Intimidation des militants du MAK-Anavad : la nouvelle façon de faire totalement illégale des services de répression algériens

RÉPRESSION (SIWEL) — Les arrestations, les menaces et les intimidations à l’encontre des militants du MAK-Anavad sont désormais quotidiennes. Il ne se passe pas un jour où des militants ne nous font pas part d’un appel anonyme, d’une provocation, d’une menace, d’une tentative de marchandage ou d’un chantage par des policiers, des gendarmes ou encore des agents, déclarés ou pas, des autorités algériennes.

Pourtant, les convocations écrites envoyées par la police et la gendarmerie coloniales aux militants se font plus rare, contrairement aux semaines et mois précédents où des militants recevaient plusieurs convocations par mois.

En effet, à l’approche du dépôt du Mémorandum pour l’Autodétermination de la Kabylie à l’ONU et suite à l’appel fait par le président de l’Anavad aux militants d’envoyer à l’Agence Siwel les récits et les preuves (dont les convocations) des intimidations subies, les forces de répression coloniales semblent changer de stratégie.

A rappeler que l’ensemble des convocations reçues par les militants étaient illégales car ne contenant pas de motif mentionné.

Depuis quelques semaines, les forces de répression algériennes sont passés au harcèlement téléphonique des militants afin que ceux-ci se rendent à un commissariat/brigade sans convocation.  Quand cela ne marche pas, alors les services de répression harcèlent directement les parents des militants du MAK-Anavad ou passent au chantage.

Voici deux exemples qui ont eu lieux tout récemment :

Le militant Massnsen Aylimas, refusant de se rendre au commissariat de Ain Zaouia, le commissaire colonial a directement appelé son père, vice-président de l’APC de Ain Zaouia, pour lui mettre la pression. Ce dernier a reçu au moins 3 appels et le commissaire lui a rendu visite à deux reprises à son lieu de travail pour le sommer de demander à son fils de se rendre au commissariat. « Il faut qu’il passe au commissariat pour déclarer qu’il n’est pas militant du MAK-Anavad et publier la déclaration sur les réseaux sociaux ». Le refus de Massnsen a, bien évidemment, été catégorique : « Je suis militant du MAK, je le serai toujours et je suis fier de l’être … Vive la Kabylie libre, laïque et indépendante » a-t-il publié hier sur son mur Facebook en réponse au commissaire colonial de Ain Zaouia. Ce matin, ce dernier a rappelé le père de Massnsen : « Ou il vient au commissariat ou on viendra au domicile l’embarquer ».

Massnsen ne comptant pas se rendre au commissariat a, finalement, reçu une convocation aujourd’hui vers 17h.

Un autre cas est celui de Mohand Ouamara d’At Umalu (At Yiraten). Militant du MAK-Anavad et employé à l’APC. Il a refusé de se rendre au commissariat, sans convocation en tout cas. Il a reçu plusieurs appels le harcelant et la police coloniale lui a envoyé des agents de la mairie, dont le vice-président de l’APC, à plusieurs reprises, pour lui demander de se rendre au commissariat. Le constatant résister à cet harcèlement, ils ont menacé Mohand Ouamara de renvoi de son poste de travail au sein de l’administration algérienne.

Une fois au commissariat, Mohand Ouamara a été sommé de signer un PV où il était mentionné qu’il n’est pas militant du MAK-Anavad. Devant son refus, ils ont usé d’insultes et de pressions multiples pour le faire abdiquer. Le militant nous a expliqué également qu’ils ont exigé de lui de publier un article sur l’agence kabyle d’informations, Siwel, pour déclarer qu’il n’est plus militant pour l’indépendance de la Kabylie. Refus catégorique du militant, qui a repris de plus bel ses activités militantes, avec une détermination renouvelée.

nbb
SIWEL 021147 Mar 17

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