PARIS-DIASPORA (SIWEL) — L’inquiétude réelle que génère François Hollande dans l’esprit de beaucoup d’observateurs est loin de son bilan socio-économique désastreux mais bien consubstantielle à sa sympathie pour les chefs d’états ravitailleurs du terrorisme. Inversement, laisser naître l’État Kabyle, celui de l’Azawad ou celui des kurdes et les aider à prospérer est un opuscule que la France ne peut envisager du moment qu’ils sortent du tracé à la règle des frontières qu’elle à commis au mépris des peuples de ces mêmes Etats.

Alliée inconditionnelle des roitelets arabes, la France devient dans le nord-africain l’adversaire acharné de tout ce qui réfléchit, pense ou prie autrement que l’arabo-islamique, elle y voit danger dès lors qu’un peuple s’affaire à traduire son identité kabyle ou amazighe en vérité historique. Tout comme ses faux prétextes dans son intervention au Mali, l’étouffement dans l’œuf de l’État kurde relève subitement à ses yeux de la plus haute urgence dont le vecteur est la gageure idée de sauvegarder la souveraineté territoriale de la Syrie après la chute programmée du régime d’Al Assad.

Chemin faisant, elle offre à un Recep Erdoğan l’occasion de se donner tous les grands airs et sert de canne épée à de pauvres qataris formateurs du Daesh, pour qui la femme vaut tout au plus une chamelle et deux brebis. Et tant pis s’il lui faut quelques temps faire briller des idéologies criminelles et privilégier le seau de la coercition dans ses républiques de poche tout en se faisant âme de comptable macabre occupée à citer le registre des pertes et profits.

 

Il arrive qu’un chef d’Etat prenne appui directement sur un mensonge quand son pacte avec le diable consiste à ne pas dévoiler les tristes avantages pour lesquels il s’est renié, quitte à laisser une fourbe empreinte dans l’histoire. Mais toujours, il y a mot qui fait un sacré lapsus et révèle la farce. "Le président Bouteflika m’a donné une impression de grande maîtrise intellectuelle et même c’est rare de rencontrer un chef d’Etat qui a cette alacrité, cette capacité de jugement", avait affirmé M. Hollande lors d’une conférence de presse. Juste limite d’être un numéro dans une morgue, le regard figé avec des yeux d’un poisson mort dans un visage glacé refusant toute expression, Bouteflika, un amplificateur planqué à la bouche, remue difficilement les lèvres qu’on le supposerait contraint à la parole sous la torture. Le "On", ici, n’aurait pas forcément un pronom jubilant si M. Hollande ne s’était pas assigné le rôle loufoque de Madame Pernelle, dupe de l’imposteur Tartuffe. En proposant un spectacle dans lequel Tartuffe est présenté comme un dévot hypocrite, Molière faisait dire à madame Pernelle : "Tartuffe est un homme de bien, qu’il faut que l’on écoute; et je ne puis souffrir, sans me mettre en courroux, de le voir querellé par un fou".

Rendant visite à la maison de son fils Orgon, madame Pernelle chante les louanges de Tartuffe, leur pensionnaire, qu’elle considère comme un homme saint et zélé. Elle exhorte tout le monde à suivre les préceptes de Tartuffe alors que tous soutiennent au contraire qu’il est hypocrite et menteur. Si Molière n’était en son temps qu’un magicien qui changeait en rire la laideur des hommes, quelles satires amusantes aurait-il trouvé aujourd’hui en guise de réponse aux alliances absurdes et saugrenues du gouvernement français avec le nouveau Tartuffe, son pensionnaire au Val-de-Grâce ?

L’idée de Hollande de se rendre en Algérie sert à prolonger une fiction qui à son tour servira à conserver la passion des puissants européens de consommer à l’œil la sueur des petits peuples crédules et gagner les bagarres commerciales chaque fois qu’elles se présentent. Il y a des guerres que M. Hollande décrète pour objecter toute contestation rationnelle en direction des fables et des mythes. La France de Hollande reprend dieu en croix afin d’envoyer le diable dans la bourse du "nègre". Contentons nous de dire que c’est un clan de la France, celui des qataris pourvoyeurs du Daesh qui s’est rendu en Algérie pour dissuader les criminels du DRS de démettre le criminel Bouteflika en faveur de leur pion, le non moins criminel Ouyahia.

M. Hollande feint d’ignorer que dans tous les territoires que contrôle l’Etat algérien, le phénomène mafieux se généralise et se donne – par le refus avéré de son gouvernement de l’enrayer- un caractère institutionnel. Un Etat immoral s’est confirmé dans la grande parodie d’un autre et, les deux bourdonnent la bonne santé d’un Bouteflika au pied incertain. À attendre la tombée des culs de chiens, un ministre godillot à l’échine souple, kabyle d’occasion, vassal de vocation des militaires qui tendent à le désigner à la succession de Bouteflika revient au devant de la scène et alimente les rumeurs les plus folles. Dans son jeu de camériste tantôt pour Bouteflika tantôt pour l’armée, Ouyahia, rappelle la femme demi-mondaine qui décide de coucher avec son mari juste pour contrarier son amant. Médicaments, électroménagers, fruits et légumes, transports, logements, emplois, les corps de polices, de gendarmerie et de douanes compris, tout échappe au contrôle de Bouteflika n’en déplaise à M. Fabius de déclarer le contraire.

