La Kabylie est à la croisée des chemins :  sauvons la de sa mort programmée !

CONTRIBUTION (SIWEL) — Chers(es) amis(es), Chers compatriotes, sauvons la Kabylie de sa mort programmée !

Même avec des mots, des vocables, des formules, des dictons, des adages, des proverbes plus que convaincants, nous savons parfaitement qu’il n’est pas aisé de faire des hommes et des femmes, réduits en automate, des rationnels susceptibles et capables de rejeter un ordre établi, lequel leur fait plus de mal que de bien.

Si la Kabylie pouvait parler du mal qui la ronge et qui ronge ses enfants, nous pouvons prendre le pari qu’elle nous inondera d’exemples philosophiques qui n’auront rien à envier à Platon, Socrate, Confucius, Nietzsche, Spinoza et bien d’autres.

En 1962, précisément le 19 mars qui a vu se concrétiser les accords d’Evian, nous étions naïvement convaincus que nous allions, enfin, goûter à cette liberté pour laquelle tant de nos aîné(e)s se sont sacrifié(e)s. Mal nous en a pris, ce qui devait être notre indépendance était, dans les faits, un cauchemar et un cadeau empoisonné, que nous avons reçus de l’ancienne puissance coloniale.

Tant de sang et tant de larmes kabyles de 1954 à 1962, pour nous voir ensuite interdire de parler notre langue maternelle, par les planqués d’Oujda, de Tunis et d’ailleurs, qui ont débarqué avec 40 000 soldats de l’armée des frontières.

Ces révolutionnaires de salon et de pacotille se sont mis, toute honte bue, à nous asséner des leçons de patriotisme. Que voulez-vous ? On ne peut pas humilier quelqu’un qui n’a pas honte. Ur nezmir ara ad nekkes sser ɣef win ur nettnahcam ara.

La parenthèse 63-65 qui s’est achevée par la capitulation d’un certain révolutionnaire et chef historique nous a tellement plombé que nous continuons de nos jours à en payer le prix de cette mésaventure aussi insensée qu’irresponsable.

Nous venions, en 1962, d’en finir avec le colonialisme français pour entamer notre nouvelle vie sous l’occupation arabo-islamique qui devait s’avérer plus ravageuse que la précédente.

Le printemps noir, qu’a vécu et subi la Kabylie, en avril-mai 2001, qui s’est soldé par l’assassinat de 128 jeunes kabyles, fauchés dans la fleur de l’age, ces jeunes et adolescents qui, pour beaucoup d’entre eux, n’ont pas goutté à la vie, ce triste printemps est, et restera, toujours gravé dans notre mémoire collective, et nous rappellera à chaque instant la cruauté du pouvoir colonial d’Alger qui affiche une discrimination indescriptible envers la Kabylie et ses enfants.

Non messieurs les tenants de l’occupation inhumaine et outrancière de la Kabylie, vous ne remplacerez jamais un olivier millénaire Kabyle par une autre espèce d’arbre sur la terre Kabyle.
Votre greffe ne prendra jamais !

Nous appelons toutes les instances internationales, toutes les organisations non gouvernementales et toutes les organisations des droits humains à réagir et à nous aider à mettre fin à cette occupation qui n’a pour objectif avoué que l’anéantissement de la Kabylie et de son identité millénaire,

Oui chers compatriotes, oui mesdames et messieurs, la Kabylie meurtrie par un pouvoir obscurantiste ne pliera jamais.

Nous avons lutté et bataillé, pacifiquement, des décennies durant pour faire reconnaître aux tenants de l’idéologie arabo-islamique, venus d’orient, que notre histoire et notre identité ne datent pas du 7e siècle,
Par son attitude, le pouvoir autiste nous a, en toute impunité, répondu par sa répression féroce, croyant que les Kabyles allaient céder et accepté leur triste sort sans réagir,

La Kabylie d’aujourd’hui est à la croisée des chemins, tous les kabyles épris de justice et de liberté et toute l’opinion internationale doivent comprendre que le pays kabyle, qui compte 12 millions d’âmes, doit accéder au plus vite à sa souveraineté et à son indépendance.

C’est dans la République kabyle de demain que les droits humains prendront tout leur sens, que la liberté de conscience individuelle et collective seront assurées et garanties pour toute une chacune et pour tout un chacun, que l’opinion libre aura le droit de citer, que l’égalité homme femme ne sera pas qu’un vain mot, qu’une justice digne de ce nom verra le jour, que l’obscurantisme sera définitivement annihilé, et c’est également dans la Kabylie souveraine de demain que nos valeurs ancestrales, de solidarité, referont surface, que l’école de la Kabylie intégrera le savoir, la connaissance et toutes les valeurs universelles, que notre ouverture d’esprit se concrétisera, que nos générations futures retrouveront le chemin d’une vie paisible qui leur épargnera tout dérapage et toute dérive extrémiste que nourrit la politique jusqu’au-boutiste que nous subissons depuis plus d’un demi-siècle.
J’ajoute enfin, et ceci et très important pour nous, que dans la future République Kabyle, les journalistes iront chercher l’information là ou elle est, mais pas là où on la leur donnera.
Ceci relève naturellement de la liberté d’informer. Notre presse libre ne sera, jamais au grand jamais, un vœu pieux.

C’est cette Kabylie de démocratie, de liberté et de solidarité que nous comptons édifier pour demain, en la libérant de l’occupation destructrice et indigne de ses bourreaux !
Notre détermination à sauver notre pays kabyle de sa mort programmée est totale et sans failles, quel qu’en soit le prix à payer !
Le courage légendaire des jeunesses successives kabyles est toujours là pour nous rappeler, si besoin est, que notre insoumission date depuis plus de trois mille ans.

Vive la Jeunesse Kabyle
Vive la Kabylie souveraine
Vive la Kabylie indépendante.

Allocution de Tayeb Abdelli à la fête de l’Huma
SIWEL 251036 Sep 17 UTC

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