PARIS (SIWEL) —Un député français qui avait rédigé un rapport explosif sur les relations entre la France et l’Afrique a été sommé de rectifier son rapport. Ses conclusions confortent largement les thèses avancées par Ferhat Mehenni, le leader de la lutte indépendantiste kabyle, dans son dernier livre « Afrique : le casse-tête français, ou la France va-t-elle perdre l’Afrique ? ».

Le rapport explique en effet « Qu’en Afrique, la France y impose ses vues au son du canon » et qu’il devient une « évidence d’observer que le ministre de l’Afrique s’appelle désormais Jean-Yves Le Drian, chargé de la Défense ».

En d’autres termes, faute d’une politique éclairée en Afrique, la France confie la gestion politique de celle-ci au ministre de la défense et c’est le militaire français qui gère le politique africain, pendant que les pays constituant l’Afrique francophone sont les moins développés au monde.

C’est précisément ce que disait Ferhat Mehenni dans son livre « Afrique : le casse-tête français… »

 

Le rapport incriminé par Elisabeth Guigou, et rectifié depuis sa première parution, affirme qu’il « Il faut réinventer une politique africaine : les actions militaires sont privilégiées au mépris d’une vraie politique de développement ».

Le rapport évoque également le statut « illégitime » de certains dictateurs africains, tel que le président camerounais, Paul Biya qui est au pouvoir depuis 33 ans grâce, notamment au soutien actif de la France.

Et si le rédacteur de ce rapport accablant, le député Philippe Baumel, n’évoque pas expressément le sentiment anti-français qui se fait de plus en plus net un peu partout en Afrique, il souligne néanmoins la meilleure réputation des anciennes colonies africaines « non francophones »… Il a entre autre dressé l’impressionnante liste des coups d’état et des guerres qui ont secoué toutes les anciennes colonies françaises, bien qu’il ait néanmoins omis de mentionner le rôle très important de la France dans certaines guerres au sein de quelques anciennes colonies anglaises, tel que le Nigéria par exemple.

Mais, toujours est-il que le député Baumel met en évidence l’étrange paradoxe français qui d’une part «affiche son souhait de redéfinir ses relations avec l’Afrique, notamment sa volonté de réduire sa présence militaire » alors que dans les faits sa politique africaine se traduit « par un engagement croissant dans les crises qui secouent le continent africain » sans pour autant que ces opérations n’aboutissent à « rétablir des conditions de stabilité durable » dit-il…et pour cause !

Et alors que « la France consacre des moyens budgétaires croissants au titre de ses opérations militaires et de sa participation aux opérations de maintien de la paix de l’ONU », « son effort en faveur de l’aide au développement régresse », estime le député Baumel dans son rapport qui a été « revu et corrigé  »depuis.

Au vu de l’indice de développement humain des anciennes colonies françaises, qualifié de « catastrophique », le journal Mondafrique qui rapporte le « coup de ciseaux » exigé par présidente de la commission des Affaires Etrangères, Mme Elisabeth Gigou, conclut ce rapport accablant en posant une question : la question finale qui brûle les lèvres à la lecture du rapport: Mais où passe l’argent?

La version originale du rapport sur les relations France-Afrique, terminé le 15 avril 2015, a été depuis remaniée « sur demande » et n’existe plus que sous sa forme revue et corrigée sur ordre de Mme Elisabeth Gigou.

Source : Mondafrique

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SIWEL 131232 MAI 15

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