HAKIM LAALAM, CHRONIQUE D’UNE VENTE CONCOMITANTE

KABYLIE (SWIEL)  — Dans sa chronique intitulée Les Pasdaran du net parue le 20 juin 2021, le chroniqueur du Soir d’Algérie Hakim Laalam a usé d’une approche sournoise pour amener son lectorat à intégrer un mensonge comme une vérité. Cela nous rappelle l’époque des ventes concomitantes où l’État algérien imposait à ses sujets l’achat de produits alimentaires de base avec une houe, une fourche ou encore un serre-joint.  Sauf que là, nous ne sommes pas preneurs… 

En vendeur chevronné, Hakim Laalam commence par susciter l’intérêt de ses lecteurs par un  « produit » de large consommation, en l’occurrence le footballeur Mahrez qui vient d’annoncer son mariage avec une certaine Taylor Ward, union bien entendu décriée par les gardiens de la morale dominante.  

Notre chroniqueur passe ensuite à Djabelkhir dont la cause ne peut que susciter le soutien des libres penseurs pour aussitôt aborder d’autres prétendus droits indiscutables. 

Mais à aucun moment, Hakim Laalam n’aborde les droits bafouées des militants indépendantistes kabyles pourchassés par dizaines par la Gestapo algérienne, tirés de leurs lits en violation des franchises domiciliaires, tabassés, torturés, sans que la pseudo presse algérienne ne s’en émeuve un seul instant. Pourquoi s’en émouvrait-elle d’ailleurs, pourquoi compatirait-elle, cette presse-là qui ne compte plus ses compromissions et dont les rotatives ne tournent que grâce à l’argent sale du pouvoir ?  

Pauvre Tahar Djaout dont le nom abrite une maison de la presse devenue maison des souteneurs et des faire-valoir de la pire dictature de ce siècle qui s’installe déjà dans la terreur, mais qui trouve grâce aux yeux de Hakim Laalam. Pauvre Tahar qui a rêvé d’une rupture qui se refuse comme l’arlésienne. Y a-t-il une âme charitable capable de rendre justice à Djaout en débaptisant cette maison de la presse qui n’en est pas une et qui ne fait que salir son nom en l’associant aux dérives totalitaires du régime ?  

Des dérives soutenues ouvertement par Laalam en plaçant sa fronde au mauvais endroit, contre la partie la plus faible du rapport de force : « cette caste dotée d’un pouvoir extraordinaire, celui de contrôler jusqu’à la pousse des racines sous terre », sic.  Laalam qui a choisi le côté obscur de la force suggère à l’aliéné qui veut bien s’y prêter que les origines d’une personne, ses valeurs, sa communauté ne revêtent aucune importance et peuvent être prostituées pour un strapontin de cireur de pompes dans le giron d’un pouvoir cruel et illégitime.   

Le fumeur de thé professionnel s’offusque pourtant de l’atteinte aux valeurs de liberté de pensée, d’expression, de la liberté d’être tout simplement, de vivre sa vie. Il sait aussi que ces libertés qu’il fait mine de défendre n’émergent pas ex nihilo, d’une génération spontanée et qu’elles doivent être enseignées, cultivées patiemment, défendues ardemment, chaque jour par des citoyens élevés dans un écosystème social traditionnellement acquis comme l’est la Kabylie depuis toujours.  

Hakim Laalam ne pêche donc pas l’ignorance, mais en toute connaissance de cause en invitant ses lecteurs à se laisser corrompre. Du coup, il met tout le monde dans la même besace et oublie que parmi eux, nombreux sont ceux qui n’achètent pas sa marchandise. Ces derniers sont les plus aptes à s’émanciper du fait de leur émergence de cet écosystème kabyle aguerri et adapté à cette fin.  

Dans sa tentative avortée d’avaliser le régime, Hakim Laalam ose une mission impossible. Celle de nous présenter son ami Djidji Tebboune sous des traits avenants avec un petit nom gentil et innocent. Sauf que derrière Djidji, se cache le grand méchant loup Abdelmadjid avec de grandes dents acérées, prêtes à déchiqueter tout ce qui bouge et à se gaver du sang des innocents militants kabyles qui croupissent par dizaines sans procès dans ses geôles.  

Que sont toutes ces arrestations de militants indépendantistes sinon l’expression abjecte du racisme arabe du régime algérien contre les Kabyles et dont Hakim Laalam nie grossièrement l’existence ? Qui veut-on abuser en voulant faire croire au bon droit de la junte algérienne de sévir contre des militants pacifistes aux mains nues qui n’ont rien demandé d’autre que le droit d’exister en tant que peuple distinct ? Un droit que la junte colonialiste algérienne reconnaît aux Sahraouis et aux Palestiniens, mais dénie à plus de dix millions de Kabyles…  

Celui qui « pousse avec eux » engage sa logique absurde plus loin. Il défend le droit de Abdelmadjid Tebboune de classer le MAK dans la rubrique « terroriste » en empruntant le traditionnel raccourci des plumitifs du journal El Moudjahid qui a fait bien des petits depuis le sinistre règne de Kamal Belkacem. Ce mercenaire qui avait juré allégeance à un certain Boukharouba qui, dans sa haine sans limites du kabyle, est allé jusqu’à la séquestration des dépouilles d’Amirouche et de Si El Haoues.  

