PARIS (SIWEL) — Le Gouvernement provisoire kabyle en exil, par la voix de Mme Sakina Ait Ahmed, ministre de la Langue et de la Culture kabyles, présente ses condoléances à la famille Farès suite au décès mardi matin à Paris, de l’écrivain et poète kabyle, Nabile Farès, à l’âge de 76 ans.
Ci-après, le communiqué de l’Anavad :

 

C’est avec une grande tristesse que nous apprenons la disparition, ce matin de M. Nabil Fares, un écrivain de talent, un intellectuel et un observateur atypique qui n’a cessé de s’interroger sur des sujets divers notamment en rapport avec l’Algérie pré et post indépendante.

Il est aussi connu pour ses critiques du nationalisme aveugle qui sévit en Algérie et qui a engendré plusieurs épisodes tragiques, que ce soit durant la décennie islamiste ou lors des mouvements revendicatifs en Kabylie, qui ont été réprimé dans le sang par le pouvoir algérien.

Il était le fils de Σebderaḥman Farès, natif d’Aqvu en Kabylie et membre de la Fédération de France. Libéré de la prison de Fresnes lors des Accords d’Evian, en désaccord avec la politique autoritaire de Ben Bella, comme d’autres personnalités de sa trempe, il s’est retiré de la vie politique en 1964.

Les épisodes de son enfance à sa disparition ont profondément marqué et influencé,le cheminement intellectuel de Nabile Farès. Non seulement il a obtenu un Doctorat en Sociologie, sous la direction de Germaine Tillion ,il a aussi exercé en tant que psychanalyste à l’hôpital La fontaine de Saint Denis , tout en menant un séminaire de recherche et d’enseignement à l’Université Catholique d’Angers, après Tobie Nathan sur le thème de la psychanalyse et anthropologie culturelle.

A l’heure des orientations, des perditions politiciennes françaises qui sont incapables de distinguer entre ce qui relève du domaine du religieux et du culturel c’est des voix fortes et expérimentées de personnalités comme Monsieur Farès qui hélas n’est plus, et tous ceux qui se sont engagés dans ce domaine dont on a vraiment besoin pour sortir de ce trou sans fin.

Monsieur Nabile Farès lègue à la postérité plusieurs œuvres littéraires dont « Yahia pas de chance » son premier livre, traduit en Kabyle par Remdane Achab, Le chant d’Akli, La mémoire de l’absent, l’exil au féminin, et de nombreuses pièces de théâtres.

Au nom du Gouvernement Provisoire kabyle en exil (Anavad), je présente mes sincères condoléances à sa famille du défunt.

Madame Sakina Ait Ahmed
Ministre de la Langue et de la Culture kabyles
Gouvernement provisoire kabyle en exil

SIWEL 301835 AOU 16

(*) D’après l’anthropologue et poétesse kabyle, Farida Ait Ferroukh, le défunt préférait kabyliser son nom de famille, en Ufares : "d win ifarsen", celui qui défriche…

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