HUITIÈME ANNIVERSAIRE DE LA DISPARITION DU RÉALISATEUR DU PREMIER FILM EN KABYLE, ABDERRAHMAN BOUGARMOUH

KABYLIE (SIWEL) — Abderrahman Bougarmouh, né le 25 février 1936 à Ouzellaguen, commune relevant de la préfecture de Vgayet, il fut le premier réalisateur à avoir fait un court métrage en langue kabyle. Bougarmoh, qui était l’ami proche de Mouloud At Mammar, rencontré en 1957, a fait ses études, en France, à partir de 1960, à l’institut des Hautes Études Cinématographiques (IDHEC), pour apprendre le métier de réalisateur. Après sa rentrée en Algérie, en 1963, il devient cofondateur du Centre national du cinéma algérien avant qu’il soit éjecté pour ses opinions politiques par le pouvoir en place.

Il a réalisé un film à moyen métrage, en 1965, en langue kabyle, intitulé «  Comme une âme », en adoptant l’un des poèmes du grand poète Malek Haddad. Ce film, réalisé sous l’époque du dictateur anti kabyle Boumediène, fut refusé par la commission de censure sous prétexte que ce travail n’a pas était tourné en langue arabe.

Déçu, Bougarmoh retourne en France pour réadapter le même film en langue française. Là aussi, la bande du film a été confisquée et détruite. Abderrahman Bougarmouh devient ensuite l’ami des défenseurs de la langue berbère en l’occurrence Mohand Said Hanouz, Marguherite Taos Amrouche et Mohand Arab Bessaoud.

Bougarmouh décède le 03 février 2013, suite à une longue maladie. Durant sa carrière, il a pu réaliser de nombreux documentaires tels que Le Souf, réalisé en 1967, Ghardaia en 1967, Jeux universitaires maghrébins en 1968, le 8 mai 45 en 1968, Regard de la main en 1980. Des téléfilms : Les oiseaux de l’Eté, réalisé en 1978, Noir et blanc en 1980. Des films : Cri de pierre en 1987 et La Colline oubliée (Tawrirt ittwattun) en 1996, adaptation du célèbre roman de Mouloud Nat Maammar.  

Youva Amazigh
SIWEL 040020 FEV 21