ALGER (SIWEL) — En visite auprès de ses alliés algériens pour discuter de l’accord paraphé par l’Algérie, la France, le Mali et les milices gouvernementales maliennes, le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK) a déclaré à la télévision algérienne qu’il ne « s’était pas trompé en demandant à l’Algérie de prendre la tête de la médiation ».
IBK s’est également dit « ému » d’avoir rencontré « un homme d’Etat hors pair », ce qui est, soit-dit en passant, tout à fait dans la logique des despotes à la tête des Etats indépendants de la Françafrique, tant Bouteflika a réussi l’exploit inédit d’absoudre le terrorisme islamiste en amnistiant des milliers d’égorgeurs de l’AIS ( armée islamique du salut) et du GIA( groupe islamique du salut). Ces derniers, désormais qualifiés de « repentis », sont élevés au-dessus des victimes et leur « tranquillité » est garantie par l’Etat lui-même. Il n’est donc pas étonnant qu’IBK qualifie la supercherie des accords concoctés par Alger et le Quai d’Orsay de « modèle de réconciliation et de paix »…« équilibré » !
Mieux encore, IBK a confié avoir « eu le bonheur d’évoquer, avec le président Bouteflika, le président Modibo Keita et son équipe »… Or, pour mémoire, le sanguinaire Modibo Keita a été le premier président de la république artificielle du Mali. Il avait eu recourt à une répression sauvage, aveugle et totalement disproportionnée face à la première rébellion touarègue de 1963. Et ceux qui avaient eu le malheur de fuir en Algérie s’étaient vus livrés, pieds et poings liés, au gouvernement malien qui en a fait ce qu’il a voulu ! … Mais si IBK se souvient « avec bonheur » de cette collaboration algérienne avec Modibo Keita, les Touaregs eux aussi s’en souviennent et même bien mieux que lui car pour eux, ces souvenirs sont à jamais gravés dans leur chair et dans leur mémoire.