KURDISTAN (SIWEL) — Les kurdes de Syrie, unique opposition au régime de Bachar El Assad qui aurait dû attirer l’attention des prétendues défenseurs de la liberté, de la démocratie et de la laïcité, sont les seuls à être dans le collimateur de tous : des djihadistes, de l’armée régulière de Assad et des turcs qui craignent par-dessus tout l’émergence d’une entité kurde alliée au PKK. Quant à l’occident, qui ne « voit pas » que les kurdes de Syrie existent, résistent et combattent bien plus efficacement ceux qu’il prétend combattre, il n’est pas inutile de préciser que c’est précisément dans le Kurdistan de Syrie que se trouve l’essentiel des réserves pétrolières.

 

Depuis le début du soulèvement syrien, en mars 2011, le PYD n’avait jamais eu qu’un seul objectif : protéger les kurdes et veiller à leur intérêt. Les kurdes sont en effet ciblés par tous les Etats dans lesquels ils ont été arbitrairement répartis par la toute-puissance de l’Otan et c’est dans une indifférence générale qu’ils sont gazés en Irak, gravement discriminé et combattus en Turquie.

En Syrie, ils subissent les mêmes discriminations qu’ailleurs. Il n’y a pas si longtemps, en juin 2010, les kurdes de Syrie avaient été pris en étau par les turcs et les syriens, quatre villages avaient été entièrement détruits, plusieurs centaines de kurdes avaient été assassinés sans que cela ne soulève le moindre émoi nulle part dans le monde. Erdogan et Assad étaient considérés comme de hauts responsables turc et syrien respectables en tous points et reçus en grandes pompes dans les démocraties occidentales. Si le vent a tourné pour Assad, Erdogan demeure un « partenaire » privilégié de l’Europe et des USA.

De fait, par la force des choses, les kurdes ont appris à leur dépends qu’ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour garantir leur sécurité. Aussi, au début du conflit syrien, la principale force du Kurdistan de Syrie, le PYD, s’est allié, conjoncturellement, au Conseil national kurde, le CNK, avec pour unique objectif : bouter le régime syrien hors des territoires kurdes.

Cependant, la montée en flèche des islamistes en sein de l’opposition syrienne et la présence massive de djihadistes dans « l’armée syrienne libre » a vite fait de convaincre le PYD de faire cavalier seul et dans la seule défense du peuple et du territoire kurdes pris à partie par les djihadistes de la fameuse rébellion syrienne.

Le PYD n’avait pas accepté que « l’opposition démocratique » de la rébellion syrienne ne soit pas en mesure de protéger les localités kurdes attaquées par les groupes djihadistes qui dominent la rébellion syrienne, ces derniers accusant les kurdes d’être des impies en raison de leur refus de se projeter dans avenir islamiste; un avenir totalement incompatible rien qu’au regard du rôle des femmes dans l’armée du Kurdistan de Syrie.

Les kurdes de Syrie, unique opposition au régime de Bachar El Assad qui aurait dû attirer l’attention des prétendues défenseurs de la liberté, de la démocratie et de la laïcité, sont les seuls à être dans le collimateur de tous : des djihadistes, de l’armée régulière de Assad et des turcs qui craignent par-dessus tout l’émergence d’une entité kurde alliée au PKK. Quant à l’occident, qui ne « voit pas » que les kurdes de Syrie existent, résistent et combattent bien plus efficacement ceux que l’occident prétend combattre, il n’est inutile de préciser que c’est précisément dans le Kurdistan que se trouve l’essentiel des réserves pétrolières.

Le 12 novembre 2013, le PYD, principal parti kurde de Syrie, a annoncé que le le Kurdistan de Syrie décrétait son autonomie et disposait désormais de sa propre administration. Dans ce conflit où l’opposition syrienne est fortement dominée par les djihadistes qui combattent les Kurdes afin d’imposer leur dictât sur le Kurdistan et assurer la liaison avec l’Irak où ils comptent une réserve importante de combattants aguerris issu du parti islamique EIIL (Etat islamique en Irak et au Levant, )les kurdes ont décidé de défendre que leur territoire et d’instaurer une zone autonome à l’image de leurs frères Kurdes d’Irak.

Début décembre, en marge d’une rencontre organisée avec la Diaspora Kurde de Marseille, à qui il était venu annoncer les avancées de l’armée kurde sur le terrain face aux groupes Djihadistes et l’établissement d’une administration autonome, le responsable du PYD, accordait un entretien à l’AFP dans lequel déclarait « Lorsque nous avons pourchassé les forces du régime, nous avons dû faire face aux attaques des jihadistes, soutenus et envoyés par l’État turc », « Nous avons été aidés par notre peuple, les Kurdes irakiens, le président irakien (le Kurde Jalal Talabani) et par le PKK ».

