MEKLA (SIWEL) — Sur initiative de la confédération MAK de Mekla, le président du Mouvement souverainiste kabyle, mas Bouaziz Ait Chebib, a animé hier une conférence interne à At Xlili. Ce rendez-vous politique qui entre dans le cadre de l’activité organique du Mouvement a été l’occasion pour le président du MAK de revenir sur l’actualité en Kabylie et de discuter avec les militants des événements récents au sein du mouvement et des prochaines actions du MAK.

 

D’entrée de jeu, mas Ait-Chebib a rendu un vibrant hommage aux militant(e)s du MAK qui ont pu et su semer les graines de l’espoir sur l’ensemble du territoire kabyle en véhiculant un message de vérité, de dignité et de liberté. Les grandioses marches réussies depuis 2014 ne sont rien d’autre que le fruit de leur travail de fourmi, renforçant chaque jour un peu plus la confiance du peuple kabyle dans le MAK et son projet libérateur. La Kabylie leur sera reconnaissante.

Concernant les turbulences qu’ont connues le MAK et l’Anavad, mas Ait-Chebib aura, comme à son habitude, un message de sagesse et d’humilité: « La crise est derrière nous. Ce qui ne te tue pas te rend plus fort. Alors cette crise nous aura servi à réparer nos erreurs, à améliorer notre fonctionnement pour l’adapter à l’évolution du combat kabyle et à privilégier le dialogue et l’écoute. Le débat est le meilleur moyen de dépasser les crises et c’est dans ce sens que nous allons travailler afin de bâtir dans l’union un avenir de liberté et de démocratie pour la Kabylie. »

« Ferhat Mehenni est le père fondateur de la nation kabyle »

Abordant ses rapports avec le président de l’Anavad, le président du MAK dira ceci : « Je tiens à préciser que contrairement aux ragots colportés ici et là, il n’existe aucun problème personnel entre moi et le président de l’Anavad pour lequel j’ai un respect incommensurable et il le sait pertinemment. Il nous arrive de diverger et tant mieux, car la divergence entraîne la discussion et c’est de la discussion que jaillit la lumière.

Ferhat Mehenni connaît mieux que personne mon engagement, mon investissement et mon indéfectible loyauté à son égard, non par esprit de zaïmisme comme on me l’a très souvent reproché, et cela, depuis au moins le boycott scolaire de 1994, mais parce que pour moi, Ferhat Mehenni incarne à tous points de vue le leader naturel de la Kabylie. Il est le père fondateur de la nation Kabyle et tous mes discours, dans toutes les conférences, dans tous les meetings, dans toutes les manifestations en apportent la preuve formelle.

Donc, personne ne me fera croire que le Président de l’Anavad aurait déclaré que je l’aurais trahi et rien ni personne ne pourra ébranler l’unité de nos rangs. Le MAK et l’Anavad constituent les deux faces d’une même pièce que personne ne peut dissocier ».

Dénigrement infondé sur les réseaux sociaux

Suite à la campagne de dénigrement dont il a fait l’objet sur les réseaux sociaux, le président du MAK a rétorqué ceci : « Après que le régime colonial algérien s’est attaqué à ma famille, c’est autour de pseudo-militants kabyles de propager une propagande mensongère sur « des négociations entre le MAK et le pouvoir algérien » et ce malgré le démenti catégorique contenu dans le communiqué commun signé par les deux présidents.

« Quiconque affirme le contraire est invité à apporter les preuves de ces accusations diffamatoires qui ne cherchent évidemment qu’à entacher mon honneur et ma réputation en tant que président du MAK ». Puiss’adressant à ses détracteurs, il poursuit « je ne laisserai personne porter atteinte à mon honneur ni à celui des militants du MAK. Ayez le courage de nous affronter devant le peuple kabyle au lieu de nous dénigrer sous de pseudonymes, ce qui est en soi une lâcheté ».

Les élections législatives

Abordant la question des élections législatives algériennes, le président du MAK déclare : « La position du MAK vis-à-vis des élections algériennes restent inchangées. Elles ne nous concernent pas et de ce fait, nous les rejetons. La seule échéance électorale qui nous intéresse, c’est le référendum d’autodétermination qui redonnera la voix au peuple kabyle pour choisir lui-même le statut politique qui lui sied. Le peuple kabyle est d’ores et déjà appelé à se mobiliser pour les célébrations de Yennayer et du 20 Avril. »

« la violence c’est le piège que nous devons éviter »

Enfin, il est à noter que le président du MAK a rappelé avec insistance le caractère pacifique du combat libérateur kabyle en appelant les militants à la vigilance face aux tentatives du pouvoir algérien d’entraîner le mouvement dans la violence. « C’est le piège que nous devons à tout prix éviter. Le régime colonial algérien ne connaît que le langage de la violence. Il est désarmé face au pacifisme et à la maturité politique de notre Mouvement. Et c’est pour ça qu’il cherche coute que coute à nous amener sur son propre terrain, celui de la violence »

Viabilité économique de la Kabylie

Comme à l’accoutumée pour étayer la réelle viabilité d’un Etat kabyle, le président du MAK a développé le volet économique en incitant les militants et les cadres du Mouvement à approfondir la recherche et les connaissances dans ce domaine : « j’ai constaté que depuis la publication du dossier économique et son explicitation dans les conférences et les meetings, le taux d’adhésion au MAK s’est amplifié de manière considérable car nous avons su rassurer les citoyens sur la viabilité du projet souverainiste kabyle sur le plan économique ».

Halte à la répression !

Pour clore la conférence, le président du MAK a dénoncé la répression que subissent les citoyens kabyles, condamné les incendies criminels qui ravagent la Kabylie tout en s’inclinant devant la mémoire de la victime décédée à Iflisen. Avant de clore la rencontre, le président du MAK dira ceci : « J’ai une pensée particulière pour Slimane Bouhafs et sa famille auxquels je réitère mon soutien et celui du MAK. Je tiens également à témoigner mon indéfectible solidarité et celle du MAK aux militants kabyles et amazighs en général qui subissent la répression du régime colonial algérien. Je pense à M. Amrioui et à son épouse, interdite d’entrée en Kabylie à cause des écoles kabyles Axxam n tmusni, mises en place par son mari.

Je pense aussi à notre frère et ami, le Dr. Kameleddine Fekhar, et à ses camarades de lutte, illégalement détenus dans les prisons algériennes pour avoir osé dénoncer les abominables crimes commis par l’État algérien contre le peuple Mozabite. Qu’ils soient assurés de notre soutien et de notre solidarité. Nous ne les oublions pas ».

cbd
SIWEL 281743 OCT 16

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