Amérique du Nord (SIWEL) – À l’occasion de la journée international des droits humains, la Fédération des Amazighs de l’Amérique du nord nous a émise une déclaration au sujet de la diffamation des droits humains dans les pays de l’Afrique du Nord. Ci-dessous, la déclaration dans son intégralité.

 

À l’occasion de la célébration de la Journée internationale des droits de l’homme, la Fédération des Amazighs de l’Amérique du Nord, très préoccupée par la violation des droits humains et les restrictions des libertés individuelles et collectives dans les pays nord africains, s’indigne et dénonce les agissements des gouvernements en place dans cette région.

En effet, cela fait presque une année et demie que la région du Mzab est en état d’urgence après avoir été en proie à des scènes d’une extrême violence. Pour rappel, cette tragédie avait fait des dizaines de morts et des centaines de blessés. Ces violences avaient aussi occasionné des dégâts matériels importants dont plusieurs maisons brulées, des commerces saccagés et pillés ainsi que des mausolées détruits.

Au lieu d’arrêter uniquement les hordes sanguinaires et extrémistes responsables de ces actes, le pouvoir algérien avait arbitrairement opéré des arrestations massives de citoyens mozabites, plus de 160 selon leurs proches. Plusieurs de ces citoyens arrêtés étaient des militants pacifiques, ils sont soit des militants politiques ou des militants des droits de l’homme. Toutes ces personnes ont été injustement incarcérées et détenues dans les prisons de Ghardaia, El-Goléa et Laghouat, avec des charges fabriquées de toutes pièces, selon leurs avocats. Ces détenus sont maltraités, torturés, isolés et soumis à des traitements inhumains, Ils risquent de lourdes peines de prison. Trois d’entre eux avaient déjà trouvé la mort suite aux maltraitances et non-assistance à personne malade ou en danger. Pour se faire entendre, le Dr Kamel-Eddine Fekhar ou Kacem Soufghalem ont entrepris plusieurs grèves de la faim et leur état de santé s’est considérablement dégradé. Leurs tentatives de se faire entendre sur les injustices qu’ils subissent et la violation de leurs droits fondamentaux sont restées vaines.

De plus, le pouvoir autoritaire algérien mène une campagne d’intimidation et de harcèlement sans relâche contre les militants indépendantistes kabyles en procédant à plusieurs interpellations, mais aussi contre des citoyens algériens de confession chrétienne, dont leur seul crime est d’assumer une confession autre que celle qu’impose exclusivement ce pouvoir raciste. Ce même pouvoir qui a restreint aussi les libertés individuelles et collectives en interdisant des marches et des rassemblements et en réprimant des manifestations syndicales.

Par ailleurs, la monarchie marocaine n’est pas en reste dans le non-respect des droits humains, notamment envers le peuple amazigh. Des militants amazighs sont constamment harcelés, violemment réprimés et emprisonnés. Le traitement féroce et raciste réservé par le Royaume aux manifestants amazighs du Rif réclamant justice suite à la mort d’un des leurs, à El-Hoceima, broyé par une beine à ordure, est plus que condamnable.

La Fédération des Amazighs de l’Amérique du Nord, fidèle à ces principes de droit, de justice et de liberté, indignée par tous ces actes, interpelle les gouvernements incriminés à libérer tous les détenus politiques et les détenus d’opinion, à cesser les intimidations contre les militants politiques et syndicaux, à respecter les droits humains et garantir les libertés fondamentales aux citoyens . Elle appelle aussi les organisations des droits de la personne, les chefs des diplomaties des pays qui ont ratifié la convention internationale des droits de l’homme de faire pression sur les gouvernements nord africains afin de libérer tous les détenus politiques et d’opinion.

Montréal le 09 décembre 2016
Pour la FAAN : Nourredine Rami.

ibn
SIWEL 102013 DEC 16

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