Puis répondant à une question pour le moins tendancieuse de l’AFP, le responsable du PYD a fermement démenti « vouloir chasser les populations arabes du Kurdistan » et a clairement explicité la position du PYD : « Autour de nous, il y a trois sortes d’Arabes : il y a ceux avec lesquels nous avons toujours vécu et avec lesquels nous combattons côte à côte. Nous défendons la fraternité entre les peuples », « Il y a ceux qui n’ont pas leur place, les Arabes qui viennent de l’extérieur, d’autres pays ou de la région, les jihadistes qui ont brûlé nos maisons et qui ont décapité des Kurdes », et « Enfin, il y a les Arabes installés au Kurdistan de force par Hafez al-Assad à partir de 1974 en vue d’arabiser la région. Ce sont des victimes de déplacements de populations. Nous préconisons une solution pacifique pour ces populations : que ceux qui peuvent retourner sur leur terre d’origine le fassent et que les autres puissent vivre en paix avec les Kurdes »

Dans un article publié dans le journal électronique « actukurde », le bilan de l’année 2013 des pertes infligées par le PYD est sans équivoque et prouve que, dans le combat contre les groupes djihadiste, la question relève d’abord et avant tout de la volonté réelle ou non, de les combattre, ce qui fonde le soupçon largement partagé que l’occident, se sert bien plus du Djihadisme qu’il ne le combat.

Nous reproduisons, ci-après, ce bilan dans son intégralité.

zp,
SIWEL 241241 DEC 13

Kurdistan syrien: un lourd bilan pour Al-Qaïda en 2013
Extrait de actukurde

Des milliers de membres groupes affiliés à Al-Qaïda ont été tués et près de 800 soldats syriens ont été capturés par des combattants kurdes au cours de l’année 2013, selon un bilan des Unités de défense du peuple (YPG).

De violents combats ont eu lieu entre les combattants kurdes de l’YPG et des groupes d’al-Qaïda, soutenus notamment par la Turquie et des Monarchies du Golfe, principales alliées de l’Occident.

Les deux organisations, liées à Al Qaida, l’Etat islamique en Irak et au Levant (l’EIIL) et le front al-Nosra, ainsi que de nombreux autres groupes qui se sont alliés avec al-Qaïda ont subi de lourdes défaites face aux combattants kurdes.

587 MEMBRES D’AL-QAIDA CAPTURES

Selon un bilan de l’YPG, armée kurde constituées de femmes et d’hommes, au moins 376 soldats du régime syriens et 2.923 membres des groupes d’al-Qaida ont été tués par des combattants kurdes au cours de l’année 2013. L’YPG affirme avoir perdu 379 combattants et combattantes dans ses rangs.

790 soldats et policiers du régime ont en outre été capturés par des Kurdes, avant d’être libérés ou rendus à leurs familles.

Le nombres des membres d’EIIL et du front al-Nosra qui ont été arrêtés par l’YPG lors des combats est de 587. Parmi eux figurent 91 combattants étrangers, selon le bilan.

SAISIES D’ARMES EN 2013

Des combattants kurdes ont saisi de nombreuses armes lors des combats: 12 chars, 145 obus de char, 7 panzers, 68 canons anti-aériens, 240 véhicules, 43 véhicules militaires, 27 obusiers, 560 obus, 2 artilleries de calibre 122mm, 147 obus d’artillerie, 35 lance-roquettes RPG et 980 roquettes pour RPG.

Mais aussi, 19 dragounovs (fusil de précision), 11 M16, 38 BKC, 2.967 kalachnikovs, 421 pistolets, 84 ton d’explosives et de mines, 7 lance-roquettes "Katioucha", 38 jumelles de vision nocturne, 297 jumelles diurnes, 4 lance-bombes, 95 talkie-walkie militaires, 9 caméras, 16 ordinateurs, 2.900 grenades, 78 missiles de différents calibres, ainsi que 578.000 balles de kalachnikov et de BKC.

ARMES DETRUITES

Par ailleurs, 9 chars, 6 panzers, 56 vehicules et de nombreuses munitions ont été détruits, ajoute l’YPG dans son bilan annuel.

Voir en ligne l’article depuis sa source

http://www.actukurde.fr/actualites/604/kurdistan-syrien-un-lourd-bilan-pour-al-qaida-en-2013.html http://www.actukurde.fr/actualites/604/kurdistan-syrien-un-lourd-bilan-pour-al-qaida-en-2013.html

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