IDÉE (SIWEL) — Deuxième partie de la réflexion d’Augustin Atcheba sur l’indépendantisme kabyle.

 

Ferhat Mehenni, avant et dès 2001, alignera les briques du projet d’un Etat Kabyle indépendant, largement confirmé par les Kabyles en 2016, en Kabylie, en France et partout dans le monde.
Ne voulant pas être hier ‘‘français », les Kabyles ne veulent plus être  »algériens ».
C’est tout simple. Mais des algériens, placés au pouvoir par ces mêmes Français, ont maintenu le couvercle sur une marmite qui vient d’exploser !
Que faut-il faire ?
Le pouvoir algérois diabolise son initiateur : en l’occurrence Ferhat Mehenni, accusé d’attenter à la sécurité nationale et l’intégrité territoriale ! Rien que ça ?
L’Histoire semble se répéter : le pays Algérie appartenait dès 1830 à la France, comme la Kabylie ferait  »partie » de l’Algérie, la  »logique » algérienne a succédé à celle française, qui dénote un même état d’esprit et un comportement en mesure de noyer durablement la vie des peuples qui habitent les territoires conquis.

Les mêmes arguments d’Etats-coloniaux sont répercutés au niveau des individus qui s’effarouchent devant des concepts d’indépendance ou de séparation territoriale.
Et après ?
Ferhat Mehenni est-il ange ou démon, comme il a été écrit.
Je pense qu’il n’est ni l’un, ni l’autre.
Il anime tout juste une vision révolutionnaire à caractère identitaire, qui met en valeur les capacités d’un peuple, dont il est issu.
Ce sont les mêmes qui ont prévalu du temps du Royaume de Koukou (plus de trois siècles d’existence); les mêmes qui ont existé dans les têtes de Bénai Ouali/Ould Hamouda, et les mêmes dans l’intelligence de Matoub Lounès, qui prévoyait déjà … un divorce de la Kabylie avec son environnement.

Que dire de plus !
Les propos écrits d’un ex. conseiller sont ahurissants, dès lors qu’ils dépassent le comportement d’un ex. responsable, qui s’est limité à démissionner de son poste de président de mouvement, sans quitter la maison souverainiste !
Plus royaliste que le Roi ?
Le mouvement souverainiste subissait, en vérité, l’influence d’un deuxième cercle qui « défendait » le concept d’autonomie, dans un sens contraire, aux résolutions de son 3eme Congrès. De plus, cette attitude se plaçait ouvertement contre l’Anavad.

En réalité, ces seconds couteaux reprenaient les thèses de partis kabyles connus pour s’affilier au processus d’algérianisation de la cause kabyle, en soulignant des slogans creux de « démocratie », de « refondation d’Etat national », de « république démocratique » : le tout ressemble à une voiture d’occasion dotée d’une roue de secours, appelée Kabylie.
La notion de « Kabyle-algérien » n’existe plus!
Il a été dit que c’est seulement une peinture de style colonial, qui s’effrite au profit …du Citoyen Kabyle, tout court.

« Il arrivera un jour, qu’on déchire ce pays », avait clamé Matoub Lounès. Oui !
La majorité Kabyle a confirmé, en avril 2016, ce divorce avec son environnement : la langue, le territoire, le drapeau, l’hymne, sont là pour justifier cette décision et remplir la conviction.
Réhabiliter le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ! Répète à l’envie, Ferhat Mehenni : une Kabylie indépendante va dans ce sens, et d’alerter sur les dangers d’une soumission.
« Le peuple Kabyle subit l’inadmissible en étant sommé par l’Algérie de disparaître en elle », dira le fondateur du MAK en 2001 et président de l’Anavad dès 2010.

Cet ex-conseiller défend une attitude diamétralement opposée au mouvement dont il est censé avoir été membre ! Cela s’appelle une « autonomie algérianisée », concept défendu, justement, par ceux qui veulent éviter un divorce : c’est à dire maintenir le statu-quo et donc l’alliance algéro-kabyle !
Il n’existe pas « d’aventure séparatiste », sauf que certains courent après le vent, en chantant sur les airs d’une « refondation de l’Etat », en misant sur une séparation du MAK et de l’Anavad : ceux-là mêmes qui rajoutent le mot Kabylie au premier sigle, comme s’il y avait deux Ferhat Mehenni !

Leur démarche est celle qui voudrait défendre le principe de « république démocratique unie », qui n’existe que dans leurs esprits, à moins qu’ils donnent, pour exemple, subjectivement, celui des Lander allemands, oubliant qu’il existe un peuple allemand, mais des peuples d’Algérie …

Première partie

Augustin Atcheba
SIWEL 251533 DEC 16

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