AGADIR (SIWEL avec TAMURT ) – Hocine Azem est Président de la Ligue Amazighe des Droits Humains, une Association Membre du Congrès Mondial Amazigh depuis 2005. Dans cette interview, ce militant infatigable qui n’est autre qu’un proche cousin du chanteur Slimane Azem, est revenu sur les accusations des détracteurs du CMA et affirme que ce mouvement est une ONG et aucun gouvernement ne se mêle de ses affaires !

 

Vous venez d’être élu comme vice président du pays Kabyle au sein du CMA, quels seront les nouveaux objectifs tracés lors de ce 7ème congrès ‘

Hocine Azem : Oui ! je suis élu Vice-président du CMA pour le Pays kabyle, ma participation aux travaux du CMA était dans le cadre de la Ligue Amazighe des Droits Humains qui est membre du CMA depuis 2005. Ce pourquoi, je saisis cette opportunité pour dire aux Kabyles d’instituer des Associations en dehors des statuts de l’administration algérienne qui paralyse tout cadre associatif indépendant. l’Administration contrôle finalement tout le travail associatif dans le cadre des statuts de la Loi régissant les Associations en Algérie.

Quant aux objectifs du CMA : c’est clair, nous sommes une ONG de la défense des droits des Amazighs dans tous les domaines, c’est à dire, culturels, socio-économiques, linguistiques, identitaires, environnementaux, civils, politiques , de développement durable ainsi que dans beaucoup de droits transversaux reconnus aux peuples du Monde dans le droit international qui reste pour ainsi dire le patrimoine de l’Humanité dont nous sommes partie prenante.

Aujourd’hui, les droits des Amazighs dans tous les domaines sont interdits par les Etats du Nord de l’Afrique en raison des idéologies rétrogrades qui sévissent dans leurs institutions contre les Amazighs qui sont pourtant le peuple autochtone de cette contrée du Monde.

Pourquoi le congrès a été organisé au Maroc et pas en Libye comme prévu ?

Hocine Azem: En raison de l’insécurité qui fait rage dans les territoires amazighs de la Libye , nous sommes contraints de nous rapporter sur un autre pays de Tamazgha mais nous sommes obligés une fois de plus d’aller au Maroc pour tenir en toute souveraineté et en toute sécurité notre Congrès dans un climat de paix pour que les congressistes puissent travailler dans des bonnes conditions.

En dehors de la Diaspora et du Maroc aucun pays de tamazgha ne peut abriter en toute sécurité les travaux du Congrès cette année en raison de la situation sécuritaire peu reluisante pour toutes les régions amazighes. Donc, nous avons choisi le Maroc pour éviter le recours vers la Diaspora qui nous impose aussi des contraintes de visa pour les participants.

On reproche au CMA d’être à la solde du régime Marocain, quelle est votre réponse à cela ?

Hocine Azem : Ces allégations sont alimentées par les cercles anti-CMA, qui travaillent encagoulés pour des régimes qui nous oppriment à ciel ouvert, sans qu’ils aient au moins le courage de dénoncer la situation des Amazighs qui souffrent toujours et encore des politiques des États auxquels nos détracteurs et nos calomniateurs émargent par leurs pratiques innommables contre le CMA.

le CMA peut déranger mais, lui-même n’est pas dérangé par des commérages et des qu’en-dira-t-on de certaines langues de vipères qui ne savent faire que des procès politiques en dehors de toute éthique du combat amazigh et agissent toujours à contre sens de l’Histoire.

Le CMA avance sûrement en dérangeant par notre discours et nos actions de vérité mais, nos détracteurs sont des inquisiteurs aux accusations infondées moralement inacceptables, socialement immorales, juridiquement injustes, et c’est pourquoi nous les défions d’apporter des preuves de leurs insinuations ou autres pseudo-accusations sinon celles-ci tomberaient dans le domaine du mensonge, donc de la diffamation.

Qui finance le CMA ?

Hocine Azem : Le CMA est une ONG qui est financée par les cotisations de ses Associations-Membres, c’est la raison pour laquelle elle n’a pas vraiment beaucoup d’argent pour intensifier ses actions mais il veut rester une ONG indépendante que cela soit des Partis politiques, des États, des Lobbies et autres.

La présence de Ferhat Mehheni a suscité une vive émotion au sein des congressistes. Quel était votre réaction en le rencontrant après plusieurs années d’éloignement ?

Hocine Azem : Le CMA invite toujours à ses Congrès des personnalités et des organisations amazighes qui ne sont pas Membres, donc Mass Ferhat Mehenni est invité d’abord pour son combat historique pour notre cause et, en sa qualité de Président du Gouvernement Provisoire Kabyle (GPK) d’une part, et d’autre part, Mass Ferhat Mehenni est une personnalité du Monde amazigh qui dépasse tous les cadres organiques, ce pourquoi il a été ovationné par les présents au Congrès du CMA d’Agadir comme un Nelson Mandela de l’Afrique Blanche.

Je suis convaincu que le combat impénitent de l’ « Ancien » est compris par les autres amazighs et il ira dans le sens de la libération de son peuple.

Les Amazighs ont ovationné l’ « Ancien » pour dire aux États qui l’ont exilés qu’il est toujours le leader le plus adulé et admiré des militants de notre cause, malgré les réductions insupportables dont il fait l’objet de la part de certains cercles Étatiques, et des cercles non-Étatiques, et l’assassinat de son fils Ameziane en raison de l’engagement politique de son père afin de le dissuader d’arrêter le combat noble auquel Mass Ferhat Mehenni s’est astreint depuis sa prime jeunesse.

Propos recueillis par Lounès B.

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