Tout comme le mensonge, la vérité, il faut savoir l’expliquer. Mais quand rien de ce qui a été corrompu ne peut se corriger, c’est une peine lourde au-dessus des capacités du manipulateur. Laisser croire que Hollande et Fabius ont discuté pendant deux heures avec Bouteflika sans le contrôle et la présence tutélaire et hautaine de l’Iznogoud de son frère Saïd – qui veut être calife à la place du calife- ferait contresens. Mais dans des médias aussi sérieux que Le Monde, L’Humanité et Le Figaro compris, des analystes s’entendent à mener ensembles les poules à pisser en nous donnant à lire de compte-rendu aussi absurdes qu’insolites. Hélas, dans le pays des libertés, beaucoup de canards sont enchaînés au Quai d’Orsay.

Les idées comme les hommes peuvent être folles et le terreau sur lequel poussent celles du P.S français n’est pas près de s’éteindre. N’est-ce pas Mitterrand qui avait rendu célèbre Khomeiny en déclarant à grand renfort de publicité que ce satanique Mollah réfugié en France –où il avait pu entrer sans visa- incarnait un socialisme chiite ? Et c’était encore lui qui donnait aux terroristes du FIS le statut de soldats de l’opposition avant que Bouteflika n’annonce publiquement qu’il aurait rejoint les maquis des criminels s’il avait 20 ans. Hollande est donc dans le "droit" chemin de son maître à penser. On ne s’étonne pas de Bouteflika ni de ses idées, c’est un assoiffé rapace à l’image de ses pairs arabe. S’il fallait s’étonner de quelque chose, ce serait certainement du fait que Hollande possède une raison d’une facture à part, il s’acharne à défaire le régime El Assad et concoure en première ligne à hisser au pouvoir un régime encore plus fascisant. Alors, signe de démence et de lucidité ?

Que ce soit en Algérie, en Tunisie, en Lybie ou en Syrie, les intégristes n’ont jamais été à l’origine des frondes qui étaient venues faire vaciller les régimes baathistes. C’est toujours en dernier ressort que la France et ses alliés leur tendent la perche. Et toujours après, quand les massacres s’opèrent par ces mêmes intégristes, les hauts responsables occidentaux expriment leur "émotion". Ils sont responsables, coupables mais émus et désolés…

L’inquiétude réelle que génère François Hollande dans l’esprit de beaucoup d’observateurs est loin de son bilan socio-économique désastreux mais bien consubstantielle à sa sympathie pour les chefs d’états ravitailleurs du terrorisme. Inversement, laisser naître l’État Kabyle, celui de l’Azawad ou celui des kurdes et les aider à prospérer est un opuscule que la France ne peut envisager du moment qu’ils sortent du tracé à la règle des frontières qu’elle à commis au mépris des peuples de ces mêmes Etats. Alliée inconditionnelle des roitelets arabes, la France devient dans le nord-africain l’adversaire acharné de tout ce qui réfléchit, pense ou prie autrement que l’arabo-islamique, elle y voit danger dès lors qu’un peuple s’affaire à traduire son identité kabyle ou amazighe en vérité historique. Tout comme ses faux prétextes dans son intervention au Mali, l’étouffement dans l’œuf de l’État kurde relève subitement à ses yeux de la plus haute urgence dont le vecteur est la gageure idée de sauvegarder la souveraineté territoriale de la Syrie après la chute programmée du régime d’Al Assad. Chemin faisant, elle offre à un Recep Erdoğan l’occasion de se donner tous les grands airs et sert de canne épée à de pauvres qataris formateurs du Daesh, pour qui la femme vaut tout au plus une chamelle et deux brebis. Et tant pis s’il lui faut quelques temps faire briller des idéologies criminelles et privilégier le seau de la coercition dans ses républiques de poche tout en se faisant âme de comptable macabre occupée à citer le registre des pertes et profits.

Quelques jours après que Manuel Valls a déclaré que " les musulmans de France, c’est la France" », les services de Bernard Cazeneuve annonçaient que "ce n’est pas un délit de prôner le djihad ". Qu’en est-il aujourd’hui ? Beaucoup indices manifestent la dissolution de la laïcité et la disparition du sens fraternité. Dalil Boubakeur, premier musulman de France, demande à réquisitionner des églises inoccupées pour les transformer en mosquées, la France promet d’en construire 2000 autres. Dans les banlieues, la pensée islamiste enfile des perles dans le recrutement de kamikazes ; dans les cités des magmas de remises s’improvisent en salles de prière, des imams autoproclamés finissent minutieusement le travail de haine contre tout ce qui sort du cadre Halal ; en somme, la terreur gagne les français et le P.S, l’oreille tendue en direction de perpète les oies, bivouaque encore dans la rhétorique stérile comme une ventouse sous le rocher de Sisyphe.

Djaffar Benmesbah.

SIWEL 291416 JUIN 15

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