DIASPORA (SIWEL) — Oui pour la DÉCOLONISATION de la Palestine, oui pour L’AUTODÉTERMINATION du peuple palestinien. Ils ne cessent de mettre en avant les droits humains, les principes universels et les conventions internationales etc. Jusque là, tout va bien, cela reste une démarche tout à fait irréprochable, puisque c‘est un idéal commun que poursuivent toutes les nations et tous les peuples du monde, et à titre personnel je ne peux qu’y adhérer, mais… là où ça se corse, c’est quand c’est employé à géométrie variable, quand ils restreignent la portée de ces arguments qui, à leur yeux, ne sont pas valables partout et en tout lieu.

 


J’entends et lis ici et là, CERTAINS qui, dans la perspective de convaincre de la justesse de leur cause, de la validité de leur propos et pour emporter l’adhésion de l’interlocuteur, donnent à leur propos une dimension argumentative en ayant constamment recours à des arguments d’autorité, mettant en exergue les instruments internationaux qui fondent l’ossature de la justice internationale et des normes universellement proclamées et admises, ce leitmotiv s’exprime avec plus d’amplitude ces derniers temps concernant le conflit central au Proche-Orient : Oui pour la DÉCOLONISATION de la Palestine, oui pour AUTODÉTERMINATION du peuple palestinien. Ils ne cessent de mettre en avant les droits humains, les principes universels et les conventions internationales etc.

Jusque là, tout va bien, cela reste une démarche tout à fait irréprochable, puisque c‘est un idéal commun que poursuivent toutes les nations et tous les peuples du monde, et à titre personnel je ne peux qu’y adhérer, mais… là où ça se corse, c’est quand c’est employé à géométrie variable, quand ils restreignent la portée de ces arguments qui, à leur yeux, ne sont pas valables partout et en tout lieu.

A titre d’exemple, je peux citer l’autodétermination du peuple sahraoui au Sahara Occidental (Terminologie onusienne) dans le RIF, en Kabylie, dans les Aurès, l’Azawad, bientôt dans le Moyen Atlas etc… Un principe universel demeure un principe universel, qui doit, ce faisant, bénéficier à tous les peuples de la planète…Pour les autres espèces, comme les extra terrestres, on verra ! ça peut se discuter, mais là, au sein de la communauté humaine, ç’est considéré comme un principe inébranlable, un et indivisible. Donc un peu de logique, ca ne fait pas de mal. Ceux là, à mon humble avis, sont frappés, comment dire…! par le syndrome de « Djamel Debbouze », un fervent défenseur de la révolution en Syrie, qui viserait à dégager, à terme, le monstre Assad, or quand on lui pose la question sur le cas du Maroc il répond avec beaucoup de conviction « Ah ! C’est différent Au Maroc tout va bien » En fait, ce genre de réponse fait écho à la fameuse « Exception marocaine » qui est inventée de toute pièce et promue urbi et orbi aussi bien par le pouvoir makhzenien que par CERTAINS de ses enfants spirituels parmi les militants dits internationalistes et opposants, qui d’ailleurs militent pour les principes universels MAIS AILLEURS QUE CHEZ EUX. Derrière l’universalisme apparent surgit une réalité absurde.

Cela vaut aussi pour l’Algérie, officielle et civile qui adopte à bras ouverts la cause sahraouie, qui est, au fond, une cause juste, du point de vue strict des droits humains, car il s’agit de l’autodétermination et de la décolonisation. A première vue, c’est bien beau ce principe. De nos jours, le premier venu, à condition qu’il soit sensé et logique avec lui-même, y adhérera automatiquement et sans réflexion car, c’est un droit fondamental de la société humaine puisque il s’agit de la liberté. Qui n’aime pas la liberté. … !?

