PARIS (SIWEL) — Le militant souverainiste kabyle, Mulud At Ɛazdin, Secrétaire national au numérique au sein du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), a apostrophé ce samedi après-midi lors d’un rassemblement à Paris contre le coup d’État au Gabon, Jean-Luc Mélenchon, candidat à l’élection présidentielle française de 2017, au sujet des Etats post-coloniaux, pour aborder spécifiquement le cas de la Kabylie, toujours colonisée

 

Nous reproduisons tel quel cet échange inopiné entre un jeune ingénieur en informatique, épris d’idéaux démocratiques, et le leader du Front de gauche, un cacique du paysage politique français, râleur invétéré, ce natif de Tanger au Maroc en 1951, de parents d’origine espagnole nés dans l’Algérie française, et qui a déclaré lors de le la campagne présidentielle française de 2012, qu’au lendemain de son éventuelle élection, son premier déplacement officiel serait réservé à l’Algérie, autant dire qu’il apporterait un blanc seing au régime arabo-islamique algérien.

Mulud At Ɛazdin, a profité de la préparation de Jan-Luc Mélenchon qui s’apprêtait à intervenir contre le coup d’État au Gabon, pour le prendre par l’épaule :

– Pensez-vous que le problème en Afrique est une histoire d’élection ? Ce sont des états préfabriqués, des créations françaises. Comme l’Algérie par exemple !

– C’est un héritage colonial. Vous voulez faire quoi changer les frontières ?

– Pourquoi pas ? À choisir entre les peuples et les frontières, je choisis les peuples ! En tant que kabyle, je n’ai aucune place en Algérie… Vous connaissez Ferhat Mehenni (Auteur du " Siècle identitaire : La fin des Etats post-coloniaux ", paru en 2010, aux Editions Michalon, ndlr)

– Bon, arrêtez de me bourrer le crâne. D’abord vous les kabyles vous devez savoir ce que vous voulez. Quant à l’Algérie comme pour les autres pays africains le problème est la démocratisation !

– Non, l’absence de démocratie est une conséquence et non une cause ! Il n’y a pas de socle commun pour bâtir une nation dans aucun de ces pays…

– Promis, je regarderai

Les compagnons du tribun lui signifient qu’il faut partir, une photo a été prise à ce moment-là.

Contacté par Siwel, le jeune souverainiste kabyle indique qu’à l’occasion de la campagne électorale pour la présidentielle en France en 2017 est une aubaine pour la diaspora kabyle établie dans l’Hexagone et dont des centaines de milliers vont voter : « Il faut que les Franco-Kabyles osent et avec insistance parler de la Kabylie à tous ces acteurs de la politique française, du syndicaliste au président de la république, en passant par le maire »

Quant au message à faire passer à ces élus, Mulud At Ɛazdin précise qu’il faut leur « expliquer qu’intervenir dans des pays africains pour faire respecter le résultat des urnes c’est comme donner du doliprane à un patient en espérant que cela lui évite l’indispensable intervention chirurgicale, pour reprendre une expression de Dda Ferhat »

La grande majorité des kabyles sont pour l’indépendance de leur patrie, comme l’ont démontré en avril dernier les démonstrations monstres et en Kabylie et dans la diaspora à l’appel du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) et du Gouvernement provisoire kabyle en exil (Anavad).

nbb/wbw
SIWEL 032339 SEP 16

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