La Kabylie prise en étau entre une Algérie qui islamise et une France qui arabise
ANAVAD AQVAYLI UΣḌIL
GOUVERNEMENT PROVISOIRE KABYLE
PROVISIONAL GOVERNMENT OF KABYLIA
MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LA LANGUE KABYLE

La Kabylie est prise en étau entre le gouvernement français et le colonialisme algérien

Il en est ainsi dans la vie, certains paradoxes sont inexplicables.

La France, pays des droits de l’Homme, des révolutions, de l’humanisme, de Voltaire, Diderot, Colette, Georges Sand, Maupassant, Balzac et de nos jours Simone Veil, etc… a certes connu de sombres périodes durant la Seconde Guerre mondiale, sa période coloniale et la guerre d’Algérie. Du reste, la relation entre les deux pays reflète bien la phrase de Serge Gainsbourg dans une de ses chansons : « Je t’aime, moi non plus » !

La France arabise les Amazighs depuis Napoléon III. Lors de sa visite en 1865, il déclare :

Je serai l’empereur de tous les Arabes.

Or, à l’époque, seuls 10% des autochtones parlent l’arabe ; un arabe mélangé à du français et du tamazight. Dans la foulée, il commence à installer des bureaux arabes dans le but d’arabiser les Amazighs.

Cent-six ans plus tard, à la libération de l’Algérie le 3 juillet 1962, le premier président du pays, Ahmed Ben Bella, a martelé trois fois les mêmes mots que son colonisateur, comme pour s’en convaincre lui-même :

L’Algérie est arabe…

Comment le pays de Victor Hugo peut-il être amnésique à ce point ?

La deuxième langue la plus parlée en France est le kabyle, non l’arabe, car ce sont bien les Kabyles qui représentent la plus grande diaspora en France dont des centaines de milliers sont citoyens français, bien intégrés et qui respectent les Lois de la République française.

Aujourd’hui, l’Algérie islamise et la France arabise !

Pourquoi cette complicité entre le colonialisme algérien et le gouvernement français dans le but de faire disparaître le peuple amazigh, l’ancêtre des Kabyles ?

Pourquoi le gouvernement français semble-t-il confondre l’Afrique du Nord et l’Orient du Golfe ?

Cette année, le ministère français de l’Éducation nationale a décidé de donner des cours d’arabe aux enfants kabyles dont les parents et grands-parents ont fui l’Algérie pour échapper à l’arabisation !

Je ne crois pas aux coïncidences. C’est un accord entre la France et les pays arabes, pays où la femme est mineure à vie, ne doit pas conduire, est tenue de mettre le niqab sur la tête pour sortir de la maison, sans parler des harems et de la polygamie !

De qui se moque-t-on dans cette France qui ressasse les Droits de l’homme ?

Sachez monsieur le ministre de l’Education nationale que les enfants à qui vous allez apprendre l’arabe seront ceux qui islamiseront vos petits-enfants et la laïcité, la loi de 1905, ne seront plus qu’un souvenir !

Vous venez de mettre le ver dans le fruit…

Quant à nous, les Kabyles, un jour ou l’autre, nous vous demanderons des comptes et les autorités françaises devront s’expliquer devant les tribunaux internationaux d’avoir été complices de sciemment vouloir faire disparaître un peuple millénaires. Ce jour viendra plus tôt que vous pourriez le supposer.

La fin du pétrole approche ; à ce moment, le gouvernement français se trouvera devant l’Histoire et répondra de ses choix.

Pour mémoire, ce sont les Amazighs qui vous ont défendu contre les Romains, vous ont construit la route des Pyrénées, sans oublier Saint Augustin l’Amazigh qui participe à la civilisation chrétienne dont vous vous vantez !

Monsieur le Ministre, je ne peux pas croire que vous ignorez ces faits. Ou alors, vous occupez une place qui ne vous revient pas !

Vous venez, avec cette décision, de creuser la première tombe qui enterrera votre pays où il faisait si bon vivre !

L’Histoire vous condamnera à jamais et le peuple kabyle se souviendra de cet acte odieux envers nos enfants kabyles.

Exil, le 04 octobre 2018

Shamy Chemini
Ministre de la Culture et de la Langue kabyle
Gouvernement provisoire kabyle en exil (Anavad)

SIWEL 052345 OCT 18