PARIS (SIWEL) — Jeannette Bougrab, fille de harki, secrétaire d’ État française chargée de la Jeunesse et de la Vie associative s’inquiète du succès des partis islamistes au Maroc, en Tunisie et en Égypte.

 

Jeannette Bougrab : « Je ne connais pas d'islamisme modéré » 
Dans une interview au « Parisien », elle dit son inquiétude quant à la montée de l’islamisme après le Printemps « arabe ».

« Je ne connais pas d’islamisme modéré » dira t-elle. « Il ne faut pas croire ceux qui se présentent ou que l’on qualifie de modérés  ».«  Je n’accepte pas l’idée qu’on puisse fonder une Constitution sur la charia, système religieux fondamentalement inégalitaire. La démocratie n’est pas un supermarché où l’on pourrait prendre uniquement ce qui nous fait plaisir. »

« Ces « modérés » disent que la charia peut n’être qu’une source d’inspiration. Il n’y a pas de charia light. Je suis juriste et on peut faire toutes les interprétations théologiques, littérales ou fondamentalistes que l’on veut, mais le droit fondé sur la charia est nécessairement une restriction des droits et libertés, notamment de la liberté de conscience, car l’apostasie est interdite. Il n’est pas possible de se convertir. Les mariages mixtes ne sont pas reconnus. Une femme musulmane ne peut pas se marier avec un non-musulman. Aux yeux de certains, ce n’est peut-être pas grave si des femmes doivent désormais être voilées ou si demain elles n’ont plus les mêmes droits. Pas pour moi. Je ne transige pas sur cette question de l’égalité juridique. Et il faut être attentif au double langage », rajoutera t-elle.

« Moi, je ne soutiendrai jamais un parti islamiste. Jamais. Au nom des femmes qui sont mortes, de toutes celles qui ont été tuées, notamment en Algérie ou en Iran, par exemple, parce qu’elles ne portaient pas le voile (…) Je me refuse à croire qu’il y aurait une sorte de malédiction sur ces pays arabes, que le choix devrait se résumer entre les dictateurs et l’islamisme, entre la peste et le choléra. »

La secrétaire d’état a estimé être des personnes qui pensent que certains partis politiques fondés sur des pratiques qui portent atteinte à une Constitution doivent être interdits. « C’est ce qui se passe en Allemagne avec l’article 21 de la loi fondamentale. L’histoire a montré aux Allemands que la démocratie peut être fragile. »

cc
SIWEL 031600 DEC 11

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