ALGER-PARIS (SIWEL) — Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a qualifié d’«irresponsable» la récente déclaration de Bernard Emié, ambassadeur de France en Algérie. Ce dernier avait affirmé à Tizi Ouzou que «60% des visas délivrés par son ambassade bénéficient aux habitants de la Kabylie et que 50% des étudiants algériens en France sont issus de Kabylie».

Pris d’une rage folle, le ministre algérien des Affaires étrangères, s’est violemment élevé contre les statistiques avancées par le diplomate français mais sans prendre la peine de les infirmer ou de les confirmer et pour cause, puisque le véritable problème pour l’Algérie arabo-islamique ce n’est pas la véracité des chiffres annoncés mais la signification de ces révélations au-delà des chiffres en eux-mêmes et le fait d’avoir employé les mots « Kabyle/Kabylie », tabous en Algérie arabo-islamique

 

En effet, si la France donne prioritairement des visas aux kabyles cela contredit la propagande médiatique de l’Etat algérien selon laquelle la Kabylie serait une «zone dangereuse» où prospèrent des groupes islamistes ayant prêtés allégeance à Daech (Affaire Gourdel, terrorisme résiduel etc.,) … or, on ne choisit pas prioritairement une catégorie d’immigrants sur le critère d’un territoire d’origine (la Kabylie) considéré « à risque » en matière de « terrorisme islamiste»..

Alors quelle mouche a donc piqué Paris pour faire une telle annonce et de surcroît à Tizi-Ouzou, là où Paris reste incapable de faire ré ouvrir le Centre culturel français pour cause d’insécurité (sic!) ?!…

Comme nous le dénonçons depuis plusieurs années déjà, la Kabylie est victime d’une incroyable campagne de dénigrement à laquelle participent très activement les gros médias français, entre autre l’AFP et RFI. Depuis quelques années, la Kabylie est sciemment présentée aux yeux du monde comme le « fief du terrorisme islamiste », et ce, de manière préméditée et totalement mensongère … Voilà pourquoi la déclaration de l’ambassadeur français fait un peu désordre dans le discours officiel habituel, aussi bien du côté de la France que de l’Algérie, tant elle contredit les dizaines d’articles de la presse algérienne comme de la presse française qui chantent à l’unisson « la Kabylie : le refuge du terrorisme islamiste »…

En revanche, il ne serait pas étonnant que ce petit signe de mauvaise humeur diplomatique relève d’une vengeance bien française pour faire payer à la nomenclatura algérienne son penchant pour le candidat des américains, trimbalant le supposé successeur de Bouteflika de Zaouia en Zaouia, histoire de l’absoudre de ses péchés et d’en faire un présidentiable religieusement acceptable pour le commun des algériens, à l’exception notoire des kabyles qui sont les seuls à avoir interdit à Chakib Khellil de mettre les pieds dans leur territoires alors que partout ailleurs en Algérie, il est reçu avec les honneurs dûs à son rangs de « grand dignitaire » de la mafia algérienne…

M. Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères, devra faire appel à tout son génie (d’origine kabyle) pour faire passer des vessies pour des lanternes et encore, il est des situations où à l’impossible nul n’est tenu, comme par exemple faire passer l’Algérie pour la championne de la lutte contre le terrorisme islamiste et à contrario, faire passer la Kabylie pour le bastion du terrorisme islamiste.

Quelle que soit l’ampleur de la propagande, il se trouve toujours des moments où l’on est rattrapé par la réalité des faits, comme ici avec les statistiques du % des visas français.

Cela étant dit, si Paris a commis cette bourde sans aucun doute volontaire, la déclaration du diplomate français à Tizi-Ouzou a très vite connu quelques aménagements "politiquement correctes" puisque l’ambassade de France apporta un démenti officiel dans laquelle tout est nié en bloc : «L’ambassadeur de France n’a pas tenu à la presse les propos qui lui ont été attribués, mais a simplement souligné au cours d’une réception à caractère privé avec la communauté française qu’il constatait que les habitants de cette région prenaient toute leur part dans les échanges entre l’Algérie et la France», ajoutant que «la France n’a aucune politique de quotas d’aucune sorte en matière de visas qu’elle traite dans un esprit d’égalité et de non-discrimination» … Et blabla, blabla, blabla …

zp,
SIWEL 131617 MAI 16

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