TIZI-WEZZU (SIWEL) — Plusieurs milliers de personnes ont rejoint, aujourd’hui, la marche du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK).

 

Venues de toutes les régions de Kabylie, plusieurs milliers de personnes se sont donnés rendez-vous, ce matin, à Tizi-Wezzu pour une marche historique pour exiger le respect du droit du Peuple kabyle à son autodétermination.

Initiée par le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), des enfants, des hommes, des femmes, des vieilles et des vieux ont battu le pavé à Tizi-Wezzu pour dénoncer aussi la répression du régime qui s’est abattue violemment sur la manifestation pacifique organisée par le même mouvement à l’occasion du 20 avril dernier, date anniversaire du Printemps amazigh de 1980 et du Printemps noir de 2001.

10 h45: Alors que les premiers militants du MAK ont déjà pris place devant le portail de l’université vers 8 h, au fur et à mesure que le temps passe, des centaines, voir des milliers arrivent sur la place. Les premiers carrés se constituent et le président du MAK donne ordre de déployer les banderoles pour donner le là à l’action. Vers 10 h45, la marrée humaine s’ébranle avec comme slogans: "Kabylie mon pays", "Pour l’autodétermination" "pouvoir assassin, "ulac smah ulac", "vive le MAK", "vive le GPK". Tels sont entre autres slogans des marcheurs de ce matin à Tizi-Wezzu.

Bouteflika brocardé

Lors de la marche, un groupe de militants qui ont constitué le premier carré ont brandit une banderole sur laquelle il est écrit "Bouteflika n’est pas le président du peuple kabyle". Un message plein de sens, puisque le chef de l’Etat algérien prêtera serment pour son 4e mandat demain lundi. Les militants du MAK qui ont rejeté l’élection qui a porté Bouteflika à la tête de l’Etat algérien, "est le responsable de la mort de 128 jeunes kabyles en 2001". Ils ont appelé au jugement des criminels du pouvoir qui ont tiré sur les jeunes kabyles entre 2001 et 2003.

"Vive le GPK, représentant du peuple kabyle"

Lors de la marche, les militantes et les militants du MAK ont réaffirmé leur attachement au Gouvernement provisoire kabyle (GPK), que préside M. Ferhat Mehenni à Paris. "Le GPK est le seul digne représentant du peuple kabyle", "M. Mehenni est notre seul président", "Le GPK est notre miroir diplomatique", tels sont les propos des marcheurs qui ont tenu à réaffirmer que le GPK et le MAK sont des instruments politiques de la Kabylie et seuls aptent "à assurer à la région sa liberté", loin, ont-ils dit "des compromis avec le pouvoir".

"Dans la rue contre la répression du régime"

Les milliers de citoyennes et citoyens kabyles qui déferlé sur les rues de Tizi-Wezzu, ont tenu aussi à dénoncer "avec fermeté", la violence policière qui s’est abattue sur les manifestants du 20 avril. "Par cette action, nous avons libéré la rue kabyle d’un pouvoir assassin", a dit un militant, avant qu’une militante n’ajoute que "la Kabylie est désormais en divorce prononcée avec le pouvoir". A signaler que dans l’appel du MAK, il était souligné que la marche sera aussi une occasion pour dénoncer la violence de la police algérienne contre les Kabyles lors de la marche du 20 avril écoulé.

"Une marche dans la fraternité"

Plusieurs anciens militants du MAK et d’autres partis politiques ont pris part à la marche d’aujourd’hui. Mohand Larbi Tayeb, ex-président du MAK par intérim et Mouloud Boumekla, ancien délégué des Aarch ont tenu par leur présence affirmé la justesse du combat que mène le MAK. M. Tayeb a salué la relève assurée par l’actuel président du MAK, M. Ait Chebib, auquel il a rendu un vibrant hommage. Il a souligné que "l’avenir est le MAK et le GPK", sous les applaudissements des jeunes manifestants. "Je suis heureux que toute la jeunesse kabyle a pris conscience que seul le combat que mène le MAK et le GPK est juste", a déclaré M. Tayeb.

Le CMA aux cotés du MAK et de la Kabylie

Le Congrès mondial amazigh, CMA a, à travers ses responsables en Kabylie, pris part à la marche du MAK. Ses militants et responsables, dont Kamira Nait Sid, a exprimé le soutien des Amazighs du monde entier à la cause de la Kabylie.

Une marche historique

La marche du MAK d’aujourd’hui est non seulement historique de par la marée humaine qu’elle a drainé, mais par l’encadrement réussi et exemplaire que les militants du mouvement ont fait. Ainsi, il s’est avéré que ce sont les policiers du régime qui perturbent et chahutent les manifestations publiques et non pas les manifestants. Aujourd’hui, aucun policier n’a été signalé dans la ville de Tizi-Wezzu. Les autorités ont misé sur une mauvaise organisation pour légitimer leur intervention violente. Durant tout le trajet, aucun incident n’a été signalé. Les marcheurs se sont, d(‘ailleurs, dispersés dans le calme et la sérénité.

Les responsable du MAK saluent la foule

Lors de la prise de parole tenue à la fin de la marche qui a duré près de deux heures, les responsables du MAK ont réaffirmé le caractère pacifique que mène leur mouvement. Ils ont dénoncé la politique violente du régime et ses sbires en Kabylie. "La Kabylie n’est pas le théâtre des règlements de comptes entre belligérants au sein du régime", a dit Bouaziz Ait Chebib, en ajoutant que la Kabylie "n’est ni avec Bouteflika et ni avec Toufik du DRS, ni avec personne". Hocine Azem, responsable au sein du mouvement a rappelé que la revendication d’autodétermination est la seule qui unie le peuple kabyle. Mohand Ouamer Hachim a abondé dans le même sens, en appelant les jeunes à rester vigilants devant les diaboliques plans du régime.

aai
SIWEL 27 2131 AVR 14

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