées, par l’ensemble de la classe politique algérienne, dans le système comme dans son opposition dite démocratique.

 

Sachant l’aversion de la Kabylie pour Bouteflika, les antis « 4e mandat » tentent d’impliquer la Kabylie dans l’éviction du « clan d’Oujda » mais il est devenu désormais impossible de mobiliser les kabyles en masse pour aller scander à Alger « Djazair Hourra demokratia » et encore moins « el chaab yurid isqat ennidham », comme l’avait tenté de son temps la CNCD.

Les slogans « contre le 4e mandat » n’ont pas entraîné la mobilisation escomptée, les protestataires n’ont pas dépassé la centaine et l’on sait pourquoi : Les milliers de Kabyles qui battaient autrefois le pavé de la capitale algérienne pour la liberté, l’égalité et la démocratie manquaient à l’appel. Il faut dire que 2001 avec son lot de martyrs et la marche du 14 juin ont levé le voile d’un bon nombre d’ambiguïtés sur la fraternité algérienne. Stupéfaite et meurtrie, en 2001 la Kabylie s’est découverte orpheline de l’Algérie.

Depuis qu’un clan du pouvoir algérien s’est proclamé « opposant au 4è mandat » d’un homme qui n’a même pas conscience d’être candidat, on voit un peu partout des appels à manifester contre ce 4e mandat en Kabylie. Il est vrai que l’appel lancé à partir d’Alger est loin d’avoir soulevé le « peuple algérien » ; alors, on essaye de soulever le peuple kabyle et des appels sont lancés en Kabylie pour l’entraîner dans une lutte de clan dont elle sera immanquablement la principale (si ce n’est l’unique) victime et ce, en vertu des « constantes nationales » partagée, et d’ores et déjà dûment proclamées, par l’ensemble de la classe politique algérienne, dans le système comme dans son opposition dite démocratique.

Mais si, comme on a pu le voir à Vgayet et hier à Tizi-Ouzou, la jeunesse kabyle est prompte à manifester contre les élections présidentielles algériennes et ce régime assassin, particulièrement honni en Kabylie, elle ne se laisse pas pour autant entrainer dans une opposition au «4e mandat». Il n’a effectivement pas échappé aux étudiants kabyles que le clan des « 4e mandat » ou le clan des « anti 4e mandat » ne vise qu’à imposer non pas une alternance démocratique mais bien une « alternance des clans » dans le même système.

Du reste, les protestations des étudiants kabyles contre la présidentielle algérienne ont été, pour beaucoup, motivées par les tractations qui se mènent entre les relais politico- maffieux du régime algérien en Kabylie et le clan Bouteflika dirigé par Said Bouteflika ; ce dernier ayant investi dans la racaille kabyle, dont le pathétique Amara Benyounes, et organise réunions et rencontres dans des hôtels de Kabylie pour tenter de l’embarquer dans un « soutien à Bouteflika » … ! Cependant, à défaut de pouvoir mobiliser la Kabylie, la tâche étant du domaine de l’impossible, mission est confiée à la « Dépêche de Kabylie » pour doper l’opinion publique avec des « Unes » où se disputent mensonge et indécence avec des titres tellement osés qu’ils frisent la vulgarité : « la Kabylie se mobilise pour Bouteflika »…Rien que ça !

Enfin, il y a aussi des innovations audacieuses dont il faut reconnaitre l’originalité. En effet, un journaliste de notre confrère Tamurt r nous apprend qu’« un commissaire de police Kabyle de la région de Tuviret » lui a fait de biens curieuses confidences. Ce policier a affirmé à notre confrère qu’« en cas de soulèvement populaire», les policiers kabyles comptent «protéger le peuple » mais sans pour autant préciser…lequel. Le commissaire affirme en outre que « des policiers Kabyles et des militaires tiennent des réunions secrètes pour se préparer à toute éventualité». Il prévient tout de même qu’ils ne sont « pas majoritaire » mais qu’ils sont « des centaines à envisager de rejoindre la population si jamais il y a un soulèvement populaire pour renverser le régime du clan d’Oujda »…

En clair cela s’appelle un appel au soulèvement contre le clan de Bouteflika. Le problème est que l’on ne sait pas exactement au bénéfice de qui ce soulèvement semble être ardemment souhaité par ce commissaire de police. En effet, si le commissaire « kabyle » basé à Tuvirett, évoque la répression policière des manifestants à Alger, à aucun moment il n’évoque les très nombreuses répressions policières commises en Kabylie. Il se contente simplement d’assurer qu’une partie des policiers en Kabylie sont « avec la population civile », qu’ils ne vont « pas empêcher la foule de manifester » et qu’ils vont même « les sécuriser » ; et cela pour « renverser le régime du clan de Bouteflika »…

Aucun doute possible ! C’est clairement un appel au peuple kabyle pour se soulever contre le clan Bouteflika alors que tout le monde sait qu’il n’est qu’un clan parmi les autres et que tous font partie du même système ! Et la question est donc : est-ce dans l’intérêt du peuple kabyle de faire le « sale boulot », c’est-à-dire exposer sa population à une répression féroce, au bénéfice d’un clan et au détriment du seul peuple kabyle, comme ce fut cas dès 1963. Les martyrs du Printemps Noir hantent la conscience collective kabyle. La Kabylie n’a déjà que trop donné et sans avoir jamais eu de retour.

Et finalement, il n’y a pas que dans les sphères du pouvoir que le principe de l’alternance doit être respecté, c’est aussi valable pour la lutte démocratique. Il est largement temps que la Kabylie passe le relais à d’éventuels successeurs, quelque part ailleurs en Algérie…

En attendant cette éventualité, si la Kabylie rejette les élections présidentielles algériennes du 17 avril 2014, tout comme celles qui les ont précédées, elle prépare surtout le 20 avril 2014 pour rendre hommage à ses valeureux enfants et à ses martyrs, à ceux d’hier et à ceux d’aujourd’hui ! Non, la Kabylie n’offrira plus ses enfants en sacrifice pour préserver des intérêts diamétralement opposés aux siens.

zp,
SIWEL 131827 MARS 14

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