TIZI-OUZOU (SIWEL) — Aujourd’hui, dans un communiqué rendu public sur son site, l’Observatoire des Droits de l’Homme de Tizi Wezzu a interpellé le wali de Tizi-Ouzou afin de « garantir la protection des citoyens » qui prendront part au rassemblement des citoyens kabyles appelant à un « déjeuner public demain, 3 août 2013, au carrefour Matoub Lounes pour dénoncer la chasse aux non-jeûneurs » et « l’intrusion des services de sécurité algériens dans la vie privée des citoyens. Le Wali avait déjà déclaré qu’il n’y aura pas de répression et avait même prédit qu’il n’y aurait pas de confrontation avec les salafistes. L’ODH de Tizi-Ouzou a néanmoins tenu à lui rappeler que la sécurité des citoyens relevait de ses prérogatives et qu’il devait par conséquent la garantir. Les organisateurs, eux se disent « confiants » et affirment compter sur une participation large et « avertie ».
L’Observatoire affirme dans son communiqué que « L’annonce de cette action a déjà suscité une campagne de dénigrement », et que « certains extrémistes appellent, sur les réseaux sociaux à faire usage de violence pour empêcher cette manifestation » précise encore l’ODH de Tizi-Ouzou. De leur côté, forts de l’enthousiasme manifesté par bon nombre de citoyens et par les multiples soutiens apportés à cet acte de résistance citoyenne en Kabylie, les initiateurs se disent « confiants » et affirment compter sur une participation large et « avertie ».
Contacté par Siwel, Mohand Boukla, un des initiateurs, a déclaré qu’il n’était « pas question de se laisser intimider ». Il a par ailleurs précisé que « Face à un tel acte de bravoure et de responsabilité citoyenne, les menaces islamistes proférées sur le net ne sont que des campagnes d’intoxications destinées à démobiliser les citoyens » avant de réaffirmer que « rien ni personne ne les fera renoncer à sauver la Kabylie de l’islamisme». «Nous sommes décidés à lutter contre l’inquisition d’Etat en Kabylie » déclare-t-il encore.
« Et puis, honnêtement, nous avons déjà gagné ! » rajoute Mohand Boukla, avant de préciser que l’annonce de cette action avait « obligé le ministre de la religion et le wali a s’exprimer publiquement sur la question de la persécution des non-jeûneurs. Le ministre de la religion a publiquement rejette la responsabilité des arrestations sur les gendarmes ; et le Wali, quant à lui, il a carrément nié toute interpellation de non-jeûneurs avant de revenir à la charge en garantissant qu’il n’y aura pas de répression et, mieux encore qu’il n’y aura probablement pas de riposte salafiste ».
« Par 3 fois, le régime algérien a éprouvé le besoin de se justifier et de montrer patte blanche. Dans un pays dominé par une intense politique de salafisation, les interventions publiques des officiels visant à se disculper et à rejeter la faute sur les seuls services de sécurités est une victoire en soi», « Alors rendez-vous demain à 11h au carrefour Matoub Lounes » conclue notre interlocuteur.
zp,
SIWEL 021955 AOUT 13