PARIS – DIASPORA (SIWEL) —  » Les assassins d’Ameziane sont les mêmes que ceux qui ont emprisonné et torturé son père, ceux qui ont assassiné Matoub Lounes, ce sont les mêmes que ceux qui ont assassiné les 128 manifestants kabyles en 2001, et en fin de compte ce sont tous ceux qui brûlent, kidnappent, occupent militairement aujourd’hui, la Kabylie. Ce sont les héritiers de l’Algérie française, à leur tête Bouteflika. Nous sommes convaincus que cet héritage explique le piétinement et le refus de la justice française à privilégier la piste politique de cet odieux assassinat. »

Extrait de la déclaration du Réseau Anavad que nous publions ci-après dans son intégralité.

 

RESEAU ANAVAD

HOMMAGE A AMEZIANE MEHENNI

DECLARATION

Ameziane MEHENNI, fils aîné du Président du Gouvernement Provisoire Kabyle a été assassiné le 19 juin 2004 en plein Paris, dans un endroit connu pour son affluence touristique et par un dispositif sécuritaire très important, entre vidéo-surveillance, effectif policier, indicateurs…

Malgré tout cet arsenal, à ce jour, le crime n’a pas été élucidé et les criminels ne sont pas inquiétés, bien que connus et identifiés par les services français.

Les assassins d’Ameziane sont les mêmes que ceux qui ont emprisonné et torturé son père, ceux qui ont assassiné Matoub Lounes, ce sont les mêmes que ceux qui ont assassiné les 128 manifestants kabyles en 2001, et en fin de compte ce sont tous ceux qui brûlent, kidnappent, occupent militairement aujourd’hui, la Kabylie. Ce sont les héritiers de l’Algérie française, à leur tête Bouteflika. Nous sommes convaincus que cet héritage explique le piétinement et le refus de la justice française à privilégier la piste politique de cet odieux assassinat.

"Un homme averti en vaut deux" dit le proverbe français. De ce fait, comment espérer un traitement juste dans l’affaire de l’assassinat d’Améziane, alors que l’on sait, qu’après le meurtre d’Ali Mecili en 1987, son assassin a bénéficié d’une protection totale, et qu’en 1970, l’Etat français aurait eu connaissance du projet de liquidation de Krim Belkacem par Boumediene en Allemagne, et aurait laissé faire. En droit, cela s’appelle, « non-assistance à personne en danger ».

Lorsque la politique s’ingère dans la justice et lui dicte les procédures à suivre, c’est le principe même de la séparation des pouvoirs qui est transgressé, c’est la justice qui est bafouée, c’est l’Etat de droit qui est fragilisé et c’est la démocratie qui recule.

L’Etat français s’est-il résigné à ce que l’affaire Améziane MEHENNI soit l’otage de la raison d’Etat, qui, elle-même, prendra en otage les principes inaliénables de la France telle que l’indépendance de la justice ? Il est évident qu’actuellement, l’Etat français a choisi de faire de Paris, l’arène exclusive du pouvoir algérien afin qu’il puisse réaliser ses sales besognes et la chasse aux Kabyles. En ce qui nous concerne, nous avons conscience que le peuple français ne cautionne pas la complaisance et les jeux criminels de ceux qui le gouvernent.

Ameziane MEHENNI, âgé à peine d’une trentaine d’années, était un militant aguerri et son intrépidité n’était pas le fruit du hasard. Elle a été forgée dans le dur combat de son grand père tout d’abord et de son père ensuite, qui a choisi de prendre sur ses épaules la responsabilité et le devoir de veiller sur le peuple kabyle.

La mort d’Ameziane a donné naissance à mille printemps, et chaque printemps éclos d’un espoir et d’une liberté au parfum d’innombrables sacrifices pour la grandeur de la Kabylie. Elle a aussi donné naissance à une conscience et une conviction du peuple kabyle à s’affranchir et à faire éclater les carcans de l’Algérie arabo-musulmane.

Aujourd’hui, l’avènement du drapeau kabyle, que nous dédions à Ameziane, qui se rajoute à d’autres attributs de souveraineté, tels que l’hymne kabyle, la carte d’identité et le GPK constitue une preuve irréfutable de la détermination du peuple kabyle à aller vers son indépendance. Les assassinats d’Ameziane, de Mecili, de Matoub, et des 128 martyrs du Printemps Noir sont là pour nous rappeler le devoir de mémoire et notre responsabilité à mener ce combat libérateur à terme.

Les nations sont bâties par les vivants certes, mais leurs fondations sont construites par les sacrifices de leurs morts.

Paris le 19 JUIN 2015
Le Réseau Anavad

SIWEL 191046 JUIN 15

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