PARIS (SIWEL) — Le président du Gouvernement provisoire kabyle Ferhat Mehenni a affirmé jeudi 12 janvier à l’Assemblée nationale française que « ce qui oppose aujourd’hui le pouvoir algérien à la Kabylie est bien plus lourd que le malentendu qui a pu exister de 1857 à 1962 entre la Kabylie et la France ».

 

Ferhat Mehenni à l'Assemblée nationale française : « Nous devons lever les malentendus de l'Histoire »
S’exprimant dans une allocution lors d’une rencontre tenue à l’Assemblée nationale française, autour du thème « la Kabylie à travers l’histoire » , M. Mehenni a retracé la genèse du conflit qui oppose la Kabylie au régime algérien depuis l’accession de l’Algérie à son indépendance en 1962 ainsi que les relations entre la Région et la France.

« Les relations entre la France et la Kabylie ont été marquées par un malentendu qu’il est enfin temps de dépasser. Cet instant que nous sommes en train de vivre et qui met la Kabylie à l’honneur en ces prestigieux lieux est un premier pas dans la bonne direction », a-t-il dit remerciant entre-autres organisateurs l’Ancien ministre français et actuel député-maire du Raincy, M. Eric Raoult.

Pour M. Mehenni, « ce malentendu n’a jamais été traité pour des raisons géopolitiques. La Kabylie n’ayant pas récupéré sa souveraineté à l’indépendance de l’Algérie, en 1962, par formalisme bureaucratique et protocolaire, son dossier a été transféré à l’Etat algérien qui en use et abuse pour éviter de refermer les plaies du passé qui compromettent la construction d’un avenir de solidarité entre nos deux peuples. »

Il est temps, a estimé le président du Gouvernement provisoire kabyle (GPK), que « la Kabylie reprenne ses droits et ses attributs pour apporter à l’Afrique du Nord et au Bassin Méditerranéen sa contribution à la paix et la prospérité économique régionale, même de manière tout à fait modeste ».

Selon lui, « l’émergence d’une Kabylie de laïcité et de liberté ne peut que renforcer la communauté internationale éprise de paix et de stabilité ». Pour cela, dit-il, « il serait bon que cette même communauté internationale, à commencer par la France, reconnaisse à la Kabylie le droit à son autodétermination » car, a-t-il ajouté « le pouvoir algérien a perdu toute légitimité sur la Kabylie qu’il réprime, agresse, occupe, colonise, ravage et traite en ennemie depuis 1962 », rappelant les politiques visant à dépersonnaliser la Kabylie « victime d’un sabotage économique depuis 1980 ».

Cette situation s’est aggravée depuis l’arrivée d’Abdelaziz Bouteflika au pouvoir a souligné Ferhat mehenni précisant qu’« une poignée de terroristes sert de prétexte pour un déploiement militaire sans précédent en Kabylie qui instaure davantage l’insécurité ». Une insécurité dit-il qui ne se limite plus à un phénomène conjoncturel mais qui est devenue « une politique criminelle délibérément décidée par les plus hauts dignitaires du régime algérien visant à ramener par la peur les Kabyles dans le giron officiel ».

Il a abordé l’empêchement de la marche du MAK à l’occasion de Yennyer soulignant que « le pouvoir cherche une confrontation violente avec la Kabylie pour resserrer les rangs autour de lui à travers la haine anti-kabyle qu’il nourrit et entretient depuis toujours à travers l’Algérie. »

uz/bbi
SIWEL 121555 JAN 11

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