Tout le monde aime la liberté et tout le monde y a droit. Ceci dit , le MAK dont l’acronyme signifie le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie, est constamment diabolisé dans les médias et toujours perçu, à tort, comme un facteur de division de l’unité de la « nation » algérienne, une unité à plusieurs vitesses qui, à mes yeux, reste une utopie, car elle n’existe que dans les beaux et grands discours. Ce mouvement s’inscrit clairement dans l’esprit de ce principe formalisé par la charte de l’ONU et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. On le voit avec les évènements de 2001. A ce qu’il parait, cette tragédie, ne concernerait que les kabyles (Les habitants de la Kabylie) et rares ailleurs en Algérie ceux qui se solidarisent avec les familles de ces combattants martyrs de la liberté et commémorent ces derniers, à part l’élan de soutien qu’il suscite systématiquement dans les Aurès. Attention !!! Il ne suffit pas de dire « Oui je suis solidaire de…pour être solidaire de… » Encore faut-il y croire et le penser avant de « se mettre au concret ».

Entre les vrais et les faux solidaires de telle ou telle cause, la distinction est vite opérée et les faux-semblants sont vite démasqués. De même, pour Ghardaïa qui n’a suscité qu’un mouvement réduit de solidarité algérienne, à part en Kabylie, dans les Aurès, et à Alger, où les par les mozabites établis dans la capitale ont manifester pour soutenir les leurs. Personne ne se sent concerné par cet ethnocide. C‘est pour cela d’ailleurs que certains militants mozabites sur place, préfèrent à juste titre faire appel à la solidarité des amazighs au-delà des frontières, et même à l’ONU, à défaut d’un soutien interne de leurs « concitoyens » algériens. Que veut dire la nation dans ces moments de turbulences si ce n’est une fanfaronnade, une coquille vide, qui produit une illusion romanesque dont tout le monde parle mais qui n’a aucune existence palpable. Le massacre se déroule sous leurs yeux, sans que personne n‘y trouve à redire, ce qui est une forme de consentement, que je qualifierai de criminel.

Mon incompréhension est totale face à la logique qui sous-tend ce concept, qui dans cette partie du monde ne recèle aucun sens spécifique. La nation est en crise, les signes sont là, ils sautent aux yeux. J’en tire la conclusion suivante, que la nation n’est plus convaincante, et cela fait longtemps qu’elle a été vidée de sa substance.

En faisant une plongée au cœur de cet amas d’information, de discours, et de commentaires de l’actualités,on se rends compte de beaucoup de récupération à fort relents politiques et idéologiques et moins d’engagement de valeur, réel et cohérent. Certains ne font que papillonner ici et là à droite à gauche, à défaut d’être stable et de savoir ce que l’on veut. Ce n’est pas un jugement de valeur mais un constat de fait. Je sais pertinemment qu’être stable ce n’est pas une sinécure. L’impulsion populiste fait qu’ils s’incrustent dans le mouvement, prennent le train en marche pour des raisons de commodité, pour se donner un semblent d’ancrage et surtout de visibilité. Une pure opération de charme en définitive.

Je tiens à rappeler que dans cet article il s’agit, en quelque sorte, de déconstruire un phénomène et remettre en cause une anomalie conceptuelle incrustée dans le corpus de valeurs propre à certains, et souvent observée dans certains discours qui se veulent résolument militants. Par ailleurs je tiens à signaler que par principe, tout un chacun a le droit de solidariser avec la cause qui lui tient à cœur, pour différentes raisons sur lesquels je ne vais pas m’étaler, mais encore faut-il mettre en adéquation cet ensemble de principes et qualités revendiqués et assumés. Aller au bout du raisonnement et le manifester indistinctement, ne serait ce que chez soi, au-delà des frontières régionales et des mémoires spécifiques.

C‘est aberrant d’exiger de l’autre une solidarité quelconque à sa propre cause, considérée comme prioritaire, mais c’est totalement légitime, dans un esprit critique, de le faire quand certains font dans les deux-poids-deux-mesures et proclament sur tous les toits certains principes humanistes lourds de sens qu’ils ne maîtrisent pas manifestement et les dépassent même. Il ne suffit pas de prononcer verbalement un principe pour en incarner la substantifique moelle.

Dans le langage courant on appelle cela le baratin, un bavardage pour tromper l’auditeur ou le lecteur et se donner un peu de sérieux. Je dirai même de la manipulation psychologique. Car ces principes là ne tiendraient visiblement aucune place dans leur propre conduite au quotidien et dans la défense des causes humaines qui sont les leurs.

Rachid OUFKIR
SIWEL 281343 JUI 14

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