La création d’associations en Kabylie face à la gangrène de la corruption algérienne


[Illustration : caricature de Dilem parue au journal Liberté]

CHRONIQUE (SIWEL) — C’est dans les tréfonds des pratiques et des habitudes mafieuses que va chercher le « wali » de Vgayet (préfet en arabe, ndlr), en digne représentant de l’administration coloniale algérienne, pour utiliser son jeu de dupes. Un classique bien connu et bien appliqué, commun à tous les colonisateurs aussi.

Fidèle aux pratiques perfides, pernicieuses et voyous de ses maîtres qui l’ont posé à ce poste, cet individu à la tête de la préfecture a proposé aux Kabyles de Vgayet de les aider.

Oui vous avez bien lu, les «AIDER». Sorti de la bouche d’un représentant du pouvoir colonial dont la politique a toujours été le sabotage systématique de la Kabylie et ce sur tous les plans, ce mot est plutôt étonnant et même détonant.

Comme le disent si bien les Kabyles «Ur tesafaghed ara sadaqa di lhevs» (la prison ne fait pas dans la charité).

Alors, finalement c’est quoi cette aide ?

Est-ce l’élaboration d’un programme économique ou social local pour aider à résorber au moins en partie ou donner un début de solution aux multiples problèmes que rencontrent les Kabyles dans leur quotidien?

Est-ce une ébauche politique concrète pour mettre fin aux pénuries d’eau, d’électricité, aux ordures qui jonchent les rues de cette ville de Vgayet, autrefois perle de la Méditerranée, aujourd’hui devenue poubelle à ciel ouvert, avec des quartiers entiers infestés par les rats, la délinquance et tous les autres maux sociaux depuis que ce pouvoir colonial arabico-islamique a remplacé l’ancien colon ?

Est-ce la solution aux quotidiennes coupures de routes qui perturbent toute la vie sociale et le peu de tissus économique qui tient encore debout ?

Est-ce la prise de mesures draconiennes, pour mettre fin à l’anarchie interminable dans les travaux, jamais terminés, dignes de ceux de Sisyphe, dans la construction de la pénétrante autoroutière ?

Non ! Vous l’aurez compris et deviné, et comme il est dit plus haut, la prison ne fait pas dans la charité.

Ce dont il s’agit en somme, c’est d’aider et de faciliter aux Kabyles la création d’associations. Non rien moins que ça.

L’objectif est de casser les assemblées de villages ancestrales pour les remplacer par des comités de villages et d’associations à la botte du pouvoir colonial.

Là où des personnes ou des groupes de personnes bataillent contre le mur de l’administration dans un parcours Kafkaïen digne de ce pouvoir colonial qui ne tolère aucune création d’association et à fortiori de parti politique, ce personnage de l’administration coloniale propose son aide et des subventions en monnaie sonnantes et trébuchantes.

Il y a là de quoi appâter le premier opportuniste soucieux de profiter des miettes que va lui jeter cet individu digne fils de la voyoucratie du pouvoir colonial.

Incapables de gérer le pays malgré une manne pétrolière que bien des pays leur envient et qui leur auraient permis de faire des miracles économiques, ces voyous au pouvoir excellent dans la corruption, le vol, la manipulation des personnes et la division pour mieux protéger la rente qu’ils se sont accaparée et la Kabylie occupée qu’ils ont fait leurs.

Incapable de juguler la progression inexorable et exponentielle du MAK dans sa lutte et son avancée vers l’indépendance de la Kabylie, malgré la répression, les arrestations, les licenciements, l’encerclement et le quadrillage militaire de toute la Kabylie; pris de panique ce pouvoir colonial tente la carte de la division des Kabyles à travers la manipulation du tissu associatif.

L’objectif est de casser les assemblées de villages ancestrales pour les remplacer par des comités de villages et d’associations à sa botte.
Ce pouvoir colonial arabico-islamique, en alternant la politique de la «carotte» avec la pseudo officialisation de Tamazight et de Yennayer et la politique du «bâton» avec la répression des Kabyles éclairés, pense pouvoir boucler son programme de division des Kabyles avec l’aide des mosquées, mises à contribution, et bien sûr avec ces associations qu’il aura aidé à créer.

La ficelle est grosse et même trop grosse, créer un tissu d’associations à sa convenance, les corrompre par des subventions, les infiltrer et «Poser» à leurs têtes des personnages pourris qui obéissent au doigt et à l’oeil pour appliquer sa feuille de route. Dans ce jeu de dupes, le KDS (Kabyle de service) devient le mouton que l’administration coloniale mène par le bout du nez, pardon par le museau jusqu’à parfois… l’abattoir car c’est là que finiront peut être ceux de ces KDS qui oseront se rebiffer contre son autorité. La Kabylie en connait des cas bien précis.

Après avoir apprivoisé, domestiqué et dressé les deux partis dits Kabyles à la gymnastique de la main levée pour approuver benoîtement des lois qu’ils n’auraient jamais voté sans les étrennes et les subsides dont les gratifie ces voyous arabico- islamiques, voilà-t-il que ce pouvoir colonial élabore une politique systématique de corruption à travers la création d’associations subventionnées.

C’est un gros butin que ce pouvoir colonial pense ainsi récupérer avec cette politique de l’infiltration et de la division.
Les dividendes seront énormes pour ces voyous coloniaux qui sèment à tous vents les graines de la guerre civile entre Kabyles.

Cette politique des voyous arabico-islamiques vise à créer un climat malsain fait de méfiance, de suspicion et de haine entre les Kabyles.
Diviser pour mieux régner, telle est la devise et la politique de cette junte militaire arabico-islamique depuis 1962, pour mieux assoir sa domination et son occupation de la Kabylie.

L’initiative de ce préfet est bien manigancée et bien calculée par ces voyous du pouvoir colonial arabico-islamique, car en ces temps de disette et de misère sociale et économique, la tentation est plus grande, certains téméraires opportunistes risquent de tomber dans le piège et dans les mailles du filet de la corruption.

Menal At Qasi

SIWEL 140900 MAR 18

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