DIASPORA (SIWEL) — Vendredi 16 octobre 2015, l’écrivain franco-kabyle Zadig Hamroune était l’invité d’une émission sur France inter pour parler son premier roman, Le pain de l’éxil.

Ce premier roman de Zadig est un voyage dans le temps, dans les rémanences de son enfance où il avait pris l’habitude quotidienne de se réfugier au creux du lit de sa mère qui lui racontait son histoire: l’histoire de sa tribu gravé à même la peau. Pour le jeune franco-kabyle, le kabyle, cette langue qui dit la terre et le sang permet un voyage à rebours au pays de l’enfance dans la Méditerranée.

Zadig Hamroune est né de parents Kabyles le 3 décembre 1967 à Caen. Passionné de danse, de chant lyrique, de théâtre, mais plus particulièrement de poésie, il enseigne actuellement l’anglais en Seine Saint Denis. Le pain de l’exil est son premier roman, un deuxième est en préparation

 

Les parents de Zadig sont contraints de quitter la terre natale, la Kabylie. De la guerre d’Indépendance, des massacres de Sétif et de Guelma, les souvenirs restent intacts. « Le Pain de l’exil » auquel a été nourri l’auteur et qu’il pétrit à sa manière pour conserver intacts les traditions et la mémoire des siens et tous leurs mots tus. Le kabyle est l’homme libre, l’éternel nomade Jugurtha dont le visage porte l’empreinte d’autres doigts que ceux du conte, ceux de la terre dont il était pétri.

Né en 1967 du côté de Caen, dans une famille kabyle exilée et recomposée, dont la mère, déjà plusieurs fois mariée et veuve, et le père, venu s´exiler seul, Zadig Hamroune aurait pu, comme tant d´enfants de la deuxième génération de kabyles de l’immigration, s’intégrer et tourner le dos au passé de ses parents. Mais son extrême sensibilité, son rapport profonde à la langue, à la littérature, son attachement à sa mère, encore porteuse de tant de souvenirs, d´autant plus précieux qu´elle est analphabète et que seule la parole peut transmettre la culture, le persuadent de devenir le témoin d´un monde qu´il n´a pas connu directement, mais qui vit encore intensément en lui." RENÉ DE CECCATTY

"La langue de mes parents est intacte, le kabyle des exilés est figé. Cette langue est la nuit où tout se trame. Et ce monde que j´ai entrevu est sorti comme si le Génie de la lampe m´ettait apparu, du sac à main de ma mère." ZADIG HAMROUNE

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SIWEL 091529 DEC 15

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