TAQERVUST (SIWEL) — Aujourd’hui, le président du MAK s’est réuni avec les représentants du Conseil régional de Tuvirett-Burǧ Bu Arreriǧ afin de mettre au point les derniers préparatifs pour le vote du vendredi prochain à Taqervuzt pour l’élection du drapeau kabyle. Au cours de cette réunion, bon nombre d’événements de l’actualité ont été passé en revue. En voici, ci-après, les grandes lignes.

 

Après avoir rendu hommage aux militants et militantes qui ont organisé avec brio les deux cessions de Tifrit et de Maraghna, le président du MAK a insisté sur le caractère éminemment démocratie, et unique en son genre, de l’opération de vote pour le drapeau kabyle, incarnant à la foi la prise de conscience du peuple kabyle quant à son droit , voire, son devoir de se constituer en Etat et l’attachement du peuple kabyle à la concertation populaire pour toute décision engageant la communauté toute entière. Le président du MAK a déclaré que son mouvement dédiait cette session de vote à la mémoire de Matoub Lounès, Slimane Amirate, démocrate kabyle, Salah Boukrif, ancien détenu de 1980, et Amir Aissa, martyr du printemps noir.

Ensuite, il est revenu sur les principaux événements de l’actualité touchant aux intérêts de la Kabylie.

En voici l’essentiel :

1 – Le refus opposé par l’Etat algérien à l’association Taghzout et à la Fondation Matoub Lounès pour la tenue d’un hommage à la mémoire du rebelle assassiné confirme, si besoin est, le caractère fondamentalement raciste et anti kabyle du pouvoir algérien … « allez faire votre hommage à Tizi-Ouzou ! » ont rétorqué des responsables de la wilaya d’Alger aux organisateurs ! Ce qui signifie que les organisateurs auront beau crier sur tous les toits que « Matoub était d’abord algérien avant d’être kabyles », ce qui, soit dit au passage, est totalement faux, « Matoub n’est pas algérien, il est kabyle » ! Telle est la signification de cet acte qui incarne l’apartheid algérien envers le peuple kabyle. La réponse de l’Etat algérien est en réalité logique et cohérente. Elle est en tout point conforme à sa politique d’éradication de tout ce qui est kabyle. En effet, en vertu de quoi l’Etat algérien se mettrait à autoriser des hommages à un symbole kabyle qu’il a lui-même pris le soin d’éliminer en le faisant assassiner ? Ce refus humiliant est une offense supplémentaire à la mémoire de Matoub Lounès qui n’a jamais plié genou face au pouvoir algérien, ni encore moins quémandé le droit d’être lui-même, c’est-à-dire kabyle, amazigh. Il ne peut y avoir d’hommage à l’éternel rebelle, Matoub Lounès, qu’en Kabylie et par le peuple kabyle. Seule la Kabylie Libre peut donner toute sa valeur à une icône nationale kabyle telle que Matoub Lounès. Il serait temps que certains kabyles en prennent définitivement conscience.

2 – La Kabylie subit une nouvelle campagne d’arabisation de son environnement. En plus de l’école, des médias, et de la salafisation forcée des mosquées de Kabylie par l’importation d’imams issus de la réconciliation de l’Etat algérien avec les terroristes, la Kabylie est confrontée à une nouvelle vague de colonisation de peuplement qui tend à rendre les kabyles minoritaires sur leur propre territoire. Depuis toujours, chaque Wali ramène avec lui une population à implanter en Kabylie à la place des autochtones. Cette politique se poursuit au vu et au su des « élus » qui brillent par leur silence, et donc par leur complicité, parce qu’ils ont peur d’être taxés de kabyles, alors même que c’est parce qu’ils sont kabyles qu’ils ont été élus ! Cette situation paradoxale met ces élus qui se revendiquent de l’algérianisme face à leur propre piège. En effet, dans la mesure où ces kabyles se disent avant tout algériens, et que l’Algérie est une et indivisible, ils n’ont pas le droit de demander à ce que les logements sociaux soient attribués aux locaux, c’est-à-dire au kabyles, et non pas à d’autres « algériens » venus d’ailleurs…

Encore une fois, il apparaît évident que la seule possibilité de prémunir la Kabylie et son peuple de toute forme de colonisation et de dépersonnalisation c’est d’instaure un Etat kabyle.

3- La conférence nationale dite sur « les libertés et la transition démocratique », a débouché sur une plate-forme qui est tout sauf démocratique. D’ailleurs, elle ne diffère en rien avec le projet de constitution proposé par le régime algérien: D’abord l’une est élaborée en concertation avec le grand chef terroriste Madani Merzak, tandis que l’autre est élaborée avec les coupeurs de tête Ali Djeddi et Boukhemkhem, entre autre.
Ensuite, à les comparer, on remarquera qu’il n’y a aucune divergence de fond entre le régime et cette soit disant opposition. La lutte entre eux n’est pas d’ordre idéologique, ils ne se chamaillent que sur la prise du pouvoir et sur rien d’autre. Et pour ce faire, chacun d’eux essaye de gagner à ses côtés les terroristes du FIS, le pouvoir comme l’opposition dite démocratique qui va jusqu’à aller chercher son algérianité auprès des islamo-terroristes du FIS. Le sang des 200 000 victimes du terrorisme islamiste est sacrifié par les deux parties sur l’autel des luttes de pouvoir. La Kabylie ne saurait se reconnaître, ni dans l’une, ni dans l’autre puisque les deux parties sont deux faces d’une même monnaie : l’Algérie arabo-islamique. La Kabylie a tout à perdre avec l’une comme avec l’autre !

L’impunité, la non reconnaissance de la liberté de conscience et de la séparation entre le religieux et le politique, l’inégalité entre l’homme et la femme, la non reconnaissance de la diversité des peuples qui composent cette Algérie crée par un décret français, la persistance de l’Algérie une et indivisible sur le modèle jacobin de l’Etat français, la pérennité de l’Algérie arabo-islamique en référence à la déclaration de novembre …. Tels sont les dénominateurs communs entre le régime et ses « opposants ». Cela signifie tout simplement qu’ils sont dans la même logique et que dans le fond, rien ne les sépare, au contraire tout les unit. Il n’y a que l’exercice du pouvoir qui les divise.

La Kabylie doit impérativement œuvrer à sa propre émancipation car on ne peut pas réconcilier l’eau et le feu. Toute perspective dans le cadre algérien renvoie à noyer et à diluer, chaque jour un peu plus, la Kabylie dans un ensemble arabo-islamique sans partage comme le prouvent les alliances contre nature des partis dit kabyles avec le terrorisme islamiste ainsi que les démonstrations de leur algérianité à travers leurs parfaite allocution en arabe classique à la conférence dite des « libertés et de la transition démocratique ».

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