Femme kabyle, lève-toi. Chronique d’Ukkim

CHRONIQUE (SIWEL) — Le mouvement indépendantiste kabyle te donne ta place pleine et entière. Ce n’est certainement pas en te recroquevillant, en te repliant sur toi-même que ton sort va s’améliorer de lui-même.
Notre engagement pour l’indépendance de la Kabylie doit être aussi le tien, car ce n’est que dans une Kabylie souveraine que tu t’épanouiras, que tu seras libre et que ta parole pèsera autant que celle de l’homme.

Tes complaintes ne te suffiront pas à te débarrasser de la chape de plomb qui tourbillonne au-dessus de ta tête, et qui te maintient dans une condition de vie des plus déplorables.

Les raisons qui ont fait de toi un simple objet de félicité et de reproduction doivent être cernées et définitivement bannies. Le mal qui te ronge nous ronge aussi, nous les hommes.
Tu connais, nous connaissons ce mal, qu’ensemble nous devons attaquer à la racine. Ta participation et ton dévouement au démantèlement de celui-ci est un impératif absolu.

Le pouvoir de l’occupant arabo-obscurantiste a fait de toi une mineure à vie ; tu es devenue une recluse qui souffre en silence et qui n’ose pas tirer la sonnette d’alarme pour dire : STOP, ça suffit !

Certaines de tes compatriotes, hélas, peu nombreuses, à l’image de RACHIDA, KAMIRA, SAMIA, toutes les NADIA et quelques autres, ont compris que leur liberté est entre leurs mains et non entre celles des hommes. Ces braves femmes kabyles, qui sont un exemple à méditer, qui sont beaucoup plus courageuses que des milliers d’hommes kabyles, qui se couvrent de honte et d’indignité, doivent t’inspirer et te guider dans tes réflexions et tes choix à venir. N’hésite surtout pas à te mettre dans le sillage de ces lionnes qui t’appellent à les rejoindre pour qu’ensemble vous construirez, au même titre que les hommes, la Kabylie de demain, cette Kabylie qui te permettra de t’épanouir, de t’émanciper et de te prendre pleinement en charge sans être à la merci de quiconque.

Ton implication dans notre combat ne fera que te grandir, te faire avancer et te sortir de l’obscurité pour retrouver la lumière à laquelle tu as droit.

Nous savons tous et toutes, comme tu le sais toi-même, que tes douloureuses souffrances, dues à l’immobilisme théocratique, ne peuvent s’estomper que par ta motivation et ta détermination.

Ne sois pas sectatrice de la doctrine du fatalisme qui risque de t’enfoncer davantage dans des abîmes indescriptibles. Sois, au contraire, la participante vigilante et active aux côtés de celles qui vont de l’avant et qui ont très bien compris que rien ne se donne, mais tout s’arrache. Tu as de l’imagination, des idées et de l’intelligence ; il n’appartient qu’à toi de les mettre en valeur, de les faire avancer et de les développer pour ton bien et celui de la société kabyle.

Tu as même les capacités de déplacer des montagnes, d’abattre l’ordre établi et d’en finir avec les ténèbres qui t’envahissent.

Ton sort est entre tes mains ; n’écoute plus ces balivernes malsaines qui te font croire que c’est le destin ou une quelconque force divine qui ont décidé de ta vie, de ton bien-être et/ou de de ta situation et de ta condition peu enviables.

Si tu rejoins tes sœurs de combat, tu peux être sûre que tu vas écrire les meilleures pages de l’histoire de ton pays kabyle, que tu seras, toi aussi, ce phare qui éclairera notre future République Kabyle.

Aussi, ta responsabilité n’est pas des moindres, la Kabylie indépendante te sera non seulement reconnaissante, mais elle t’élèvera et te couvrira de tous les honneurs !

Souviens-toi, enfin, de ce magistral dicton, de nos aïeux, qui disait : VEDD AD TTWALIḌ, ṚUḤ AD D TAWIḌ, QIM TEΓLIḌ. (Lève-toi pour voir, va pour chercher, reste immobile tu tombes).

Je ne peux conclure cette chronique sans rendre un hommage vibrant et appuyé à la femme kabyle, laquelle de tout temps a su sauvegarder notre langue, a su sécuriser notre patrimoine et a, surtout, été la garante et la protectrice de nos valeurs ancestrales, entre autres la solidarité légendaire kabyle.

Alors, femme kabyle d’aujourd’hui, jeune ou âgée, sois solidaire de celles qui luttent avec audace, bravoure, cœur, courage, intrépidité, témérité, vaillance, énergie, caractère, fermeté et volonté, pour se sortir et te sortir de ce traquenard moyenâgeux qui a fait de toi une esclave paralysée, une automate à la merci d’une domination machiste insoutenable.

Libère ta Kabylie si tu veux te libérer !
Tanemmirt, ar tufat.

Ukkim
SIWEL 201448 NOV 17 UTC

 

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