LA KABYLIE VARIABLE D’AJUSTEMENT  OU UNE ÉQUATION INFERNALE

KABYLIE (SIWEL) — Ça chauffe en Kabylie, il s’agit non point de température caniculaire mais du climat social et politique délétère qui y règne. La junte militaire arabo-islamiste, en attendant d’allumer les feux de forêt comme à son habitude pour affaiblir l’économie rurale des montagnes de Kabylie, allume le feu dans les entrailles de la société Kabyle en s’attaquant aux libertés fondamentales des Kabyles.

Avec son abusive loi sur le terrorisme, qui, pense-t-elle, lui donnerait toute la latitude et la légitimité juridique pour arrêter qui elle veut, quand elle veut et où elle veut, en lui collant cette inique accusation d’appartenance à une organisation terroriste et d’atteinte à l’unité nationale, la junte a déclenché une vaste et massive opération de rafles et d’arrestations dignes dans sa méthode gestapiste de celle du Vel D’Hiv à Paris.

Un fait particulier est que toutes les personnes ciblées et arrêtées en Algérie ou en Kabylie, sont des militants pacifiques à majorité Kabyles et ce de toute sensibilités politiques confondues.

LA KABYLIE « VARIABLE D’AJUSTEMENT »

Dans toute cette tragédie totalitaire, la Kabylie est la variable d’ajustement entendons-nous dire. À tort, à raison, à travers, de bonne ou mauvaise foi, cette expression revient comme un leitmotiv sous divers formes, pour tenter d’expliciter la focalisation de la junte militaire à chacune de ses crises, sur la Kabylie et les Kabyles et se présente comme une invite indirecte envers les Kabyles pour les amener à encaisser et à accepter le sort et le rôle de bouc-émissaires qui leur est réservé. Une condition inacceptable, fut-ce une seule victime Kabyle, c’en est une de trop.

Radotée à en vomir, cette formule si pour certains est devenue un tic langagier pour abréger l’explicitation, pour d’autres, elle est cette expression qui leur permet de botter en touche pour ne pas dire de tenter de cacher leur lâcheté et la réalité totalitaire d’un racisme systémique empreint d’une volonté génocidaire sous-jacente contre la Kabylie.

Il est entendu ainsi que la Kabylie est la variable par laquelle la junte régule la pression sociale et politique algérienne sur elle pour l’évacuer à travers la Kabylie sur le dos des Kabyles.

Le variateur installé aux Tagarins, siège de la Gestapo algérienne, varie et équilibre la température psychologique, sociale et politique sur le territoire algérien en triturant celle de la Kabylie pour la présenter comme un danger pour l’Algérie , son unité et sa cohésion sociale. La buse d’évacuation de la junte est le complot de la main de l’étranger que représente la Kabylie. Sacraliser autour d’elle l’union des sujets algériens face au danger Kabyle.

Les éléments de la mécanique du concept de « la division pour régner » que la junte met en fonction pour régler la pression sont les carriéristes de tous bords, des algériens ou des Kabyles de services (KDS).

Alignés en rangs d’oignons, la junte dresse ses chiens, Naîma, Benzaim, Makri, Bengrina, la liste est longue. Ils jappent, aboient, éructent, crachent, pètent, chient et vocifèrent contre la Kabylie et les Kabyles pour expurger toute la colère, la rancœur et le ressentiment d’une mal vie explosive algéro-algérienne contenus contre la junte.

Dans cette dialectique infernale, les KDS, soucieux de garder leur privilèges multiples et un semblant de contenance politique nationale, s’activent à jouer les modérateurs et tentent de dédramatiser/minimiser la haine, les insultes et les anathèmes jetés contre la Kabyles et la Kabylie.

Sur un ton docte et savant, habilement emprunté de sagesse qui cache mal leur peur bleue et leur couardise, ils décrivent la situation, l’analyse sous tous les angles mais se gardent de ne jamais la dénoncer ou pire de la condamner pour ne pas déplaire à leurs maîtres des Tagarins à leurs faux amis politiques arabo-islamistes, qui pour les éconduire, leur font miroiter le rêve, plutôt l’illusion, le miroir aux alouettes d’une  » Algérie plurielle  ».

Pour cette caste la situation est donc passagère, calculée et contrôlée depuis les Tagarins et connaîtra une fin dès que les turbulences provoquées par l’agitation politique du Hirak auront cessé ou auront été jugulées et surtout la crise économique atténuée pour éviter une explosion sociale généralisée à tout le pays déjà ruiné sur la pente vénézuélienne.

