CONTRIBUTION (SIWEL) — Faisons une petite synthèse des événements qu’a connue la Kabylie ces derniers temps sur le plan politique et analysons l’évolution de ces mêmes événements pour pouvoir comprendre ce qui se passe réellement sur le terrain.

Le contexte actuel dans lequel se trouve le régime algérien sonne le glas d’une fin de cycle qui a tant duré, coïncidant ainsi avec l’épuisement de la manne pétrolière et l’accumulation de toutes formes de pressions sociales signant la phase finale d’une entité créée de toutes pièces : l’Algérie. Ceci concerne le cadre algérien qui bouillonnait depuis la décolonisation et la sous-traitance de la gouvernance par l’ancienne puissance coloniale actée par un coup d’état des malgaches ( groupe d’Oujda ).

 

Ce qui nous intéresse surtout est notre Kabylie et comment elle a traversé cette période allant de 1962 à nous jours ?

En effet , le pays kabyle n’a pas attendu une éternité pour être agressé par l’Etat algérien et les événements de 1963 sont plus que significatifs d’une haine anti-kabyle dépassant le cadre humain où la Kabylie a été touchée dans son fond par l’extermination du peu d’hommes qui lui restait après une guerre atroce où elle s’est investit corps et âme par l’ensemble de sa population tandis que dans le reste de ce territoire appelé « Algérie » on disait « wac bihum zwawa mɛa legwer ? », (qu’ont-ils donc ces kabyles avec les français ?), à l’exception du pays chaoui et de la région autonome d’Alger.

La Kabylie s’est contentée de résister en silence, de panser ses blessures le temps de construire un rapport de force qui serait plus en sa faveur; la stratégie des activistes de l’époque était de passer par le volet culturel pour maintenir la cadence et sensibiliser le peuple doucement en clandestinité dans l’espérance de voir mieux . Il a fallu tout ce temps de luttes répétées même si on se trompait de stratégies adoptées à mon sens , pour sensibiliser et conscientiser le peuple kabyle d’avantage.

Quelques événements importants ont pu accélérer le processus de la construction de cette conscience nationale kabyle, même si les acteurs de l’époque n’ont pas saisi l’opportunité pour toucher au fond du problème qu’est sans équivoque la nécessité de munir la Kabylie de son propre Etat, la seule garantie pour protéger ses intérêts et ceux de son peuple. Jusque là, malgré tous les sacrifices des militants kabyles, on n’avait pas encore vu le peuple kabyle se faire tirer dessus par l’état algérien qui est sensé le protéger et lui garantir un droit humain fondamental à savoir être en sécurité et vivre librement sur sa terre.

En 2001 c’était l’agression de trop et la Kabylie devait prendre un autre tournant en pensant tout d’abord au comment protéger ses enfants et quelle sera la meilleure stratégie pour réaliser ce minimum vital? L’état algérien en vrai état colonial n’est pas à définir mais cette fois-ci c’est l’existence même d’un peuple qui est remise en cause , pour le reste, ceux vivant sur ce territoire appelé " Algérie ", ils n’ont même pas bougé le petit doigt pour apporter leur soutien à leurs "compatriotes ", là aussi un autre mensonge est démasqué à savoir la " nation algérienne " et cela a prouvé encore une fois que cette nation n’existe pas mais elle est juste maintenue au détriment d’une Kabylie toujours généreuse au point d’accepter sa dissolution dans un moule arabo-islamique ( conséquences de la guerre 54/62 avec le summum de la folie de certains kabyles complètement bernés dans l’algerianisme anti-kabyle sans se rendre compte ).

La jeunesse kabyle en a décidé autrement. Elle a cassé le tabou du mythe algerianiste pour se poser les bonnes questions sur l’existence ou la disparition de la Kabylie, comment sortir des griffe du loup une bonne fois pour toute ? L’idée d’avoir un état kabyle est posée politiquement sans détour, même si au début on ne parlait que de l’autonomie, c’était un choc à l’époque mais le tabou est cassé et l’idée commence à gagner les esprits libres kabyles.

Bien évidemment, les serviteurs volontaires du colonialisme algérien existent et sont là pour barrer la route à ce projet d’émancipation de notre Kabylie et notre peuple mais comme disait le dicton kabyle " win i teddun ɣef tidet yessawaḍ".

Maintenant si on revient sur l’évolution de la situation politique en Kabylie, d’au moins avec l’avancée des idées du MAK, on pourrait qualifier ceci d’une bouffée d’oxygène sur le plan idéologique et surtout cette prise de conscience extraordinaire constatée au fur et à mesure que le temps passe.

Ce constat pourrait être confirmé d’une part par le malaise au sein de l’Etat algérien qui a compris que ce projet menace sérieusement son existence et la pérennité de ses intérêts sauvegardés jusque là par une caste de serviteurs volontaires au sein de la population.

Dans le contexte de fin de cycle qu’il connaît en ce moment, avec l’épuisement des ressources avec lesquelles il a l’habitude d’acheter la paix sociale sur le territoire qu’il occupe, la peur a vraiment changé de camp en s’installant confortablement dans les bureaux de toutes les institutions d’appui de cet Etat voyou et criminel.

D’autre part , la stratégie de non violence adopté par la MAK le dérange profondément , puisqu’il ne sait gérer que les situations de violence créées bien évidemment par lui-même ; le travail accompli par les militants du MAK depuis des années pour sensibiliser et conscientiser le peuple kabyle , malgré la répression qui s’abat au quotidien sur eux , a vu ses fruits mûrir petit à petit et la démonstration de force d’Avril 2016 en est la preuve que la KABYLIE a de gros potentiel humain pouvant faire plier l’Etat algérien avec tous ces machines destructrices ( école , corps de l’état répressif, serviteurs volontaires…).

L’espoir nous est permis cette fois-ci pour persévérer d’avantage dans ce travail du terrain et de profondeur auprès du peuple kabyle pour l’impliquer dans ce projet de construction de son rêve tant attendu qu’est la LIBÉRATION DE SON PAYS, LA KABYLIE.

Lwennas Ajennad

SIWEL 161632 MAI 16

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