La Kabylie ne peut compter que sur elle-même. Chronique d’Ukkim

CHRONIQUE (SIWEL) — Hormis l’innommable haine affichée de 1963 à 1965, à l’égard des kabyles, avec son lot d’exactions inhumaines, par les nouveaux occupants, plus dévastateurs que les précédents, à leurs têtes le trio infernal anti-kabyles notoire ; nous avions eu droit au Printemps noir, le pire des ethnocides du début du 21ème siècle.
Je pose la question, à titre de simple citoyen kabyle, aux plus hauts fonctionnaires kabyles aux plus hauts diplômés kabyles, aux plus hauts étoilés kabyles et aux artistes kabyles infâmes.
Que, diable, s’est-il passé pour que vous restiez en spectateurs inertes pendant que nos jeunes, nos adolescents et des femmes sont abattus à l’aide de balles explosives interdites, faut-il le rappeler, par la convention de Genève, même en temps de guerre ?

Étiez-vous, à ce point, paralysés pour ne pas bouger le petit doigt face aux atrocités que venait de subir la KABYLIE et ses enfants sous vos yeux ?
Cet apartheid, haut en couleurs, que vit la Kabylie depuis 1962, si vous ne le nourrissez pas, vous le soutenez, peut-être malgré vous, à bras le corps et qu’avec votre concours « involontaire » il est développé et fortifié jusqu’à tenter de nous engloutir vivants. Étiez-vous conscients de ce qui se déroulait à ciel ouvert en Kabylie ?

Savez-vous que même durant la guerre 54/62, la France coloniale n’avait pas osé l’utilisation des armes non conventionnelles, en tout cas celles interdites par la convention de Genève, à moins que je ne me trompe. S’il y’a erreur de ma part, je vous prie de bien vouloir me corriger, et je vous en suis, par avance, très reconnaissant.

128 morts, pour la plupart, fauchés à la fleur de l’âge, des milliers de blessés, des centaines d’handicapés à vie, de multiples drames familiaux que nul être humain, normalement constitué, ne peut comprendre, encore moins accepter. Aviez-vous et avez-vous toujours une pierre à la place du coeur ?

Que signifie pour vous l’honneur et la dignité du peuple kabyle qui vous a libérés du joug colonial français ?
Savez-vous que laisser faire se traduit par cautionner, participer et appuyer un pouvoir qui a commis et qui continue de commettre l’ineffable contre la KABYLIE et ses enfants ?

N’oubliez surtout pas que les barons du système tyrannique, qui vous soudoie et vous utilise, ne voit en vous que des pestiférés, parce que kabyles.
Pensez aux sacrifices de nos aînés, de nos jeunes d’hier et d’aujourd’hui, et dites-vous bien que nous n’avons pas la mémoire courte.
Le racisme, la discrimination, la haine et l’apartheid subis par la Kabylie et ses enfants de 1962 à nos jours ne peuvent, en aucune manière, vous laisser indifférents, impartiaux, passifs, inactifs, dédaigneux et surtout insouciants. Êtes-vous tétanisés au point d’accepter l’inacceptable, d’admettre l’inadmissible, de supporter l’insupportable et de tolérer l’intolérable qui ont envahi votre-notre Kabylie qui vit une misère matérielle, morale et multidimensionnelle sans précédent ?
Nous savons, vous nous l’avez prouvé par votre attitude, à tout le moins mystérieuse, que nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes !

Nous en sommes convaincus, depuis ce tragique printemps noir, que le divorce est consommé d’avec cette Algérie artificielle, et qu’il ne nous reste plus qu’à l’officialiser.
De toute évidence, nul ne peut aller contre le cours de l’histoire. Heureux ceux et celles qui ont pris le train de l’indépendance à temps ; tant pis pour ceux et celles qui seront obligés(es) de suivre à pieds.
Ne soyez pas comme ce poisson pris qui rit de celui qui est sur le grill. Vous connaissez, mieux que quiconque, la déconsidération que vous manifeste le pouvoir de l’occupant arabo-obscurantiste. Et puisque ce pouvoir répète, à l’envie, que nous sommes tous des Imaziɣen, et que Tamaziɣt est officiellement inscrite dans sa constitution, je vous invite à vous rendre dans vos mairies respectives pour établir vos papiers officiels en Tamaziɣt !
Les dignes kabyles ont très bien compris qu’avancer n’est pas de tout repos, mais reculer est impossible.

Attention chers(es) compatriotes, l’ignorance est la pire des prisons.
La Kabylie a, plus que jamais, besoin d’accéder à sa souveraineté pour rejoindre le monde qui avance. Nous n’avons rien de commun avec les tenants d’une théocratie ténébreuse.
Rien n’est acquis d’avance, mais notre volonté est la meilleure de nos armes. Courage chers(es) compatriotes. Tanemmirt, ar tufat.

Ukkim
SIWEL 271748 NOV 17 UTC

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