Certains d’entre eux, armés d’une hypocrisie et d’une bassesse, expressions de la lâcheté et de la traîtrise qui les animent vont même jusqu’à condamner les mesures de sauvegarde que les Kabyles dressent contre ces agressions systémiques.

Les kabyles l’auront compris et admettrons donc qu’ils soient ainsi les « punching balles » sur lesquels les algériens viendront se défouler avec leurs animateurs émérites, Douktours Es-insultes racistes et anathèmes sous l’arbitrage de la junte militaire, Kalachnikov au poing, prête à siffler la fin en cas de débordement à l’instar de ce qui s’est passé en 2001. Cent trente morts, 5000 blessés, on efface tout et on recommence si nécessité il y’a et il s’en créera forcément pour pacifier et laminer à long terme toute résistance Kabyle, l’arabisation et la salafisation aidant. En réconfort, le fatalisme du Mektoub (destin) distillé par les mosquées. Il déchire et annihile toute analyse rationnelle.

De l’interdiction du drapeau Amazigh aux insultes racistes et aux emprisonnements en masse sans oublier la traque, les répressions multiples, les tortures et les viols, en plus de deux ans, la Kabylie aura vécu tous les drames, il ne manque plus que le mitraillage à l’arme lourde comme avant.

L’attitude schizophrénique faite du déni de la réalité, de la haine de soi et du carriérisme politique des KDS mène la Kabylie vers des lendemains dangereux.
Ce qu’il se passe actuellement dépasse les opérations précédentes et entre dans le cadre de l’opération « Zéro Kabyle » pour tenter d’éradiquer toute résistance Kabyle dans un futur très proche.

Le conflit et l’affrontement, pour l’instant politique, portera sur la défense des richesses minières et naturelles de la Kabylie. La principale, sera sur la question de l’eau de la Kabylie qui est actuellement volée et pillée par l’Algérie coloniale où même Alger qui en profitait 24h/24h est maintenant rationnée quand les villes Kabyles le sont depuis des lustres.

Avec le réchauffement climatique cet or bleu viendra dramatiquement à manquer même à la Kabylie. Acceptera-t-elle encore d’en être dépossédée au point de vivre des pénuries encore plus aiguës au profit des villes algériennes ?

Dans ce pays, les crises vont se multiplier, désormais la junte militaire, plus que son maintien au pouvoir, joue sa survie pour échapper au scenarii qui ont balayé Saddam, Kadhafi, Moubarak, Abidine, Salah, …

L’IRRÉPARABLE EN PERSPECTIVE. L’UNION SACREE DES KABYLES EST VITALE.

Pour l’instant, seul l’appel de Londres du 3 juin 2018 de Mas Ferhat Mehenni à la constitution d’une autorité de contrainte Kabyle, demeure l’approche pratique, concrète et pacifique pour endiguer les abus de pouvoir de la junte militaire arabo-islamiste illégitime. L’irréparable en perspective.

Actuellement beaucoup de villages Kabyles se rangent derrière cet appel et commencent à constituer des comités de La3naya, opérations à émuler et à mutualiser, pour stopper cette hémorragie faite de répression et d’emprisonnement qui a touché jusqu’à présent plus de 100 Kabyles pacifiques seulement en Kabylie sans compter ceux arrêtés dans les villes algériennes.

Le refus de vote Kabyle aux trois scrutins (présidentiel, référendaire sur la constitution et aux législatives) dénie toute autorité morale, politique et administrative à la junte coloniale algérienne dont la présence ne tient plus qu’à la béquille et la canne de la répression où même cette violence et ce terrorisme juridique sont illégitimes, ils s’exercent contre des militants politiques pacifiques comme l’a souligné avec force légitimité Mas Ferhat Mehenni, à la tête du Gouvernement Provisoire Kabyle (Anavad).

La3naya Kabyle en s’interposant pour protéger pacifiquement les militants politiques pacifiques mettra fin à cette autorité coloniale de fait. Elle lui ôtera sa béquille. La junte est d’ailleurs dans le collimateur des organisations internationales des Droits de l’Homme et du Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme de l’ONU. Elle mettra fortement en exergue le Droit du peuple Kabyle à son autodétermination.

CLKI – Chroniqueurs Libres de la Kabylie Indépendante
SIWEL 061927 JUI 21