En guise de hauts faits d’armes Djidji l’ami intime de Hakim Laalam a de qui tenir. « Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirais qui tu es », dit le vieil adage dont la morale n’a pas pris un pli. Preuve, s’il en est, que la haine systématique et systémique du kabyle s’est transmise et se transmet encore comme un héritage génétique chez les gouvernants algériens et leurs troupeaux d’ouailles gavées au foin et au fiel arabo-islamique.  

En faisant le parallèle entre le MAK ET L’ETA basque pour justifier son analyse bancale, le chroniqueur du Soir d’Algérie embarque dans train qui a déjà déraillé, faute de deux lignes parallèles parfaites. Le fumeur du Soir d’Algérie enfume ses lecteurs en oubliant de préciser que le MAK n’a tué personne en vingt ans de résistance pacifique à la tyrannie de son Djidji et de ses prédécesseurs, pourvoyeurs de la perfusion publicitaire sans laquelle son canard boiteux ne saurait survivre trois jours.  

Apprécions, s’il vous plaît, la rhétorique du procureur Hakim Laalam : « Djidji n’a pas le droit de classer le MAK dans la rubrique « terroriste » sinon, il est réduit à « l’Arabe qui veut détruire la Kabylie ». Oubliant ou feignant d’oublier que des pays comme l’Espagne, des nations civilisées -où beaucoup de ces grognards sont bien contents d’aller passer des vacances – a classé depuis belle lurette « ETA » comme organisation terroriste. »  

Pour Hakim Laalam, il n’existe aucune différence entre le MAK qui n’a commis aucun acte répréhensible depuis sa création et l’ETA auquel l’Espagne impute plus de 800 attentats. Hakim Laalam a un problème sérieux de compréhension qui lui fait prendre une victime, le MAK, pour son bourreau, l’État algérien. Le faux Président Tebboune aurait donc le droit de classer le MAK dans la rubrique « Terroriste », juste parce qu’il est indépendantiste, combien même nul ne peut trouver le moindre acte de violence à lui imputer. Hakim Laalam crève à lui tout seul le plafond de l’absurde et doit faire sursauter Kafka dans sa tombe.  

De qui Hakilm Laalam tient-il son droit d’affubler de terroriste « les grognards » que nous sommes si ce n’est de celui du commis du plus fort ? Combien même le régime algérien prouve son racisme arabo-islamique quotidiennement contre la Kabylie, Hakim Laalam n’y voit que la violence légitime d’un État pourtant usurpé et criminel qu’il n’hésite pas à dédouaner. L’on se demande comment ce chroniqueur continue à vanter plus haut que ce que la nature autorise ?  

Quel exemple donne Hakim Laalam à ses lecteurs en les enfumant ainsi sans vergogne ? Comment se sent-il en proposant à ses lecteurs des arguments fallacieux en imputant au MAK un terrorisme imaginaire tout en sachant que la voie pacifique qui fait l’essentiel de l’édifice doctrinal de cette organisation kabyle ne souffre d’aucune équivoque sauf chez les affabulateurs du camp de Tebboune et de ses disciples dont Hakim Laalam justifie impudemment les travers ?  

Dans les « nations civilisées » comme l’écrit Hakim Laalam, assertion qui lui fait reconnaître implicitement que son pays ne l’est pas, ce que nous lui concédons volontiers, le papier de sa chronique juste bon à emballer de la sardine n’existerait même pas.  

Quant aux légions terroristes kabyles qui empêchent la bande à Tebboune de dormir, elles continueront à lui tirer des hymnes à la liberté dans la tête, de la saigner avec les derbys magnifiques de la JSK, de lui ravir les meilleurs taux de réussite au Bac, au BEM et à la 6e, d’adresser leurs plaintes légitimes aux nations unies, d’attirer la sympathie de nombreux gouvernements et peuples civilisés à travers le monde, qui ont éventé les mensonges éhontés des vrais terroristes auxquels Laalam fait allégeance pour un tour de rotative de plus et une miche de pain noir.  

En attendant l’indépendance prochaine de la Kabylie qui ne manquera pas d’inspirer les autres peuples amazighs, continuez à fumer votre thé frelaté, ya Laalam, en échafaudant des parallèles sans fondement sous la dictée de Djidji.  

Vous n’êtes pas au bout de votre cauchemar.  

 

Moh@slimane 
SIWEL 260908 JUI 21