Des honneurs au déshonneur : la Kabylie face aux défenseurs des causes perdues

CHRONIQUE (SIWEL) —  Yella win yečča wul-is, Yella win yeččan ul-is…

L’utilisation du mot « fascistes » pour qualifier un certain nombre de militants souverainistes kabyles, eux-mêmes victimes d’un apartheid affiché, que tout homme courageux aurait dénoncé avec énergie, nous amène à penser qu’il y a des blessures que le temps n’effacera jamais.

Comme tous les kabyles l’ont remarqué, toute une chacune et tout un chacun y a été de sa plume ou de son clavier pour dénoncer ce qui s’apparente à une forme de buzz provoqué par cette décision de la vedette internationale kabyle de mener sa barque selon ses désirs et ses convictions, sa conscience et son bon vouloir. Qu’importe !

Si, un tant soit peu, nous étions des démocrates, nous n’avons pas à nous laisser aller à des sarcasmes insignifiants à son encontre. En revanche, sa prise de position nous interpelle à plus d’un titre.

Essayons plutôt de comprendre ce qui se trame derrière cette manoeuvre machiavélique, orchestrée par qui vous savez, et tenter, si possible, de décortiquer cet « inattendu » imbroglio. Chaque femme, chaque homme, célèbre ou pas, est libre de ses choix et de sa route à suivre. Il n’en demeure pas moins que nous sommes tous en droit de nous interroger, en toute lucidité et et avec le recul nécessaire, sur ce qui pourrait paraître énigmatique, voire mystérieux !

À peine un mois depuis le dépôt officiel à l’ONU, par Mas Ferhat Mhenni, du mémorandum pour l’autodétermination de la Kabylie, certains cercles, avec un stratagème déconcertant, nous sortent du chapeau une tournée d’une vedette kabyle, chez eux. S’ils sont convaincus que c’est la meilleure manière de noyer le poisson, il faudrait qu’ils s’avisent que leur ruse ne trompera que les kabyles adeptes de l’à-plat-ventrisme, déjà acquis à leurs basses besognes.
Imaginez Imuvrini qui chanterait pour une France qui aurait assassinés 128 jeunes corses. Qu’on se le dise, les braves kabyles ont en déjà vu des vertes et des pas mûres ! Et la majorité écrasante de la jeunesse kabyle n’est pas prête à être détournée de son objectif d’indépendance.

Cette tentative de vouloir détourner l’opinion kabyle de son idéal de liberté, par le truchement d’une manigance insidieuse, n’est rien de plus qu’un feu de paille. Quel que soit le matraquage médiatique pour un événement qui n’en est pas un, puisque nous sommes appelés à revenir à la réalité du terrain, ce qui compte pour nous c’est le sauvetage de la Kabylie. Nous ne sommes pas dupes des manèges orchestrés, aussi bouillonnants soient-ils.

Je rassure « nos célébrités » que je fais partie de ceux qui ne sont ni surpris, ni atterrés, ni écœurés, ni ulcérés par leur libre choix et leur démarche aussi incompréhensibles soient-ils. C’est ce penseur anonyme kabyle qui disait : La marchandise est bonne, mais le vendeur est désagréable. Et il ajoutait : Bon en paroles, déplorable en actes !

Est-il nécessaire de rappeler que le tribunal de l’histoire demeurera, éternellement, incorruptible. Aucun d’entre nous n’a le droit de s’ériger en juge, en procureur ni en avocat général. Il est de l’intérêt de tous d’éluder des réquisitoires qui ne peuvent être que contre-productifs.
Lorsqu’un accident de circulation se produit, qu’il n’a causé que de la tôle froissée, il faut commencer par garder son calme de manière à faire un constat sans la moindre erreur. Même si le fautif ne reconnaît pas, dès lors que le constat est bien établi, son malus le rattrapera.
Nous ne faisons que constater cette forme de tête-à-queue qui nous incite à penser que quand ça vole bas c’est mieux pour atterrir.

Quelles que soient les manipulations, d’où quelles viennent, nul ne peut nous distraire ni nous divertir au point de nous faire oublier le devoir de nous concentrer sur la suite à donner à notre mémorandum d’autodétermination de la Kabylie, en vue de son indépendance. C’est le seul vrai sujet qui doit retenir notre attention, et qui doit être notre préoccupation quotidienne jusqu’à l’édification de notre République Kabyle, chère au barde Lounes Matoub.
Est-il nécessaire de gloser sur la compromission qui n’a jamais honoré son homme, et qui a fait de certains kabyles, célèbres ou pas, des écolos pollueurs ?

Le sort de de la Kabylie est entre les mains de ses enfants, et non suspendu au désir des défenseurs des causes perdues. Le message de Lwennas, de nos martyrs de 54/62, de 63/65 et plus particulièrement de ceux du printemps noir de 2001, est là pour secouer les neurones qui voudraient bien fonctionner dans le bon sens.
À moins d’être totalement indifférent à ce sang kabyle qui a coulé sans discontinuer, et tout mettre sur le dos de la fatalité.
Non, non et non ! La résignation n’est pas dans les gènes des kabyles qui sont déterminés à réduire en fumée la volonté de ceux qui ne rêvent que de notre extinction, avec la complicité active de certains des « notres ».

Nous pensions, peut-être à tort, allez savoir, que l’identité passait avant toute autre considération. Nous nous rendons compte que l’appât du gain, la vanité, la petite gloire, la mégalomanie pour quelques uns, sont la priorité des priorités, quitte à vendre son âme au diable.
Nul ne peut reprouver quelqu’un qui s’est condamné de lui-même, et qu’il le veuille ou non, ne peut se comparer à un pachyderme qui ne sent pas les coups. Nos faits et gestes relèvent de nos responsabilités.

J’entends l’écho de nos montagnes qui nous interpellent et qui nous disent : Mieux vaut la fin d’une catastrophe, qu’une catastrophe sans fin !

La Kabylie est éternelle et le demeurera. N’en déplaise aux frileux, aux détracteurs, aux bernés, aux hypnotisés et aux soumis de tout bord.

Ar tufat.

A-T
SIWEL 291128 Oct 17 UTC

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