VGAYET-Bejaïa (SIWEL) — La Kabylie de 2011 ne ressemble plus à celle d’il y a dix ans. Le phénomène d’islamisation avance à grands pas dans les villes et villages.

 

Enquête : l'islamisation de la Kabylie atteint un stade avancé
Un simple tour dans les deux grandes capitales de la Kabylie, Tizi-Ouzou et Vgayet, suffit pour constater ce bouleversement. Le port du Hadjab par les femmes et les jeunes filles devient ordinaire. Près de la moitié des ces femmes rencontrées au centre-ville de Vgayet sont voilées. Chez les hommes, les tenues afghanes se font aussi remarquer. Un phénomène jusque-là étranger à la région durant les années d’avant le printemps noir 2001.

La Kabylie était jadis connue pour son opposition franche aux islamistes durant la décennie du terrorisme. Relativement laïcs, et majoritairement musulmans non-pratiquants, les Kabyles connaissent ces dernières années un retour à la pratique religieuse explique un avocat exerçant dans la ville de Béjaia. « C’est le sentiment de découragement de la société. Les repères froissés, la crise sociale, l’influence des chaines arabes et algériennes en l’absence de prise en charge de la société », a-t-il dit.

Une version confortée par les affirmations d’un étudiant militant du MAK, le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie, crée en 2001 par Ferhat Mehenni aujourd’hui président du Gouvernement provisoire kabyle en exil à Paris. « Le pouvoir algérien à l’idéologie arabo-islamiste met tous les moyens pour normaliser la Kabylie. Il envoie même des terroristes repentis exercer en qualité d’imams dans nos villages. La télévision d’Etat en tamazight (langue des Kabyles) participe grandement à cette entreprise d’islamisation », affirme notre interlocuteur.

Il rappelle avec une touche de fierté que « seul le MAK » s’oppose à l’arabisation et à l’islamisation de la région. « Nous étions les seuls à nous mobiliser pour soutenir les déjeuneurs d’Ighzer Amoqran et de Ain El Hammam durant le mois de ramadan dernier. Si ce n’était le MAK, les victimes seraient déjà en prison », rappelle-t-il avant de s’attaquer aux deux partis politiques présents dans la région le FFS et le RCD qui, selon lui, « participent avec leur passivité à cette entreprise criminelle orchestrée par Alger ».

« Au lieu de sauver la Kabylie et assumer leur caractère kabyle et laïc, ils nous tournent le dos et se tournent vers l’Algérie », ajoute-t-il. Pour lui, « seul un Etat régional kabyle peut protéger la Kabylie de l’arabo-islamisme ».

ysn
SIWEL 051440 AVR 11

Laisser un commentaire